Maintenant passons aux crises autistiques. C’est un truc assez connu mais noyé de clichés. Je suis là pour rétablir la vérité.
Quand on est en surcharge sensorielle, qu’il y a des imprévus, qu’une situation sociale devient trop, que quelqu’un nous dit quelque chose de blessant, de frustrant, qu’on est fatigués, etc, que tout cela est combiné ou juste un truc de cette liste, on fait une crise. Et nos limites, notre seuil de tolérance, est bien plus bas que pour la majorité des gens.
Il y a donc les meltdown et les shutdown. Les deux ne sont pas déclenchés exactement pour les mêmes raisons, et ça diffère pour chaque personne, mais personnellement quand je vais me sentir piégée, à bout de nerf, ce sera un meltdown, et quand les stimulis externes durent dans le temps et/ou sont trop intenses, ou que je suis profondément blessée par ce que quelqu’un me dit, je ferai un shutdown.
Mais quelles sont les différences entre les deux? Je vais tout vous expliquer:-Les meltdown:
C’est associé à une explosion. On va d’un coup faire une crise de larme, être en colère, à fleur de peau, s’énerver sur tout, suffoquer, bouger. C’est une crise très intense qui va être immédiate, et plus ou moins violente envers ce qui entoure la personne, ou la personne elle-même. En effet, dans ces cas-là on peut se faire du mal, se frapper, se cogner la tête. Mais hormis ce cas extrêmes, la bonne réponse à cet état et de ne pas toucher la personne, de lui laisser de l’air, de l’espace, de limiter les stimulis, de rester calme. Si on dit ou fais quelque chose de méchant à votre égard dans ces moments-là, ce n’est pas des choses que l’on pense forcément. On n’est pas dans notre état normal. Pour se calmer, on va souvent chercher à s’isoler, pour se recentrer sur soi, prendre le temps de se calmer.-Les shutdown:
C’est au contraire, associé à une implosion. Tout se fait à l’intérieur, donc c’est parfois invisible de l’extérieur. Un shutdown peut suivre un meltdown, car un meltdown nous vide d’absolument toute notre énergie, ou survenir seul. C’est une sorte de mise en veille du cerveau, qui n’a plus l’énergie nécessaire pour fonctionner. On regarde dans le vide, on ne parle plus (beaucoup d’entre nous deviennent non-verbaux, on perd la capacité de parler), on ne bouge plus sauf quelques stim, on ne supporte plus AUCUN stimulis, même minime. Dans ces cas-là on a juste envie d’être seul, de ne plus rien entendre ni voir, de fermer les yeux et de se reposer.Ces crises sont vécues différemment par chaque personne, vous pouvez donc chercher plusieurs sources afin de bien connaître le sujet.
Pour ce qui est de la fréquence, les meltdown sont assez rares chez moi, sûrement car je les étouffe un maximum pour ne pas tout détruire autour de moi. J’ai du mal à les identifier donc, mais je me rappelle de 4 ou 5 en 21 ans d’existence. Et les shutdown c’est environ 1 tous les deux mois en période scolaire, à cause des transports et des amphis très bruyants. Tout cela draine notre énergie et donc parfois en fin de journée, je fais un shutdown. Mais ça arrive assez systématiquement quand je suis en sortie avec des amis, au parc d’attractions ou juste pendant une fête d’anniversaire.Les crises se déclenchent donc quand le cerveau a besoin de tout stopper, quand il ne sait plus quoi faire pour regagner de l’énergie alors que le niveau baisse dangereusement. C’est une tentative désespérée de s’enfuir d’une situation qui est néfaste pour lui. Les meltdown sont aussi violents car le cerveau ne sait plus quoi tenter, et les shutdown sont là pour que le cerveau puisse faire une pause. On coupe tout contact avec l’extérieur, on n’est plus capable d’écouter les gens, d’intéragir de quelques manières que ce soit.
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Petit guide d'écriture de personnages.
No FicciónLes neurotypiques, on vous aime bien hein. Mais arrêtez d'écrire des personnages autistes sans vous être renseigné et avoir déjà parler avec une personne autiste. Merci ❤️