Point 4: Hyper et hypo sensibilités

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La structure différente de notre cerveau va avoir pour conséquence de nous rendre bien plus sensible aux stimulis sensoriels. Notre cerveau a beaucoup plus de mal à traiter les informations, et à hiérarchie leur importance. Un neurotypique va pouvoir ignorer sans efforts les bruits de fond (voitures, oiseaux, vents) et se concentrer sur une conversation par exemple, alors qu’une personne autiste en sera incapable. On va être distrait par tout. Notre cerveau sera alors surchargé, et il va se fatiguer.

En plus de ça, on va avoir des spécificités sensorielles, des choses qu’on va adorer ou détester. Et ce dans chacun de nos sens.

L’être humain a plus que cinq sens:
-la vue
-le toucher
-l’ouïe
-l’odorat
-le goût
-le sens vestibulaire (l’équilibre)
-la proprioception (situer son corps dans l’espace)
-la thermoception (chaleur)
-la nociception (douleur)
-l’intéroception (faim, soif, ...)

On peut avoir des hyper ou hypo sensibilités sur chaque sens, cela diffère d’ une personne à l’autre. On peut aussi avoir hyper ET hypo sensibilité aux mêmes sens, mais cela va différer selon la situation.

La vue:
-Hyper sensibilité: ne supporte pas les lumières vives, clignotantes, porte des lunettes de Soleil h24.
-Hypo sensibilité:  regarde des lumières vives comme le Soleil, les lampes etc.

Le toucher:
-Hyper sensibilité: déteste être touché, certaines textures, les trucs mouillés, etc.
-Hypo sensibilité: adore être touché, serré.
Personnellement je déteste être touchée, frôlée (encore pire car le cerveau n’arrive pas à traiter les stimulis pas clairs), le coiffeur aussi, c’est une torture, mais j’adore avoir une couverture bien lourde quand je dors, j’en ai besoin. Donc c’est à nuancer.

L’ouïe:
-Hyper sensibilité: ne supporte pas les gros bruits, les bruits aigus ou sourds, les petits bruits quand quelqu’un mange, … Porte un casque anti-bruit très souvent.
-Hypo sensibilité: aime répéter des sons, les gros bruits.

L’odorat:
-Hyper sensibilité: ne supporte pas les odeurs fortes.
-Hypo sensibilité: aime les odeurs fortes comme les parfumes, les fleurs.

Le goût:
-Hyper sensibilité: va avoir du mal à s’alimenter, ne supporte pas la texture de certains aliments, a tendance à préférer les choses fades, sans goût.
-Hypo sensibilité: va aimer les aliments avec un goût très fort, épicé, etc.
On a aussi très souvent des comfort food, des aliments, des plats, qu’on adore manger, et qu’on peut manger tous les jours (parfois ça passe).

Le sens vestibulaire:
-Hyper sensibilité: supporte mal les trajets en voiture, les manèges.
-Hypo sensibilité: aime se balancer, faire les cent pas, marcher sur des lignes, tourner.

La proprioception:
-Hyper sensibilité: adopte des postures étranges, s’assoit bizarrement sur une chaise.
-Hypo sensibilité: ressent très peu son corps, ses limites.
Encore une nuance: je me tiens toujours bizarrement, je suis incapable de m’asseoir normalement sur une chaise, je bouge tout le temps mes jambes, mais quand je suis fatiguée, je perd un peu ma proprioception.

La thermoception:
-Hyper sensibilité: est très sensible à la chaleur ou au froid.
-Hypo sensibilité: n’est pas sensible aux températures (se met en tshirt l’hiver etc). Cela ne veut pas dire que la chaleur ou le froid ne peut pas leur faire de mal, juste que leur corps ne le ressent pas, c’eest dangereux car ils peuvent se brûler par exemple.

La nociception:
-Hyper sensibilité: très sensible à la douleur, même pour des trucs minimes.
-Hypo sensibilité: ressent moins la douleur, ce qui est dangereux aussi.

Pour l’intérocetion, c’est différent. C’est le sens qui fait qu’on ressent la faim, la soif, la fatigue, tout ce que notre corps nous dit. Et quand on est autiste c’est un sens qui nous fait souvent défaut. On ressent bien moins la faim, on ne boit que quand on est assoiffés, on va aux toilettes au dernier moment… C’est aggravé quand on est fatigués, ou qu’on est plongés dans nos intérêts spécifiques. Quand on lit, ou autre activité qui nous passionne, on en oublie de manger, on ne se rend pas compte qu’on est fatigués. Et on doit parfois réfléchir pour savoir si on a faim, soif, envie d’aller aux toilettes. Notre cerveau galère tellement à traiter les infos, ou est parfois tellement absorbé par quelque chose qu’il n’écoute plus le corps.

Exemple, il est 15h, j’ai déjeuner ce matin vers 11h, et j’ai pas arrêter d’écrire, je viens de me rendre compte que j’ai faim. Quand je suis seule chez moi, et donc que personne me dit «on mange» j’oublie. C’est un soucis quand une personne autiste vit seule, d’où l’intérêt des routines d’ailleurs.

Quand on est en surcharge sensorielle, pour éviter une crise, on va alors stimmer. On va utiliser nos sens pour avoir des stimulis agréables. Pour le son ce sera de la musique qu’on aime bien dans notre casque audio, même forte. Un son fort mais voulu ne nous est pas douloureux, au contraire. Pour la vue, ce sera des objet qu’on trouve jolis, des images. Pour l’odorat, des odeurs qui nous sont agréables, relaxantes, le sens vestibulaire, on va se balancer. Le toucher, des textures qu’on aime, une couverture lestée, … On va stimuler nos sens de façons agréables pour contre balancer avec les sensations désagréables. On est très sensibles, alors si on ressent bien plus les choses désagréables, les choses agréables en sont elles aussi décuplées.

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