Chapitre 4 : Théo

130 10 2
                                    

Coucou tout le monde, très heureuse d'être de retour pour vous proposer de nouveaux chapitres plus tôt que prévu mais normalement, il ne devrait plus y avoir le moindre problème à ce sujet et le rythme devrait reprendre comme d'habitude. Merci nonorufier pour ton com, ça me touche beaucoup. Suite à ce com, je vais préciser une chose que j'avais évoqué assez implicitement, il est vrai, dans Avec Et Sans Toi. Pierre et Ben ont attendu un petit moment avant de décider de devenir parents et ont profité de plusieurs années pour réaliser certains rêves. Alors, ils ont eu leur petit Théo quatre ans après leur mariage et leur petite Elise trois ans plus tard. Voilà, comme ça, vous avez toutes les infos. Voici donc un des chapitres que je devais obligatoirement écrire dans cette suite. Je préviens tout de suite que leurs enfants résultent d'une GPA comme dans La Couleur D'Une Réponse que vous pouvez parfaitement considérer comme le préquel de ce chapitre si vous le souhaitez. Je l'avais déjà laissé entendre à la fin d'Avec Et Sans Toi avec Théo qui ressemble terriblement à Pierre et Elise à Ben dont elle a hérité son rire. L'adoption était bien évidemment une situation parfaitement plausible et j'évoquerais dans une autre partie ce sujet mais j'ai choisi cette possibilité pour la simple et bonne raison que Pierre et Ben font partie des gens qui ont les moyens d'y avoir recours. J'espère que cela ne mettra personne mal à l'aise, encore une fois, mon seul but est de vous ravir avec le Verrecroce et leur possible famille. Je vous laisse donc sur cette longue note et vous souhaite à tous une bonne lecture ;-)

-Mais ce n'est pas possible ! Comment tu veux réaliser des ventes après ça ? s'exclama Benjamin en secouant la tête, sidéré.

-Là, c'est fermeture immédiate, renchérit Pierre en fixant la photo affichée sur l'écran de l'ordinateur.

Le couple était en train de tourner une vidéo pour la chaîne de Benjamin sur les pires choses en magasin. Ça pouvait aller à un vol flagrant, un produit atypique usagé remis en rayon ou un vêtement sale exposé en vitrine. Comme toujours, le duo commentait avec leur vivacité et leur joie de vivre habituelles et enchaînait les jeux de mots.

Pierre cliqua sur la souris pour passer à la photo suivante lorsque la porte du studio s'ouvrit avec fracas. Le couple sursauta et se tourna simultanément pour voir qui osait débarquer ainsi. Fred se tenait dans l'entrée, la main agrippée à la poignée, et regardait ses amis d'un air paniqué.

-Qu'est-ce qui te prend d'entrer comme ça ? demanda Ben en fronçant les sourcils.

-On est en train de tourner, Fred. Tu n'as pas vu l'affiche sur la porte ? ajouta Pierre, agacé.

Si il y avait bien une chose que les Youtubeurs ne supportaient pas, c'était d'être interrompu en plein tournage et Pierre et Ben ne dérogeaient pas à la règle. Quand cela arrivait, ils étaient fauchés dans leur élan et mettaient un long moment avant de se remettre dans l'ambiance.

Leur ami ouvrait et refermait la bouche en essayant visiblement de parler sans arriver à prononcer un seul mot et les fixait d'un air hébété, ne faisant qu'ajouter à la confusion du couple qui échangea un regard interrogateur. Fred finit par balbutier :

-Je... il... ça a commencé...

-Qu'est-ce qui a commencé ? demanda Ben, excédé.

Fred le regarda avec de grands yeux, muet. Soudain, un éclair de lucidité traversa au même moment l'esprit des deux âmes sœurs et ils échangèrent un regard alarmé.

-Quoi !? Mais comment tu le sais !? s'exclama le brun en se levant d'un bond.

-Vous... vous ne répondiez ni aux appels ni aux messages alors elle a fini par me contacter, expliqua le bel asiatique qui avait enfin recouvré l'usage de la parole maintenant que le couple avait compris ce qui était en train de se passer.

Rien d'étonnant à cela puisque les deux amants prenaient toujours soin de couper leurs portables lorsqu'ils tournaient.

-C'est pas possible ! Ça ne devait pas arriver avant au moins huit jours !? s'écria Pierre en regroupant ses affaires avec affolement. L'appartement n'est pas encore prêt ! Il nous reste encore plein de choses à préparer !

-On s'inquiètera de ça plus tard ! Pour le moment, il faut qu'on fonce à l'hôpital ! raisonna Ben en sortant à toute vitesse du studio, Pierre à sa suite.

Le couple déboula dans l'open space, tel un ouragan, et se précipita à l'extérieur, sans se soucier des regards étonnés que leurs lançaient leurs employés. Fred prendrait soin de les informer de la situation. Les deux hommes se précipitèrent vers la voiture de Pierre qui s'empressa de désactiver l'alarme.

Ils montèrent rapidement à l'intérieur et Pierre démarra, les mains agrippées au volant. L'espace d'un instant, toute angoisse le quitta, songeant à une remarque que lui avait fait son mari quelques temps auparavant.

-Et dire que tu me disais que ça ne servait à rien qu'on vienne au boulot en voiture, rappela le blond, un sourire aux lèvres. Heureusement que je ne t'ai pas écouté sinon on serait vraiment mal !

-On est vraiment mal, Pierre ! confirma Ben en constatant avec horreur qu'elle avait tenté de les joindre depuis plus d'une demi-heure et lui avait envoyé un nombre incalculable de messages. Ce n'est vraiment pas le moment de parler de ça ! Commence à rouler ! Imagine qu'on ne soit pas lorsque...

Il n'acheva pas sa phrase mais le couple échangea un regard terrifié et Pierre appuya le pied sur l'accélérateur. Le trajet qu'ils avaient pris soin d'apprendre par cœur, que ce soit en voiture ou transport, de Maison Grise ou de leur appartement, leur sembla interminable. Ben trépignait sur son siège et la jambe de Pierre bougeait nerveusement.

Aucun ne parla durant tout le long mais leurs pensées étaient les mêmes. Ils n'avaient pas prévu que ça se passe comme ça. Dire qu'ils avaient posé deux semaines de congés censées commencer dans trois jours, dans le seul but d'éviter cette panique. Décidément, les choses arrivaient toujours lorsqu'on s'y attendait le moins.

Lorsqu'ils aperçurent enfin la clinique, leurs cœurs firent un bond et Pierre accéléra à nouveau. Fort heureusement, ils trouvèrent une place rapidement et sortirent en trombe de la voiture avant de sprinter jusqu'à l'entrée d'accueil.

Une hôtesse au visage doux et amical se tenait au guichet et sourit à leur arrivée. Ils étaient venus à tous les rendez-vous et avaient fait preuve d'un zèle et d'une telle bonne volonté que le personnel s'était pris d'affection pour eux. Elle les salua chaleureusement :

-Ah vous voilà, on ne vous attendait plus !

-Où en sont-ils ? demanda Pierre, les mains moites. On nous a dit qu'on pourrait assister à l'accouchement.

-Je vais me renseigner mais si l'accouchement a déjà commencé, vous ne pourrez peut-être pas être présents. C'est toujours compliqué de laisser des gens entrer en plein travail.

-Oh, c'est pas vrai ! souffla Ben en passant nerveusement ses mains dans les cheveux.

-Laissez-moi quelques minutes, indiqua patiemment la jeune femme en décrochant le téléphone.

Le couple échangea un regard désespéré et faisait les cent pas. Tous deux étaient au bord de l'implosion et ils avaient beaucoup de mal à ne pas passer outre les règles et fouiller le bâtiment de fond en comble pour trouver l'objet de leurs pensées. Soudain, l'hôtesse se mit à parler.

-Oui, c'est au sujet de la GPA arrivée il y a une heure. Oui, les parents sont là et ils voudraient savoir... Oui... Oui, je vois... Très bien, je vais le leur annoncer.

La jeune femme raccrocha et se tourna vers eux. Le couple se rapprocha immédiatement et leurs mains se cherchèrent inconsciemment pour s'enlacer et se donner du courage.

-Messieurs, je vous annonce que l'accouchement est terminé...

-Quoi !? s'écria Ben, stupéfait.

-Déjà !? s'exclama Pierre, déboussolé.

-Oui, c'est en effet allé très vite, convint l'hôtesse avec un grand sourire. Mais j'ai le plaisir de vous annoncer que vous êtes les heureux papas d'un petit garçon de 3,6 kg en parfaite santé.

Le couple resta bouche bée. Un flot de larmes jaillit brusquement dans leurs yeux brillants et ils déglutirent avec difficulté. Tremblant d'émotion, Ben demanda d'une voix sourde :

-Comment va Natacha ?

-Elle va bien. Il n'y a eu aucune complication lors de l'accouchement. Vous pouvez aller la voir en attendant qu'on vous amène votre fils.

Leurs cœurs se figèrent en même temps dans leur poitrine. Un fils. Ils avaient un fils. Ils remercièrent l'hôtesse et attendirent l'ascenseur pour se rendre à la maternité. Lorsque les portes s'ouvrirent, la cabine était vide. Le couple entra à l'intérieur et Pierre appuya sur le bouton menant à l'étage correspondant avant de se tourner vers son mari.

Ben le regardait sans ciller, le visage troublé. Ils ressentaient tant d'émotions contradictoires qu'ils ne savaient pas quoi dire. D'un côté, ils étaient terriblement frustrés d'avoir raté un évènement aussi important mais de l'autre, ils étaient submergés d'une joie indicible que leur enfant soit enfin né.

Ils ne pouvaient rien dire. Aucun mot ne serait jamais assez fort pour décrire ce qu'ils ressentaient en ce moment. Alors, d'un même élan, ils se jetèrent dans les bras l'un de l'autre et s'étreignirent avec force, laissant couler des larmes de bonheur.

Ils durent se séparer lorsqu'ils arrivèrent à l'étage et demandèrent le numéro de la chambre de leur mère porteuse qu'ils considéraient tous deux comme un ange tombée du ciel. Ils se dirigèrent vers la chambre et virent la jeune femme endormie dans son lit, harassée de fatigue.

Ils se regardèrent avec hésitation, ne souhaitant pas la déranger après l'épreuve qu'elle avait affronté avec courage, mais elle se réveilla subitement, comme si elle avait senti leur présence. Son visage s'éclaira lorsqu'elle les aperçut. Elle les invita gaiement.

-Entrez.

Le couple entra timidement dans la chambre, la fixant avec des yeux débordants de tendresse. Natacha avait été un véritable coup de cœur pour eux. Lorsqu'ils avaient appris qu'ils pourraient avoir un enfant après un processus extrêmement long qui avait nécessité toute la patience dont ils étaient capables, ils avaient tous deux angoissé à l'idée de ne pas avoir d'atomes crochus avec la femme qui aurait le rôle d'une importance capitale de porter leur enfant.

Quel n'avait pas été leur soulagement de constater qu'ils s'étaient inquiétés pour rien. Natacha était une jeune femme adorable, dotée d'une joie de vivre et d'un optimisme à toute épreuve. La grossesse s'était merveilleusement bien passée, elle n'avait eu que très peu de contrariétés liées à son état et n'avait cessé d'affirmer que c'était dû au fait qu'elle portait le fruit de leur amour et que jamais cet amour ne pourrait l'incommoder.

Elle était douce et bohème et adorait Pierre et Ben qui n'avaient cessé de la couver tout au long des derniers mois. Il la considérait désormais comme un membre de la famille - ce qu'elle était en quelque sorte. Ben caressa gentiment ses cheveux acajou tandis que Pierre prenait sa main.

-Comment tu te sens ? demanda le lorrain.

-Comme si j'étais enveloppée dans une boule de coton, répondit Natacha d'une voix fatiguée, anesthésiée par les médicaments. Mais je vais bien, ne vous inquiétez pas. Vous avez pu le voir ?

Le couple la regarda avec encore plus de tendresse si c'était possible. Elle venait de passer un moment particulièrement éprouvant dans la vie d'une femme et pourtant, elle se souciait uniquement de savoir si ils avaient vu leur fils.

-Pas encore, répondit Ben, les larmes aux yeux. Ils sont en train de s'occuper de lui et il fallait bien qu'on vienne te voir.

-Pourquoi faire ? Vous me voyez pratiquement tous les jours depuis presque un an, plaisanta la jeune femme en souriant. Allez voir le petit nouveau, moi je suis une ancienne.

-Tu ne seras jamais une ancienne pour nous, assura Pierre d'une voix tremblante. Avec Ben, on... on ne pourra jamais assez te remercier pour ce que tu nous as donnés.

-Je ne vous ai rien donnés, les gars, répondit faiblement Natacha, fixant le couple de ses yeux verts. J'ai seulement gardé votre bonhomme un petit moment jusqu'à ce qu'il soit prêt à venir vivre avec ses parents.

-Tu as eu mal ? demanda Ben, inquiet.

-Au début, oui, avoua Natacha. Mais la péridurale est sûrement la plus belle création de l'humanité.

Soudain, une infirmière apparut à l'entrée de la chambre et regarda le couple avant de demander :

-Vous êtes les parents du bébé Croce-Verrecchia ?

Le duo échangea un regard ému et ce fut Pierre qui répondit :

-Oui.

-Vous pouvez venir voir votre fils, annonça la femme en souriant.

Natacha poussa légèrement le bras de Benjamin, le regard pétillant de joie.

-Allez-y ! Qu'est-ce que vous attendez ?

Ils la regardèrent une dernière fois puis Ben serra sa main.

-On revient te voir tout à l'heure, promit le brun.

-Encore heureux. C'est votre rôle de me présenter votre fils, déclara la jeune femme. Allez, ne perdez pas plus de temps.

Pierre et Ben échangèrent un sourire amusé et l'embrassèrent sur la joue avant de suivre la puéricultrice qui les conduisit dans une petite salle aseptisée où ils revêtirent l'équipement adéquat pour pouvoir prendre leur enfant.

Ils attendirent à peine quelques minutes, pourtant jamais le temps ne leur avait semblé aussi long. Puis la porte s'ouvrit sur la même femme qui portait cette fois-ci quelque chose dans les bras. Elle vit l'émotion qui brillait dans leurs yeux et demanda :

-Qui le prend en premier ?

Pierre se tourna vers son époux et sourit.

-À toi l'honneur.

Ben le regarda d'un air surpris mais fit un pas vers la puéricultrice et tendit timidement les bras. La femme lui remit le précieux trésor et Ben sentit son cœur se figer. Là, dans ses bras, emmitouflé dans une serviette bleue, se trouvait un magnifique nourrisson. Sentant le changement de bras, le bébé ouvrit les yeux et Ben se retrouva nez à nez avec un regard qu'il croisait tous les jours. Un regard qui signifiait tout pour lui.

-Oh mon Dieu ! Pierre, il a tes yeux ! souffla Ben, les larmes coulant sur son visage sans qu'il s'en rende compte.

Pierre se rapprocha et eut un sanglot en constatant que Ben disait vrai. Il dévora le petit chérubin des yeux pour graver à jamais cette sublime image dans sa tête. Son Ben, son mari, son âme sœur, l'amour de sa vie, avec leur fils, le fruit de leur union, la chair de leur chair, le sang de leur sang.

Les mois précédant la grossesse avaient été riches en conflits inoffensifs, chacun souhaitant que son partenaire soit le géniteur de leur enfant. Finalement, Pierre avait cédé en faisant jurer à Benjamin que si, un jour, ils avaient un autre enfant, ce serait lui cette fois le père biologique de leur enfant.

Mais au fond, tout cela n'avait aucune importance et ils le savaient. C'était leur enfant, leur fils, leur progéniture, à l'un comme l'autre et rien ne changerait ça. Pierre leva tout doucement la main pour pouvoir effleurer les petites boucles dorées qui recouvraient le crâne du nourrisson.

-Et il a mes cheveux aussi, murmura le lorrain qui pleurait également. Pourtant, je ne suis pas aussi blond d'habitude.

Le rire de Ben fusa à travers ses sanglots et il parla doucement à leur fils :

-Oui, à peine né, tu passes déjà chez le coiffeur. Il faudra que tu nous donnes l'adresse, il a fait du bon travail.

-Même si ton papa ici présent n'en a plus vraiment l'utilité, poursuivit Pierre en touchant délicatement la petite joue rose du bébé.

Ben rit à nouveau puis se tourna vers son mari, le visage resplendissant, et lui tendit leur enfant.

-À ton tour.

Pierre déglutit et prit avec précaution le petit être, submergé d'émotion. Incapable de laisser une quelconque distance le séparer de sa famille, Ben noua ses bras autour de la taille de son homme et posa sa tête sur son épaule. Tous deux regardaient leur enfant avec émerveillement, hypnotisés par le moindre son qu'il émettait, le moindre geste qu'il faisait.

Touchée par cette scène émouvante, la puéricultrice dût toutefois leur poser une question primordiale.

-Vous savez comment vous allez l'appeler ?

Le couple se sonda du regard, s'assurant qu'ils étaient toujours d'accord. Ils avaient très vite jeté leur dévolu sur un prénom mais l'un des deux avait bien pu changer d'avis. Mais ce n'était pas le cas, ils étaient sûrs d'eux. Et ce fut Ben qui répondit :

-Théo.

Voilà, j'espère que ça vous a plu. Merci à tous d'avoir lu. Ecrire ce chapitre me tenait évidemment à cœur et très franchement, Pierre et Ben seraient certainement des pères merveilleux. J'aime vraiment écrire sur cethème, je crois que je ne m'en lasserai jamais – mais je ne me lasserai jamais du Verrecroce donc c'est un peu normal, pas vrai. Laissez-moi un petit com pour me dire ce que vous en avez pensé, ça me ferait vraiment mais vraiment très plaisir. J'ai posté la suite de Quitte Ou Double et une toute nouvelle one-shot intitulée « Mimi ». Je vous préviens, cette two-shot est juste complètement dingue mais je l'adore alors si vous voulez encore un peu de Verrecroce, jetez-y un petit coup d'œil. On se retrouve la semaine pro pour un nouveau chapitre où j'aborderai un nouveau thème également important dans l'avenir du Verrecroce d'Avec Et Sans Toi et que j'évoque dans le dernier chapitre. En attendant, je vous envoie tout plein d'amour et de petits cœurs. Et bien entendu, Verrecroce Forever Ever !


Toujours Avec ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant