XVI- La Tour

13 2 0
                                    

Hey, hey

Qui dit nouveau chapitre, dit augmentation du level d'angst!! Yay!! (in pain) J'espère que ça vous plaira!

Bonne lecture!

XXX

Mika contemple une mer calme. Une traînée argentée habille l'eau morte sous la lueur de la lune. Il n'y a pas d'étoile ; le ciel vide. Un vent violent fait voler ses cheveux.

Elle se détourne du ponton où elle se tient. Une porte rouge lui fait face. Elle s'ouvre d'elle-même, Mika s'engouffre à l'intérieur. Elle dévale un escalier en colimaçon pendant longtemps, s'égare dans le phare. Parfois, elle croise une issue minuscule qui laisse passer quelques rayons de la lune. Les marches sont glissantes, elle ne tombe pas.

Les cartes des Arcanes recouvrent les murs. L'Impératrice agite ses lèvres, mais Mika n'entend rien. Elle continue de descendre avec la sensation de monter de plus en plus haut. Lorsqu'elle arrive en bas, elle fait face à une autre porte, bleue cette fois-ci. Elle tend son bras, avant de suspendre son geste à l'instant où ses doigts s'apprêtent à effleurer la poignée.

— L'heure n'est pas encore venue.

Mika veut parler, mais seul un gémissement étouffé traverse ses lèvres.

— Il faut que les étoiles s'ouvrent à toi. Tu dois continuer d'observer le ciel. Il te fera signe.

La voix est morne. Elle ne provient de nulle part et partout à la fois. Elle naît dans les poumons de Mika, résonne à l'intérieur de sa chair. Un chat vient se frotter à ses mollets en miaulant. Elle se baisse pour le toucher. Il s'évapore lorsque sa paume caresse le poil soyeux.

— Ne te précipite pas. Les enfants veulent toujours grandir, mais il est bon de sentir la clémence de l'innocence.

Une carte se décolle du mur et vient se poser aux creux de ses mains. Elle l'observe un long moment. La Grande Prêtresse lui sourit. Elle cligne des yeux et la voilà de nouveau tout en haut du phare. L'astre a disparu. Une solitude terne envahit Mika.

Le deuxième Arcane se tient à ses côtés. Sans un mot, il enserre ses deux mains. Mika est surprise par la chaleur qu'il lui apporte. Il se détourne et tend le bras vers le ciel. La lune se dessine doucement. Bien ronde, elle se met à grandir, grandir, grandir... Elle ne s'arrête plus et voilà qu'elle tombe dans la mer. Des vagues de plus en plus hautes naissent alors que l'astre devient incandescent.

— Les marées seront tumultueuses pour toi, Mika. Méfie-toi de la houle.

La Grande Prêtresse ne la regarde plus. Sa longue robe bleue se perd dans les marches, dévorée par la pénombre. Elle caresse du pouce un livre à la couverture usée qu'elle tient contre sa poitrine. D'un seul coup, elle ferme brutalement le poing de sa main libre. La lune explose en mille morceaux, si minuscules qu'ils viennent mourir dans les cils de Mika.

La Grande Prêtresse lui attrape alors le poignet, le serre très fort. Elle grimace.

— Le phare est un refuge pour les enfants de la lune.

Elle pousse Mika dans les escaliers. La chute est si longue, qu'elle ne s'en souvient plus. Les éclats de l'astre brisés luisent sur sa peau.

XXX

Pas un son ne traverse la cellule. L'endroit est blanc, tapissé de coussins sur les murs et le plafond. Une lumière éclatante donne des maux de tête à Oikawa. Il est recroquevillé dans un coin, les genoux contre sa poitrine. Il se sent sale, transpire. Ses cheveux sont emmêlés, ils collent sur son front. Il alterne entre chaleur étouffante et frissons, peut-être a-t-il de la fièvre. Il est épuisé.

L'Épopée du seuilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant