XIII- La Mort

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Bonsoir !

J'arrive à l'heure, bien qu'il soit 23 heures, pour poster ce chapitre. J'ai réussi par je ne sais quel miracle à le corriger pendant la semaine. J'ai rajouté pas mal de détails par rapport à la première version, ce qui m'a pris pas du temps, mais même si le timing est juste, je ne m'en sors pas si mal. On est déjà au dixième chapitre, ce qui veut dire qu'on approche de la fin. Ça me fait tout drôle de me dire que c'est déjà presque terminé. Enfin, nous n'y sommes pas encore !

Je vous souhaite une bonne lecture ! 

 XXX

Elles lui disent que sa puissance effraie. Elles insufflent la peur, la gravent sur ses os. Elles veulent que ses souffles se rétrécissent, qu'ils soient si fins que son corps s'efface dans les nuages. Elles murmurent :

— Voir au-delà de la chair est douloureux. Percer les mystères du corps, les bras et les jambes disloqués ; une poupée ne peut pas respirer.

Elles tournent en rond autour d'elle en plein jour sous un soleil ardent. Elle ne peut plus avancer. Les chants la clouent sur place. Le lit de chêne déploie ses racines, elles enserrent ses poignets ; immobile.

Elles scrutent chaque parcelle de sa peau nue, elles passent des doigts noueux sur ses joues creuses, ses cuisses ont perdu leur allure de petite fille, elles refusent de la laisser partir, inconcevable est l'idée de grandir, quitter l'enfance pour discerner plus loin que l'horizon de la lune, quelle pensée saugrenue !

Elles ne sont pas cruelles, mais leurs gestes déchirent ses muscles. Le sommier est de marbre et il fait tant de bruit, ça vrille l'intérieur, cacophonie d'émotions qui se bousculent, tranchent ses veines comme des coupes brisées. Elles hurlent :

— Les Liseuses brûlent, elles effacent les secrets, les Arcanes ne désirent pas connaître, alors les enfants périront !

Elles crient trop fort, la fille perd pied, des ombres s'engouffrent dans ses poumons, les mères mentent ; il n'y a rien dans les abysses.

XXX

— Je crois que les Arcanes veulent me tuer.

Mika lance un regard en biais à Akaashi. Elle a besoin de parler, mais il n'y a pas de bonne manière de déclamer les secrets. Son ami ne tourne pas la tête, il se contente de marcher devant. Il sillonne entre les troncs.

— Pourquoi ?

— Je fais des rêves différents ces derniers temps. Le Fou m'évite. Quelque chose cloche.

— Tu en as donc conclu que les divinités en avaient après toi. Tu ne trouves pas cela un peu présomptueux ? raille son ami.

— Je crois que certains sont effrayés des liseuses, avoue Mika dans un souffle. Mes intuitions sont le reflet de leurs avenirs, après tout. Et le Destin rôde. Pour eux, nous ne pouvons exister en même temps. Je suis une aberration dans leur royaume qu'ils imaginent parfait alors qu'ils meurent d'ennui au sein de leurs tours dorées.

Ils sont proches du territoire du Sorcier. Le paysage a drastiquement changé en l'espace de quelques jours. Les villes fortifiées, les plaines et les collines qui ondulent ont laissé place à une région boisée ; une rivière sinueuse et bruyante ainsi que des villages vides et éparpillés.

Des hameaux rares peuplent leur route, mais les hommes ne leur parlent pas. Ils se tiennent sur le pas de leur porte, les bras croisés. Ils les dévisagent d'un regard méfiant.

Akaashi ralentit son allure. Il s'arrête au bord d'un ruisseau. Mika s'approche, elle s'agenouille et immerge ses doigts dans l'eau glacée. Il attrape sa main et la serre très fort.

L'Épopée du seuilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant