Chapitre - 8

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On a souvent parlé de l'extinction massive de la population humaine lorsque celle-ci aurait trouvé le moyen de s'exterminer elle-même. La terre et son climat s'effondraient de jour en jour, le temps ne semblait plus être clément avec nous. Les océans rejoignaient la terre, tout en la recouvrant un peu plus chaque année, au-delà de ça, l'eau potable semblait disparaître à petit feu, les rivières s'asséchaient et les poissons n'étaient qu'un mirage.

Lorsque nous avons enfin compris que ce que nous faisions n'était plus toléré par notre jolie planète, nous avons commencé à chercher où nous pourrions vivre ailleurs. Cela avait été plus simple que nous l'aurions pu l'imaginer, à force de chercher et de chercher, nous avions finalement découvert une planète minuscule, cachée parmi les satellites de Jupiter, nous aurions beaucoup plus froid que si nous restions sur notre belle planète bleue mais il était tout à fait possible pour nous de recréer une un climat qui deviendrait convenable au fil des années.

Les premiers chercheurs, les premiers scientifiques, les premiers astronautes ont découvert ce magnifique champ de sable avec un peu de gazon en 2212, tout laissait paraître que l'avenir allait de nouveau devenir radieux. Le voyage prenait un an, mais bientôt, chacun pourrait choisir de vivre sur Terre ou sur ce satellite... C'est ce que tout le monde croyait... Les premiers voyages ont été un franc succès, la planète comportait beaucoup d'eau potable, bien plus que la Terre n'en avait porté, son air était chargé en dioxygène, et si la température était proche de celle de la Russie, l'adaptation n'était pas trop dure, à part pour les personnes qui vivaient dans des pays avec un climat plus chaud. Cela restait le plus beau miracle de la vie.

En 2218, alors que la vie battait son plein, alors que de nombreux voyages étaient organisés chaque mois, pour atteindre notre nouvelle planète, de nombreuses personnes tombèrent malades. Tous les Hommes possédaient les mêmes symptômes, mais ceux-ci ne ressemblaient à aucune autre maladie que nous avions pu connaître par le passé. Une nouvelle fois, nous avons compris que l'Homme venait de se mener à sa propre perte. Les premiers cas ont eu lieu sur cette nouvelle planète, mais celle-ci était habitée depuis trop peu de temps pour que des labos qui puissent faire des analyses ait été construits, nous avons donc tenté de ramener un ou deux patients sur Terre pour comprendre quel mal les rongeait. Aucun n'atteignit la Terre, tous finirent par mourir au cours du voyage. Cependant, des malades sont arrivés sur Terre, des personnes qui n'étaient pas malade, au départ, du vaisseau, ils moururent à leurs tours quelques jours après leur arrimage. Seule la population occupant l'autre planète semblait tomber malade, et plus nous essayons de les ramener, plus ils mourraient, personne ne comprenait ce qu'il se passait jusqu'au jour où un cas se déclencha sur Terre.

En 2220, seulement 2 ans après que le premier cas ne se soit déclaré sur leur planète que le premier cas fut officialisé sur la Terre, aux Etats-Unis. Après des années d'attente sur la source de cette maladie, un chercheur parvint à nous donner une explication : cette maladie provenait d'un ver, un minuscule ver qui pondaient ses œufs sur la peau, les "larves" arrivaient à entrer par les pores de la peau et petit à petit ils attaquaient les muscles et les organes, ces petits vers ne pouvaient pas survivre sur Terre, cependant ils pouvaient vivre sur une planète avec un fort taux d'oxygène, et l'autre planète en était infecté.

Nous n'avons pas tout de suite paniqué, la Terre semblait être un terrain qui n'était pas compatible avec ce ver, cependant, les nombreux malades ramenés sur Terre avait laissé le temps au ver de connaître de nombreuses mutations, et c'est à ce moment-là que la population a commencé à paniquer. Lorsque ces nouvelles sont arrivées sur l'autre planète, tout le monde a souhaité pouvoir rentrer sur Terre, il était certain que leur vie était en danger sur cette planète et personne ne souhaitait mourir. Malheureusement, la surpopulation, le changement climatique, la sécheresse et tous les autres changements que nous avions amenés à la planète Terre ne nous permettaient plus de vivre tous ensemble sur cette même planète. Une autre question se posait : et si toutes les personnes qui voulaient entrer pouvait aussi ramener de nouveau variant de ce ver ? Les présidents des 5 continents ont décidé de se réunir pour la première fois depuis leur mise en service des années auparavant, des discussions houleuses ont eu lieu sur les jours suivant, afin de savoir, si oui ou non, ces personnes pouvaient rentrer auprès de leurs proches. Le verdict fini par tomber : il était beaucoup trop dangereux de les laisser rentrer, ainsi, nous allions abandonner des millions de personnes sur cette planète qui serait aussi leur tombe. Nous avions tous perdu beaucoup de famille au cours de cette nouvelle, mais, pour la première fois une nouvelle vie s'offrait à nous ! La population mondiale avait diminué par 4, nous n'étions plus que 5 milliards sur Terre.

Malheureusement cette nouvelle ne fut que brève, et tout ce qui avait pu être mis en place ne dura que peu de temps. La protection qu'avait mis en place l'Etat mondial n'avait pas été suffisante pour tous nous protéger. En 2225, seulement 5 ans après que nous eussions changé nos pratiques de vie, le premier humain, à n'avoir vécu que sur Terre, tomba malade, un jeune homme d'une quinzaine d'années mourra en France : Antonin Sivirilus. C'est ainsi, en 2235, que la maladie de Sivirilus fut officielle dans le monde, et ainsi, le chaos s'installa. Une des mutations qui avait eu lieu dans le passé avait survécu et la maladie semblait se propager dans le monde. On commença à supposer que certaines personnes étaient porteurs sains, ou bien que le ver fût capable de se mettre en dormance dans leur corps, ce qui était sûr, ce n'est qu'aucun de nous n'était prêt pour cette pandémie, alors que nous avions laissé pratiquement toute la population humaine sur cette nouvelle planète qui n'était pas habitable, nous allions bientôt voir mourir le reste de la population terrienne, ici, sur Terre, par notre volonté de colonisé l'univers. Nous nous étions condamnés à mort alors que nous essayions de fuir cette planète que nous venions de finir de détruire.

En 2240, nous ne sommes plus que 1,5 milliard d'habitants sur Terre, enfermés dans nos maisons et regardant nos proches mourir d'un mal que nous ne comprenons pas, et en pensant à ceux que nous avons condamné à mourir avant nous sur le satellite de Jupiter.

Nous connaissons maintenant les conséquences de ce petit ver, il est très contagieux, il ne suffit que d'un seul contact pour tomber malade. Une fois que nous avions contracté la maladie, nous n'avions plus qu'une semaine à vivre. Durant les 4 premiers jours, vous n'aviez rien, au bout du cinquième jour, le ver avait commencé à attaquer les muqueuses et une partie de la peau, à partir de ce moment, nous devions contagieux. À la fin du 6e jour, le ver avait atteint les organes, le 7e jour, il dévorait le cœur et les poumons. Avant l'aube du 8e jour, vous étiez mort. Vos deux derniers jours étaient emplis de douleur et d'horreur, certains de vos membres, tombaient nécrosés. Si vous étiez encore en pleine possession de vos pensées, vous étiez semblable à un zombie, déformé, sanglant... Après avoir perdu vos sens, vous finissiez par vous écrouler, mourant dans une douleur atroce, qui même dans la mort ne devait jamais s'éteindre.

Ainsi, maintenant, nous vivions cloîtrés dans nos maisons, avec le reste de famille que nous pouvions encore avoir, nous ne connaissions plus les animaux, nous ne connaissions plus les chants de la nature, les coucher de soleil, les bruits de la mer, le hurlement des loups... Certains essayaient quand même de repeupler la Terre, de se créer une nouvelle famille, mais il le faisait, sans savoir qui allait être leur partenaire, sans savoir s'ils allaient pouvoir s'aimer, sans savoir s'ils vivraient longtemps, sans savoir si leurs enfants survivraient dans ce monde vide de sens. Pour la plupart, nous vivions seuls, seuls et triste dans ce vaste monde.

Moi, j'étais née en 2218, il y a 22 ans de cela, alors que la vie battait encore son plein, mes parents avaient alors mis en mois énormément d'espoir, ils espéraient que ma génération soit celle qui commencerait à vivre avec ses moyens. Ils m'avaient alors appelé "Gaïa", comme si la Terre pouvait trouver en moi un renouveau. J'avais grandi des rêves pleins les yeux, pensant que je pourrais changer le cours du monde, je voulais devenir astronaute, découvrir de nouvelles planètes, de visiter l'espace, de rencontrer de nouvelles personnes. Je voulais découvrir ce nouveau monde qui s'offrait à nous, je voulais être celle qui allait l'écrire, celle qui allait le créer.

Je m'imaginais donner tellement de noms à cette planète qui n'en avait pas, mais c'est après 15 ans d'existence qu'ils l'appelèrent "Pséma", comme si cette planète n'avait que leur mentir durant toutes ces années. Nous avions voulu la coloniser et celle-ci s'était venger, elle était plus forte que nous, mais nous ne voulions pas l'entendre. Nous avions simplement perdu. Quoi qu'il eût pu en être, je m'étais souvent demandé s'il y avait encore des gens vivant sur cette planète, s'il avait trouvé une solution à la maladie de Sivirilus, si quelqu'un avait réussi à se sauver là-bas.

Souffle d'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant