Vendredi. Après cinq interminables heures de route sous un soleil radieux depuis Chicago, me voilà enfin arrivée à l'université de Cleveland. Lorsque je passe le panneau de bienvenue, je souffle de contentement. Enfin !
Je me gare sur la dernière place de parking libre et descends de ma voiture pour consulter le plan affiché dans un tableau vitré à l'entrée de celui-ci, en profite pour m'étirer de tout mon long pour me dégourdir un peu.
Les premières années doivent se rendre dans le bâtiment administratif pour récupérer les clés de leur chambre ainsi que leur emploi du temps. Et comme je m'y attendais, il y a déjà une interminable queue qui envahit tout l'espace disponible de ce grand hall lumineux et relativement chaleureux, de couleur crème au sol gris clair, joliment égayé par des plantes en tout genre et des tableau d'art abstrait. J'enfile mes écouteurs pour prends mon mal en patience, avance un pas après l'autre, lentement.
J'ai envie de faire pipi, de prendre une douche et je meurs de faim. Mais si je pars maintenant, j'aurai patienté pour rien alors, je prends sur moi, me perds dans mes pensées. Après deux interminable heures d'attente, je récupère enfin mon dossier puis sors du bâtiment à toute vitesse pour retrouver de l'air.
Le hall est tellement plein à craquer que j'ai bien cru ne jamais pouvoir en ressortir vivante. La chaleur y est suffocante, l'apport en oxygène y est limité. Je redescends mes lunettes de soleil sur mon nez, m'imprègne des lieux, inspire profondément pour remplir mes poumons d'air. C'est vraiment magnifique.
La pelouse verdoyante est parfaitement entretenue. La façade des bâtiments à garder toute la splendeur de ses premiers jours, les allées sont dégagées, tous les parterres de fleurs sont colorés et envahissent l'air ambiant de leur doux parfum et je me perds un instant dans la contemplation de ce lieu qui va devenir ma maison pour les quatre prochaines années, jusqu'à ce qu'une fille court dans ma direction, me fait de grands signes pour capter mon attention.
Lorsqu'elle arrive à ma hauteur, j'enlève maladroitement mes écouteurs, la détaille. Elle est grande, plus que mon mètre soixante en tout cas. Ses longs cheveux blonds sont réunis en parfaite une queue de cheval qui lui tombe jusqu'au milieu du dos. Ses yeux grand yeux gris et son sourire parfait doivent faire tomber tous les hommes autour d'elle. Sans parler de sa ravissante robe bleue à fleurs blanches qui fait ressortir sa poitrine généreuse.
Je jette un discret coup d'œil à ma tenue. Je fais vraiment tache à côté d'elle, vêtue de mon short en jean effilé, mon simple débardeur noir et mes tongs qui ont largement dépassé leurs limites d'usages. Dieu merci, j'ai laissé mon sweat à capuche noir dans la voiture, la température estivale est déjà assez élevée et le soleil brille fort en cette fin de matinée.
— Nora, c'est ça ? me demande la blonde.
Surprise qu'elle connaisse mon prénom, je la regarde de biais.
— On s'est rencontré à la journée découverte avant les vacances d'été. Tu ne te souviens pas de moi, c'est ça ? m'informe-t-elle joyeusement.
Son sourire chaleureux s'estompe peu à peu devant mon manque de réaction, mais je n'arrive pas à la resituer. J'ai beau creuser, essayer de me remémorer chaque visage que j'ai croisé ce jour-là, quand j'étais plutôt concentrée sur tout ce qu'il y avait à retenir plutôt que sur les personnes qui m'entouraient.
— Heu, oui. Tu es...
J'essaie de me souvenir, mais je n'y arrive pas.
— Ashley, c'est bien ça ! reprend-elle avec un nouveau sourire.
Pas le moins du monde blessé que je ne l'identifie pas, je suis rassuré qu'elle ne m'en tienne pas rigueur. La seule à venir m'adressé la parole, je culpabilise d'être aussi maladroite avec elle qui ne passe pourtant pas inaperçue.

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1. Et après ça, se relever.
RomanceCarter entre à l'université de Cleveland avec un objectif clairement établi et pour lequel il s'est entrainé pendant une année complète. Pendant deux ans, il joue parfaitement son rôle, même s'il a déjà commencé à franchir certaines limites en se li...