8. Carter

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Mason, Emilio et moi nous pointons devant le Diner bondé dans lequel nous avons l'habitude de nous rendre. Jackson ne voulait pas venir pour regarder le match de hockey avec les autres membres de notre cercle.

C'est Emilio qui nous a trainés jusqu'ici. Je l'aime bien, mais parfois, il a le don de m'énerver. Bien trop susceptible, il n'apprécie que très peu qu'on lui dise non. Un vrai fils de bourge ! Il s'est entiché de la poupée Barbie la nuit dernière et sincèrement, je la plains. S'il sait se montrer gentil et drôle, il peut aussi se montrer possessif, autoritaire.

Et si au départ, je voulais manger du chinois, je dois dire que pour une fois, cet abruti a grimpé dans mon estime lorsque je découvre Nora et sa copine assises sur l'une des tables près de la fenêtre.

Je ne lui ai jamais vraiment parlé, mais sa présence est agréable. Elle n'est pas superficielle, juste un peu timide, craquante, terriblement intriguent. Son regard noisette est intense, magnétique, ses lèvres roses me donnent envie de les goûter, les courbes de son corps sont exquises quand je rêve déjà de pouvoir me les approprier.

Elle est naturellement belle et pour une raison qui m'échappe, je n'avais jamais autant désiré me rapprocher d'une personne, apprendre à la connaitre, quand elle éveille bien trop mes sens par sa simple présence. La première fois qu'elle a posé son regard sur moi, j'ai été comme hypnotisé.

Lorsque nous passons la porte, percutés par une chaleur étouffante, un horrible brouhaha intempestif mais une délicieuse odeur de friture qui me donne déjà l'eau à la bouche, je demande à mes potes ce qu'ils veulent commander. J'ai repérer Nora près du bar quand je n'ai pu m'empêcher de la suivre du regard à travers la foule compacte rassemblée près du comptoir, et j'ai vraiment envie de l'y rejoindre. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, mais pour une fois, je ne réfléchis pas et me laisse porter. Mason me lance un regard interloqué, presque choqué, je me retiens de ne pas lui tendre mon majeur.

Normal. D'habitude, je choisis une table pour m'affaler dessus, les laissent se charger du reste.

Pourtant, comme un besoin de me justifier, je désigne Nora d'un léger signe de tête, il me lance un regard entendu. Je leur désigne la table où sa copine est assise puis Emilio sourit mielleusement quand Mason et moi levons les yeux au ciel.

Sans attendre, les gars m'annonce leurs commandes et après un clin d'œil de Mason à mon intention, ils passent tous les deux devant moi pour rejoindre la table à notre droite.

Je me fraye facilement un chemin jusqu'au comptoir, ma carrure imposante pour libérer le passage, quand quelqu'un me bouscule légèrement. Suffisamment pour que je m'écrase contre le dos de Nora avant de me décaler sur sa droite, l'air de rien.

J'aurais bien envie de grogner sur le responsable, mais je préfère rester calme, ne pas faire de vague quand sentir son corps contre le mien, rien qu'une seconde n'était pas pour me déplaire

Nora ne semble pas m'avoir remarqué, me laisse tout le loisir de l'observer discrètement. Lorsqu'elle tourne la tête vers moi, je prends un air détaché et hèle la serveuse. Je sens le regard de Nora glisser sur moi, balayer mon corps et je dois dire que c'est plutôt agréable, mais je reste impassible, déterminé à ne rien laisser paraitre de l'effet qu'elle a sur moi. Même si, sans paraitre présomptueux, beaucoup de femmes se retournent sur mon passage ou essaient de capter mon attention, ses regards à elle, m'électrisent.

— Cinq doubles cheeseburgers, trois grands Coca, deux grosses portions de frites et vous m'en mettrez deux comme ça, s'il vous plait.

J'annonce la commande, désigne les burgers à l'affiche derrière elle, dès qu'elle se plante devant moi derrière son comptoir, un sourire mielleux plaqué sur le visage.

La serveuse me lance un regard aguicheur qui me fait sourire intérieurement. Elle ne lâche pas l'affaire. Chaque fois que je la croise ici, elle pousse presque ses collègues pour venir me servir et je ne m'étonnerais pas d'avoir encore son numéro griffonné sur une serviette en papier.

Et puis, je me tourne vers Nora, croise enfin son doux regard noisette, juste avant qu'elle ne baisse les yeux quand ses joues s'enflamment subitement.

— Tu veux quoi, toi ? je l'interroge d'une voix douce.

Elle met quelques secondes à comprendre que c'est bien à elle que je parle quand je la fixe sans relâche. Visiblement surprise que je lui adresse la parole, ses joues deviennent rouges-écarlate, terriblement craquante.

Je cherche à retrouver notre contact visuel alors, je baisse la tête pour combler notre différence de taille, plonge dans ses magnifiques iris. Quand ses yeux s'accrochent profondément aux miens, c'est comme si le monde extérieur s'effaçait peu à peu. Intense, déstabilisant, hors du temps, quand je n'avais jamais ressenti une telle attraction.

Elle finit par se ressaisir, reporte mon attention devant elle.

— Heu... Je voulais juste un vrai Coca, mais pas light, s'il vous plait.

Elle annonce nerveusement à la serveuse qui semble presque agacé par sa demande, visiblement impatiente de reprendre ce qu'elle avait commencé à entreprendre avec moi, mais je ne peux empêcher mes lèvres de s'étirer en un imperceptible sourire, pour elle, quand une nouvelle fois, son regard intense se fond dans le mien, l'espace d'une demi-seconde.

Je réceptionne ma commande, pose plusieurs billets sur le comptoir, offre un sourire charmeur à la serveuse qui minaude devant moi puis me tourne vers Nora avec mon plateau dans mes mains.

Je lui tends son gobelet, ses doigts glissent sur les miens. Une onde de chaleur se propage dans tout mon corps et c'est la première fois qu'un simple contact me procure une telle sensation. Sans attendre, je retire ma main, remet de la distance entre nous désormais que les clients commencent à déserter peu à peu cet endroit, lui fait signe d'avancer d'un geste du menton.

Elle ne doit pas savoir quel effet elle a sur moi, pas quand c'est si étrange, bien trop puissant et déroutant, même pour moi qui ne comprends rien à ce qu'il m'arrive.

Pourtant, Nora passe devant moi pour rejoindre sa table, je ne peux m'empêcher de me délecter de ses hanches qui se balancent à chacun de ses pas. Ses cheveux bruns qui lui retombe presque sur ses épaules, virevoltent au gré de ses mouvements, et la rendent bien trop sexy.


1. Et après ça, se relever.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant