9. Nora

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Je me tourne pour rejoindre ma table, pour remettre un peu de distance entre nous quand le simple contact de ses doigts sur ma peau m'a déclenché un délicieux frissons. Carter me suit de près, m'emboite le pas plus facilement désormais que les clients commencent à quitter les lieux. J'inspire un grand coup, essaie de rester calme et concentrée sur mes pas. Ce n'est vraiment pas le moment de me vautrer au milieu de la foule avec lui qui me colle aux fesses. Arrivée devant ma coloc, je découvre Emilio assis à côté d'elle et Mason qui a récupéré une chaise pour s'asseoir en bout de table. Parfais, toute la bande est réunis !

— Salut, les mecs ! je lance avec entrain.

J'essaie d'être le plus naturel et détendu possible mais c'est difficile en sa présence qui me trouble bien plus que je ne le laisse paraitre.

— Tu ne nous en veux pas ? Il n'y a plus de place nulle part et Ashley nous a proposé de nous installer avec vous. m'informe Mason en tout innocence ce qui finit par me faire un sourire.

— Non, pas de soucis. je réponds avec un léger haussement d'épaules.

Je m'installe sur la banquette libre et retire ma veste tant la chaleur est suffocante, avant de me hisser jusqu'à la fenêtre. Carter fait glisser le plateau sur la table puis se décharge à son tour de son sweat, laisse apparaitre ses bras tatoués et musclés qui ne me laisse pas indifférente, avant de s'asseoir à côté de moi. Son t-shirt près du corps laisse peu de place à l'imagination d'une silhouette parfaitement sculptée, quand j'ai déjà contemplé ce qu'il dissimule avec envie et délectation.

Nous sommes une nouvelle fois très proches, trop proches. Nos jambes se frôlent et ce contact m'électrise, comme tout à l'heure devant le comptoir.

Lorsque Carter passait sa commande malgré le brouhaha intempestif, sa voix grave m'a fait frissonner. Il est resté impassible devant cette sublime serveuse qui n'a cessé de minauder pour capter sa pleine attention, comme s'il ne remarquait rien ou qu'il n'en avait clairement rien à faire. Une chose est sûre, il ne passe vraiment pas inaperçu, où qu'il aille.

Puis il m'a tendu mon gobelet sans un mot, a plongé son regard dans le mien. Et comme pendant la soirée, je n'arrivais pas à m'en détacher. Il a dû baisser la tête et moi lever la mienne pour combler notre différence de taille, ce qui rendait cet instant bien plus troublant encore, magnétique, envoûtant. L'espace d'un instant, nous étions proches. Trop proche. Comme maintenant sur la banquette. Et j'étais happé par ses iris. La chaleur de sa peau contrastait avec le profond bleu glacier de ses magnifiques yeux. Une décharge électrique s'est propagé dans tout mon corps par ce simple contact avant qu'il ne lâche le gobelet et s'écarte prestement de moi de moi.

Et d'un seul coup, le monde a repris vie autour de nous. J'ai discrètement secouer la tête pour reprendre mes esprits, l'ai remercié d'un signe de tête, incapable d'aligner deux mots tant j'étais troublée. Il a une telle prestance, une telle assurance, qu'il m'intimide bien plus que je ne le laisse paraitre.

Désormais assit près de moi, je n'ose même plus bouger, ni même respirer. Les gars se jettent sans ménagement sur le plateau, j'y aperçois une serviette en papier, un numéro griffonné dessus. Sûrement la serveuse qui a jeté son dévolu sur lui.

Carter n'y prête pas la moindre attention, dévore son burger, quand tout le monde commence à manger, sauf moi. J'ai l'appétit coupé, trop mal à l'aise de notre proximité alors, je grignote quelques frites pour faire bonne figure et bois mon lentement coca.

— Je peux ? demande Mason à Carter, le doigt posé sur la serviette signée.

Carter lui fait un signe de la main pour signifier qu'il s'en fiche complètement, continue d'engloutir son sandwich, pendant Mason la récupère, s'essuie la bouche avec, avant d'en faire une boule de papier qui pose à ses côtés.

1. Et après ça, se relever.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant