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Le Corbeau avait reçu le coup sans broncher. Sa joue était marquée d'un rouge profond.
Izana, lui, ne masquait pas sa colère. On pouvait entendre sa respiration rythmée au soulèvement de ses épaules. Kakucho s'interposa, posant ses mains sur les épaules de son roi.
- Allez, Izana, dit-il doucement.
Kakucho lui indiquait où aller, avec un geste de la main, mais Izana gardait les yeux rivés sur le Corbeau, qui avait relevé la tête vers lui.
- Pourquoi t'as fait ça, au juste ? demanda le Corbeau, une pointe de déception dans la voix.
Izana cracha par terre, bouscula Kakucho et fonça sur le Corbeau. Ce dernier para immédiatement le coup qui arriva. Il renvoya un coup.
Le Corbeau tomba, les mains agrippées au col du kimono de son adversaire. Il emporta Izana dans sa chute. S'ensuivit une bataille où les deux hommes se tiraient les cheveux, se mettaient des patates et des claques, se crachaient des insultes au visage, se distendaient leurs vêtements. Ils roulaient d'un côté, puis de l'autre, en fonction de qui avait l'avantage. Tantôt Izana au-dessus, tantôt le Corbeau.
Les oiseaux du Corbeau virent à sa rescousse, sentant leur propriétaire en danger. Des plumes volèrent. Izana tentait de les chasser du revers de la main.
Quelques mètres plus loin, les autres étaient bouche bée. « On est sensé faire quoi là ? » demanda Rindo.
- Les encourager pardi ! s'exclama Ran, qui cria : allez Corbeau !
Rindo regarda son frère, qui était revenu de son rendez-vous improvisé. Quand le cadet lui demanda pourquoi il s'était écourté, Ran fit « Ses amies étaient revenues. Je me sentais de trop ». Rindo leva les yeux au ciel. Quelle poule mouillée.
- On encourage qui ? l'interrogea Rindo
- Celui qui a le moins de chance de gagner ! Met-lui-en une Corbeau !
Rindo se joignit à ses cris. Megumi jeta un regard à Kakucho, figé et les yeux écarquillés. Elle déclara, tentant d'alléger l'air :
- Je savais qu'il était irritable, mais pas à ce point.
- Je sais pas ce qui le prend, fit Kakucho en secouant la tête. On devrait les arrêter.
- Bien dit.
Les deux se rapprochèrent du combat. Dès qu'ils furent un peu essoufflés et qu'ils ne mirent aucun coup, Megumi attrapa le Corbeau par sous les épaules. Elle l'écarta en le traînant, tellement il était exténué. Megumi siffla d'un air agacé :
- C'est ça ta grève de combat, Ayato ?
Celui-ci dut se rendre compte de son erreur, car il se frotta les cheveux en soupirant :
