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Une fois assez loin de l'hôpital, Izana se dit qu'il était un lâche. Il était parti sans dire ni explications, ni quoi que ce soit.
Mais il n'avait pas d'explications, c'était pour ça.
Il s'adossa à un mur en pierre et passa sa main sur son visage pour rassembler ses esprits. « Pourquoi j'ai fait ça ? », murmura-t-il. Il ne pouvait pas avouer qu'il désirait Megumi, et ce, depuis longtemps ! Pas alors qu'ils allaient combattre dans des camps opposés !
Tout aurait été plus simple si elle avait accepté de rejoindre le Tenjiku ! Mais elle ne l'avait pas fait. Il ne pouvait plus rien y faire.
Quand il discutait avec elle, il avait l'impression que tous ses soucis s'envolaient. Même quand elle abordait les sujets qui avaient tendance à l'agacer, il les balayait d'un haussement d'épaules.
Leur proximité dans le cagibi où il avait trouvé Megumi ne manqua pas de lui rappeler la soirée où ils étaient tous les deux dans le petit dressing. Cette fois-là, il aurait bien pu l'embrasser. Si ils avaient eu plus de temps, l'aurait-elle repoussé ?
Voir le visage de Megumi avec cette expression partagée entre le mécontentement et l'inquiétude qu'elle abordait si souvent suffisait à ne plus penser à rien d'autre pour Izana. Il était irrémédiablement attiré par elle. Elle avait relevé les yeux vers lui, le regardant à travers ses cils, et il avait pu admirer ses yeux bruns profonds. Elle aussi, elle se posait beaucoup de questions.
Alors, il avait dit, n'espérant rien :
- Je peux t'embrasser ?
Et jamais, au grand jamais, il ne s'était attendu à cette réaction. Izana pensait recevoir une claque, au mieux, ou un coup de poing, au pire. Mais il avait reçu bien mieux en retour : un baiser.
Si ça l'avait étonné sur le moment, il avait vite saisi l'opportunité de s'emparer des lèvres de celle qui le tentait tant.
Izana secoua la tête pour ne plus y penser. Mais ses pensées finissaient toujours par revenir vers la même question : pourquoi Megumi, qui le détestait de tout son être, avait accepté ce baiser ?
Quand son esprit dérivait trop, Izana se demandait si ils seraient allés plus loin si ils n'avaient pas été tous les deux surpris par leur désir.
Izana fourra son visage dans ses mains. « Arrête d'y penser », s'ordonna-t-il en grognant. Il fallait qu'il rejoigne son gang, à Yokohama.
Si seulement ce gredin de Corbeau ne l'avait pas appelé, quelques jours plus tôt ! Le garçon l'avait incité à aller voir Megumi avant les combats. « Mais je l'ai déjà vu hier », avait marmonné Izana au téléphone. Ce à quoi, le Corbeau avait rétorqué :
- Tu voulais des conseils, je te les donne. À toi de voir si tu les écoutes, ou pas.
