Լƛ ƁƦƖƓƛƊЄ ƊЄ Լ'ЄMƤƖƦЄ

Chapitre 4

     — Coucou !

Kenworthy se réveilla d'un coup et tâtonna autour de lui jusqu'à trouver sa dague, dont il menaça l'intruse. C'était une toute jeune fille d'environ douze ans, aux cheveux sombre comme l'ébène et aux yeux bridés d'un brun mystérieux. Elle n'était pas bien grande, et son allure enfantine contrastait avec son visage, qui semblait avoir connu plusieurs guerres. Cependant, elle souriait au jeune homme.

     — Qui es-tu ? demanda-t-il en hésitant à baisser sa garde.

La jeune fille lui sourit de nouveau de toutes ses dents, avant d'enlever sa chapka et de la faire tournoyer autour de sa tête.

     — Andro. J'suis vagabonde.

     — Pourquoi fouilles-tu dans nos réserves Andro ?

Elle ne perdit rien de sa superbe et dit :

     — Oh, je regardais si vous aviez un éléphant coincé à l'intérieur, mais apparemment je me suis trompée.

     — Tu plairais bien à Elinor toi, grommela-t-il.

     — Qu'est-ce qu'il se passe ? dit cette dernière en s'étirant.

Puis elle remarqua l'intruse et, sans être surprise, elle s'exclama, ravie :

     — Salut Andro ! Qu'est- ce que tu fais ici ?

     — Une petite promenade de santé. Après tout, il n'y a que cinq jours de marche pour rejoindre le village !

Tandis qu'elles poursuivaient leur conversation, Kenworthy les observait une à une comme un match de ping-pong.

     — Vous vous connaissez ? dit-il, haussant les sourcils et pointant son doigt une fois sur l'une et l'autre fois sur l'autre.

     — Evidemment que non ! s'exclamèrent-elles en cœur.

Puis elles se regardèrent en fronçant les sourcils.

     — C'est ma réplique ça !

     — Qui va à la chasse perd sa place, sorry Liny !

     — Ne m'appelles pas comme ça Andromeda !

Et reparti pour le match de ping-pong. Kenworthy resta un moment stoïque sans vraiment savoir où se placer puis reprit ses esprits.

     — Stop ! Vous êtes de la même famille ? Et pas de « évidemment que non » ! prévint-il tandis qu'elles ouvraient la bouche.

     — Oui, soupira Elinor. Malheureusement, il appartient à moi de supporter ce petit monstre ambulant depuis dix ans !

     — J'en ai treize maintenant !

     — Encore pire ! Que le temps passe vite quand on s'ennuie...

     — Stop, ça fait de trop d'elinortise là ! intervint Kenworthy qui ne réprimait pas son amusement face aux échanges des deux filles.

     — Elinortise ?

     — Il est vrai que je t'ai tout appris, se flatta Elinor.

     — Dans tes rêves face de cornichon !

     — Vous êtes cousines ? tenta Kenworthy.

     — Malheureusement !

Elinor et Andro se fusillèrent du regard.

     — Bref, que viens-tu faire ici Andro ?