« Les sentiments ne s'expliquent pas, ne se justifient pas, ne se contrôlent pas. Ils ne sont pas négociables ni remboursables »
PDV Alec
Les jours avaient filé à une vitesse folle et en un battement de cils, nous entamions déjà la période des examens. Magnus était partit pour la fac il y a une bonne heure déjà. Stressé comme je ne l'avais jamais vu auparavant, il avait enchainé les révisions encore et encore, nuit après nuit, et ce, jusqu'à des heures indues. Il avait aussi passé beaucoup de temps au téléphone avec Victor et certains professeurs de sa faculté. On sentait bien que les enjeux et la charge de travail étaient totalement différents du lycée. J'avais tout fait pour le soutenir du mieux que je le pouvais en m'occupant d'Aria et du quotidien. J'étais bien conscient que cette période de notre vie n'était pas évidente. J'avais moi-même mes propres examens à préparer et ça me demandait toute une organisation mais je m'accrochais de toutes mes forces, il était hors de question de flancher.
Je revérifiai le sac d'Aria afin de m'assurer que je n'avais rien oublié pour sa journée à la garderie, une fois rassuré, je terminai rapidement de préparer mon propre sac et le nécessaire pour mon examen de ce matin. J'étais plutôt serein car il portait sur la linguistique et pour le coup, je maîtrisais bien ce cours.
– Ta mamie ne devrait pas tarder à arriver, dis-je à ma fille en la récupérant dans son berceau.
Tout juste le temps de lui enfiler son manteau ainsi que son bonnet, qu'on sonna à la porte.
– Bonjour Sarah ! l'accueillis-je chaleureusement.
– Bonjours mes trésors, comment allez-vous ? nous demanda-t-elle en nous embrassant Aria et moi.
– Je dirais que ça va. Merci de l'emmener ce matin, on est vraiment coincé à cause des examens qui démarrent aujourd'hui.
– Tu n'as pas à me remercier Alec, je le fais avec plaisir puis je sais que c'est une période difficile, je n'ai jamais vu mon fils autant stressé. Et toi, te sens-tu prêt ?
– Oui, je le suis. Tout devrait bien aller, lui répondis-je confiant.
– Tant mieux, je te le souhaite de tout cœur. Sais-tu que Magnus culpabilisait beaucoup d'avoir dû te laisser tout gérer seul ces dernières semaines ?
– Ah non..., il ne m'en a pas parlé mais ça ne me surprend pas plus que ça qu'il ait pu ressentir ça. C'est une personne en or et incroyable. Je suis vraiment admiratif de ce qu'il est en train d'accomplir. On le sait, le chemin qu'il a décidé d'emprunter demande énormément d'exigence et de sacrifices alors à coté, m'occuper de notre fille et du reste afin de lui permettre de se concentrer sur ses études, ce n'est vraiment rien. Bien au contraire, c'était le minimum que je pouvais faire pour l'aider.
Sarah me regarda avec des yeux pleins de gratitude.
– Merci de le soutenir comme tu le fais Alec. Je te l'ai déjà dit mais encore une fois merci d'avoir choisi de rester à ses côtés malgré tout, je sais que mon fils ne peut pas vivre sans toi.
– Je l'aime Sarah, de toute mon âme et je n'imagine pas ma vie sans lui moi non plus. Ils sont tout pour moi avec Aria.
– Je le sais et je peux le voir dans tes yeux. Je vois comment ils brillent quand tu parles d'eux. L'amour est un sentiment puissant Alec. Grâce à lui on peut surmonter bien des épreuves. On puise en lui force et courage. Quand je vous regarde, quand je regarde le chemin que vous avez déjà parcouru, je suis une mère comblée et rassurée car je sais que mon fils a trouvé en toi son âme sœur et qu'il ne sera jamais seul. Bien sûr, il y aura toujours des épreuves mais dans ses moments obscurs n'oublie pas d'écouter ton cœur, tant que tu seras sincère envers lui, tu trouveras le courage de tout affronter.
– Merci pour ces conseils Sarah, lui répondis-je ému.
– De rien, tu sais que je te considère comme mon propre fils, me répondit-elle ne me caressant maternellement la joue.
On discuta encore cinq minutes sur le pas de la porte puis elle et Aria se mirent en route pour l'hôpital. J'attrapai mon sac à dos et me mit en route à mon tour, prêt et motivé à cartonner à mes examens.
PDV Magnus
Une inspiration...deux inspirations...trois inspirations, très concentré, je pratiquai mes exercices de relaxation, profitant du calme et de la sérénité qui régnait dans la bibliothèque. Jetant un coup d'œil aux alentours, je réalisai que je n'étais pas le seul étudiant à s'être réfugié ici afin de se détendre avant le début des examens. Bien que je ne leurs aie jamais adressé la parole, je reconnus plusieurs autres premières années qui partageait mes cours de TD. L'un d'entre eux me fit un petit salut crispé que je lui retournai de la même manière, aucun doute, nous étions tous dans le même état d'appréhension.
Je consultais rapidement ma montre et vis qu'il nous restait encore trente minutes avant l'heure fatidique, afin de me changer les idées, je sortis mon téléphone et me connectai à mon compte Instagram. Une minute plus tard, je fus envahi par une tonne de notifications. Depuis quelques mois, j'avais volontairement déconnecté mon compte Facebook et Instagram de mon téléphone car je n'avais plus vraiment le temps d'y aller et de les alimenter puis toutes les notifications que je recevais par jour me tapaient sur les nerfs. Elles étaient comme une épine dans mon pied qui encore une fois, me rappelait sans cesse que ma vie était belle et bien différente de celle des autres jeunes de mon âge. Je n'avais même pas le temps de m'adonner à une activité aussi basiquement typique de ma génération qui était de poster sur les réseaux sociaux.
Soupirant, je descendis rapidement les notifications reçues et tombai sur une publication d'Alec. Il avait pris en photo des buissons enneigés. Un petit sourire se dessina sur mon visage en pensant à Mon Amour et à son adoration pour cette période de l'année. La photo était magnifique et avait recueillie une centaine de likes ainsi que de nombreux commentaires. Je décidai d'en lire quelques-uns, quand un en particulier retenu mon attention :
De A. Underhill « Il faut une grande sensibilité pour apprécier de si beaux paysages, nul doute que tu as ce qu'il faut mon cher Alexander ;) ».
Mon sang ne fit qu'un tour. Cœur battant et poing serré, mon cerveau ne mit qu'une demie seconde à faire le lien ; A. Underhill était évidemment Andrew Underhill.
Ce connard se permettait de flirter avec mon fiancé ouvertement sur les réseaux ?! Puis, depuis quand Alec l'avait-il ajouté à ses abonnés d'ailleurs ?
Je soupirai d'exaspération.
Il l'avait appelé Alexander...était-ce dans ses habitudes de l'appeler ainsi ? Ils passaient beaucoup de temps ensemble à l'association, peut-être s'étaient-ils rapprochés dernièrement. Absorbé par mes réflexions plus douteuses les unes que les autres, j'avais le cerveau en ébullition. Je n'étais pas du genre à manquer de confiance en moi ou en Alec mais ce commentaire de Underhill pot de colle me tapait sacrément sur les nerfs. J'étais énervé et n'avais qu'une envie ; me rendre à la faculté de lettres afin de demander des explications à Mon cher fiancé. Ma raison savait que ma réaction était exagérée mais mon cœur lui s'en contre foutait. À de multiples reprises Underhill avait fait des allusions à Alec, j'avais toujours laissé couler mais là il était temps que je lui explique qu'on ne flirtait pas impunément avec mon mec, je trouvais ça totalement irrespectueux.
– Hey Mag's, les examens vont bientôt démarrer. Ce serait mal vu que tu sois en retard, me prévient une voix que je reconnus aussitôt.
Relevant la tête, Sébastien était debout devant moi accompagné de l'étudiant qui m'avait salué plus tôt.
Je jetai un regard aux alentours et vis que la plupart des étudiants étaient déjà partit. Je me levai d'un bon.
– Salut Seb, euh...merci...merci beaucoup, bredouillai-je en rassemblant mes affaires précipitamment. '
– Pas de problème, j'étais venu récupérer Jaime, je suis son tuteur, m'expliquât-il en désignant le fameux Jaime.
– Oh je vois. Magnus, me présentai-je officiellement en lui tendant la main.
C'était donc de lui que m'avait parlé Alec la dernière fois, pensai-je en faisant les liens.
Jaime était un mec grand, typé espagnol avec des yeux marrons tirants légèrement sur le vert. Il avait un regard sympathique et un sourire sincère.
– Ravi de te rencontrer officiellement, me saluât-il à son tour.
– Très bien, vous devriez y aller maintenant. Essayez de ne pas stresser, on a toujours l'impression de ne pas être prêt mais c'est faux alors, ayez juste confiance en vous et faite de votre mieux, nous encouragea Sébastien.
Je le dévisageai une seconde. Il était méconnaissable. Pas de blagues douteuses, pas de regards insistants ou de flirt calculé. Non rien de ça, il agissait vraiment comme un étudiant de médecine de quatrième année bienveillant envers les premières années que nous sommes. Cette nouvelle facette de lui me perturba un peu. Prenant une profonde inspiration afin de me remettre les idées en place, Jaime et moi le remercièrent une dernière fois puis piquèrent un sprint jusqu'à notre salle d'examen.
– Waaaa, je me sens vidé ! s'exclama Jaime en venant à ma rencontre.
J'admettais volontiers que ce concours m'était nos nerfs à rudes épreuves, je me sentais totalement épuisé également.
– Ouais, ça a été pour toi tu penses ?
– Oui, je suis confiant ! Seb m'a vraiment bien préparé, il est super. Qui est ton tuteur ? me demandât-il.
– Euh, je n'en ai pas, lui répondis-je un peu gêné.
– Waouh ! Vraiment ? Tout le monde dit que le tutorat est essentiel en première année...
– Ouais...répondis-je de plus en plus mal à l'aise.
Jaime dû se rendre compte de mon malaise car il se dépêcha de rajouter.
– Mais tu sais, beaucoup d'étudiants réussissent sans, ce n'est pas une fin en soi, me dit-il en posant une main amicale sur mon épaule.
Je le remerciais d'un regard.
– Ça te dit de te joindre à Seb et moi en fin d'après-midi ? On doit réviser pour l'examen d'anatomie de demain.
– Oh, je te remercie de l'invitation mais je ne peux pas...je dois récupérer ma fille à la garderie, ajoutai-je après une minute.
Jaime ne parut pas surpris.
– Je comprends, une prochaine fois dans ce cas, me dit-il avec un grand sourire.
Sa réaction attira ma curiosité. Sébastien lui avait-il parlé de ma situation ?
– Savais-tu déjà que j'étais père ? lui demandai-je.
Il rigola.
– Non pas du tout mais d'où je viens, il n'est pas rare d'avoir des enfants très jeunes. Mes propres parents m'ont eu quand ils avaient tout juste 19 ans alors, ce genre de choses ne me surprend pas. Cependant, j'admets que maintenant, je suis très impressionné par toi. Concilié paternité et études de médecine impresionante ! s'exclama-t-il.
– Je te remercie, lui répondis-je sincèrement. Et donc d'où viens-tu exactement ?
– De Veracruz, me répondit-il avec un accent auquel je n'avais pas fait attention jusqu'à maintenant.
– Oh, mais tu es Mexicain ! m'exclamai-je.
– Oui ! répondit-il en rigolant.
– Je m'excuse, je pensais que tu étais d'origine espagnol, lui avouai-je penaud.
– Les gens le pensent souvent, c'est à cause de mon prénom ! dit-il en rigolant.
Jaime était vraiment sympathique, je l'aimais bien. Pour la première fois depuis mon entrée en fac de médecine, j'avais la sensation que je pouvais avoir un nouvel ami.
Et dire que c'était grâce à Seb...quelle ironie du sort, pensai-je.
PDV Olivia
Penchée par-dessus la couveuse, je contemplais avec émerveillement un joli petit garçonnet aux yeux marrons. Il était né avec deux mois d'avance mais son organisme se renforçait de jours en jours. Très bientôt, il sera en mesure de rentrer chez lui avec sa famille et c'était merveilleux. Définitivement, ce qui me rendait le plus heureuse dans le métier d'infirmière puéricultrice que j'étais en train d'apprendre était le contact avec les nourrissons. Ces petits anges étaient ma raison d'être. Je n'étais pas encore mère mais j'étais impatiente de le devenir. Bien sûr, il ne fallait pas brûler les étapes, je devais d'abord trouver l'amour et l'amour je l'avais trouvé justement. Il m'était tombé dessus comme ça, sans que je ne m'y attende, un après-midi du mois d'août.
FLASHBACK 4 MOIS PLUS TÔT
Ma période de stage avait démarré depuis un mois et demi à l'hôpital Raziel. Je commençais à bien me familiariser avec les différents services de la maternité. Voir tout ce bonheur sur le visage des parents et de l'équipe médicale lors d'une naissance était indescriptible. C'était comme si, chaque naissance amenait son lot d'espoir en l'humanité. Toute cette ambiance m'enivrait, j'adorais être au cœur de l'action et prendre soin de tous ces nouveaux nés, des anges et des bénédictions tous autant qu'ils étaient. Le service de néonatologie où je poursuivais mon stage actuellement depuis deux semaines avait une ambiance différente. Les enfants nés prématurés avaient besoin de soins et d'attentions particuliers. On lisait de l'angoisse et de l'inquiétude sur le visage des parents mais nous, en tant que professionnels du milieu, nous nous devions tout faire afin de montrer de l'optimisme et rassurer les familles. Au début je l'avoue, c'était un peu compliqué pour moi car cela me brisait vraiment le cœur de voir tous ces nourrissons affaiblis et sans avenir certain. Petit à petit, j'avais réussi à dépasser ça, surtout en voyant à quel point ces petits anges étaient combatifs et s'accrochaient à la vie. S'ils étaient suffisamment fort pour lutter, moi aussi je me devais de l'être.
Ce fameux après-midi du mois d'août, un nouveau prématuré venait d'être transféré dans notre service. Je n'ai pas immédiatement compris pourquoi il y avait eu autant d'engouement autour de ce bébé. À chaque nouvelle arrivée, l'équipe était toujours très professionnelle mais là il y avait quelque chose de différent, c'était comme s'ils se sentaient tous personnellement concerné par cette naissance et pour cause...
– Que se passe-t-il ? demandai-je à Manon, une future puéricultrice qui était en stage tout comme moi.
– La petite-fille de Sarah vient d'être transférée ici, m'expliqua-t-elle.
– Sarah ? Sarah Bane ? dis-je surprise
– Oui, il y a eu des complications. Le Dr Herondale a du déclencher l'accouchement.
FIN DU FLASHBACK
Le jour de mon arrivée à Raziel, j'avais fait la connaissance du Dr Aldertree ainsi que de Sarah à la cafétéria. Le Dr Aldertree était un chirurgien réputé et Sarah l'infirmière en chef des urgences, ils étaient amis avec le Dr Herondale, qui était l'un des pédiatres néonatals les plus réputés de l'hôpital et probablement de la ville. Quand mon stage à Raziel fut confirmé, j'avais été très impatiente de la rencontrer et d'apprendre à ses côtés. Lors de cette rencontre fortuite, j'avais appris que Sarah avait une fille répondant au prénom de Clary et un fils nommé Magnus. Ce dernier attendait actuellement son premier enfant. Evidemment, cette grossesse était suivie de près par le Dr Herondale. Ce fut la toute première fois que j'entendis parlé de lui. Je ne m'attendais pas, un mois et demi plus tard à la rencontrer en personne au sein du service néonat et par-dessus tout, je ne m'attendais à ressentir ce que j'ai ressenti quand nos regards se sont croisés pour la toute première fois...
Avant lui, je ne croyais pas au coup de foudre, je ne croyais pas au destin, après lui tout me parut possible. Evidemment Magnus était incroyablement beau. Il avait des yeux en amandes d'une couleur presqu'irréelle, un sourire charmeur et rassurant. Son look le rendait singulier, à part. Mais ce qui me toucha au cœur fut sa tendresse et sa fragilité. Quand je le vis prendre sa fille dans ses bras pour la première fois, quand je vis tout ce débordement d'amour dans ses yeux, à cet instant précis je tombai irrémédiablement amoureuse de lui.
Vous vous souvenez, avant lui je ne croyais pas au coup de foudre, je ne croyais pas au destin mais comment ne pas y croire quand les étoiles semblent soudainement s'être alignées pour t'aider à réaliser ton souhait ? On commence à croire en tout, à voir des signes partout, on est convaincu que c'est la volonté divine qui a mis l'amour sur notre route alors on saisit sa chance, on tente le tout pour le tout... et c'est ainsi que l'engrenage commence.
Quatre jours entiers que la petite Bane avait été transférée et pas une seule visite de sa mère. Magnus était dans tous ses états. La compréhension avait fait place à l'incompréhension, puis au questionnement, à l'inquiétude, à la tristesse et enfin à la colère. Chaque journée qui passait accentuait sa frustration et son mal être. Il était perdu et se demandait comment une mère pouvait ainsi tourner le dos à son propre enfant, ça le dépassait. Je n'ai pas pris longtemps à comprendre qu'il avait grandi dans une famille très unis et que par conséquent, ce genre de comportement était tout simplement intolérable. Le voir souffrir autant devait insupportable, je voulais l'aider comme je le pouvais alors c'est ainsi que je fis sauter les barrières entre la raison et le cœur et me rendis d'un pas ferme à la chambre 601, celle de Camille MILANO.
Fin du chapitre.
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De l'amitié à l'amour : Devenir une famille ( Tome 2)
Romance" Je me suis dit que nous avions été trop naïfs et confiants l'un comme l'autre...naïfs d'avoir pensé que seul notre amour serait suffisant pour tout affronter" Après avoir surmonter de nombreuses épreuves, Alec et Magnus se préparent désormais à re...