« Quand le mensonge atténue les tensions, c'est la vérité qui s'accommode mais quand la vérité éclate, le mensonge part en courant »
PDV Camille
Déjà quatre mois que je m'étais enfuie de l'hôpital...quatre mois que l'absence de ma fille me causait des insomnies...quatre mois que je le regrettais amèrement. Je m'étais jurée de ne jamais laisser Lightwood avoir une place importante dans la vie d'Aria et pourtant en lui laissant le champ libre, j'avais fait tout le contraire. Certes, mon accouchement fut une expérience traumatisante pour moi. J'ai eu beaucoup de mal à m'en remettre. Selon le Dr Fray, j'ai souffert d'une forme rare de dépression post-partum. Mes antécédents psychologiques n'aidant pas, j'avais rejeté ma maternité. Le pire dans toute cette situation merdique était que sur le moment, j'étais vraiment convaincue d'agir pour le mieux...pour le bien de ma fille. Mais honnêtement, qu'elle enfant peut-il grandir et s'épanouir pleinement sans la présence de sa mère ? Sans tout l'amour maternelle qu'il est censé recevoir dès ses premiers mois ? Je m'en voulais d'avoir encore une fois agis égoïstement. Je l'avais abandonnée alors que sa vie ne tenait encore qu'à un fil, j'avais été une mère indigne mais Aria n'était encore qu'un bébé et j'avais une chance de corriger mon erreur si je réussissais à revenir maintenant dans sa vie. Elle ne se souviendra pas de cette période, elle ne pourra pas me détester et ne saura jamais que j'ai voulu l'abandonner à la naissance. Oui, tel était mon objectif mais pour ça, il fallait que je la récupère et que je l'éloigne de Magnus et d'Alec avant qu'ils ne ternissent mon image à ses yeux. Olivia allait m'être d'une grande aide, la complice idéale. Personne ne soupçonnait notre lien. Elle qui avait débarqué dans ma chambre d'hôpital un matin, me suppliant de rendre visite à ma fille, me disant que Magnus perdait pied tout seul. À sa façon de parler de lui, j'avais vite compris quelle était sa motivation principale. Je connaissais cette lueur dans le regard, cette adoration dans la voix...encore une qui était tombée pour lui, encore une qui souffrirait à cause de lui.
FLASHBACK 4 MOIS PLUS TOT
Allongée sur mon lit d'hôpital, j'observais attentivement l'infirmière debout devant moi.
– Comment as-tu dit que tu t'appelais déjà ? lui demandai-je.
Petite, blonde, yeux bleus, visage en forme de cœur, lèvres rosées elle était plutôt jolie et attirait la sympathie.
– Olivia. Je suis infirmière puéricultrice et c'est moi qui m'occupe de votre fille.
– Très bien Olivia. Tu es là pour aider ma fille ou pour aider Magnus ?
Elle parut surprise par ma question.
– Eh bien, votre fille a besoin de vous. Votre présence l'aiderait à se rétablir plus rapidement. Votre lien est encore....
– Il te brisera le cœur comme il l'a fait avec le mien, lâchai-je afin de l'arrêter dans le laïus qu'elle m'avait déjà servi quelques minutes plus tôt.
– Écoutez Camille, ce n'est pas...
– Ce que je crois ? la coupai-je de nouveau. Pas à moi. Je reconnaitrais à des kilomètres une femme amoureuse de Magnus. Oh, je ne t'en veux pas tu sais mais sache que si tu veux te lancer dans cette histoire, il faudra avant tout abattre notre ennemi commun.
Elle parut choquée par mes propos mais je vis également autre chose dans son regard...de l'intérêt.
– Que...que voulez-vous dire ? me demandât-elle timidement.
– Comme tu le sais, Magnus et moi c'est de l'histoire ancienne et même si ça me fait mal de l'admettre il y a eu trop de drame entre nous pour que je puisse espérer me remettre un jour avec lui. Aujourd'hui, tout ce qui nous lie c'est le bébé donc je ne suis pas une menace pour toi. Comprends-tu ?
Elle fronça les sourcils mais hocha néanmoins la tête.
– Les drames auxquels je fais allusion ont une seule et même cause : Alec Lightwood.
– Alec Lightwood ? répétât-elle de plus en plus confuse.
– Hmm, je suis surprise que ce nom ne te dise rien. Retiens le bien car c'est de lui que tu vas devoir te méfier, c'est contre lui que tu vas devoir orienter tes armes et abattre tes cartes si tu veux avoir une petite chance que Magnus soit à toi un jour.
Maladroitement, Olivia s'installa sur le fauteuil attenant à mon lit.
– Je suis un peu perdue, avouât-elle.
– Ne t'en fait pas, je vais tout t'expliquer et t'aider mais ce ne sera pas gratuit, lui dis-je en plongeant mon regard dans le sien.
À regarder de plus près, elle était vraiment jolie, la classique blonde aux yeux bleus, le teint pâle, de longs cils, un regard innocent. Tout à fait le style de Magnus, elle avait ses chances.
Olivia parut hésiter un instant. Visiblement en venant me voir, elle s'attendait à tout sauf à devoir négocier quoique ce soit mais j'avais éveillé sa curiosité et surtout, elle était complètement mordue de Magnus.
– Que dois-je faire ? demandât-elle après quelques minutes de réflexion.
Un sourire victorieux se dessina sur mon visage
– C'est simple, tu dois m'aider à m'enfuir de cet hôpital.
FIN DU FLASH-BACK.
C'est ainsi que le destin nous fit nous rencontrer. Le Destin ou plutôt Magnus. Oui au final c'était lui la raison de tout ça, il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même le jour où il perdra notre fille. Bientôt deux semaines que je suivais tous ses faits et gestes afin de me familiariser avec ses habitudes. Généralement lui ou Alec déposait Aria à la garderie de l'hôpital puis ils partaient en cours toute la journée sauf ce matin ou c'était Sarah qui l'avait conduite. L'un d'eux la récupérait le soir, cela ne semblait pas figé car parfois c'était Magnus et parfois Alec quoique cette semaine ce fut souvent Alec qui la récupéra à la garderie. Toute cette instabilité rendait la situation compliquée, je ne savais pas encore quand ou comment j'allais pouvoir agir mais ce que je savais était qu'il fallait que mon implication ne soit pas soupçonnée ou du moins quand elle le sera, il fallait que ma fille et moi soyons déjà très loin de la France. Je sortis de ma valise, les perruques, faux passeports, accessoires de déguisements et d'enregistrement que j'avais préparé avec soin. Mon plan prenait vie peu à peu et il se devait d'être parfait, sans faille. Le monde était vaste, des gens disparaissaient tous les jours. Selon les statistiques c'est au moins 11000 enfants qui disparaissaient et restaient surtout introuvable chaque année. Aria et moi ne feront pas exception, nous allions pouvoir disparaitre nous aussi sans laisser de trace et recommencer notre vie rien que toutes les deux loin de tout, de tous et surtout de Magnus et d'Alec .
PDV Magnus
Appuyé nonchalamment contre le mur, j'avais fait un détour par la faculté de lettres afin de voir mon fiancé. Je ne lui avais pas dit que je viendrais lui rendre visite et étais impatient de voir sa réaction. Vérifiant l'heure sur ma montre, je vis qu'il était presque 12h.
Il ne devrait pas tarder à sortir d'examen, pensai-je en sortant mon téléphone.
Acceptant le côté sadique qui sommeillait en moi, je retournai sur mon compte Instagram afin de relire le commentaire d'Underhill pot de colle, ce qui ne tarda pas à assombrir de nouveau mon humeur...
– Hey Dr beau gosse ! Ça alors ! Tu es venu voir si ton homme ne se fait pas trop draguer ?
Relevant la tête, je vis le visage amical de Jordan qui venait à ma rencontre.
Tu ne penses pas si bien dire, pensai-je intérieurement.
– Ha ha beau gosse toi-même mon pote ! lui répondis-je en le reluquant volontairement de la tête aux pieds.
Il me fit un clin d'œil puis éclata de rire.
– Sais-tu si Alec en a encore pour longtemps ? enchainai-je
– En fait, je viens de passer devant leur salle d'examen, il n'y a plus personne.
– Oh...fis-je surpris.
– Ils sont surement en salle d'étude, il y a encore un examen cet après-midi. Je t'y accompagne ?
Je réfléchis à sa proposition une minute. Je devrais peut-être le laisser se concentrer, après tout on pourra toujours discuter à la maison. Evidemment, je n'avais pas prévu de lui faire une scène pour le commentaire d'Underhill mais là tout de suite, j'avais besoin de le voir, de voir son beau sourire, de voir son regard déborder d'amour quand il se pose sur moi. Oui bon, j'avais peut-être besoin d'être légèrement rassuré...
– Hey Jordan, le Doyen nous demande de ...
Avant même de le voir, je savais à qui appartenait cette voix...c'était Underhill. Il s'arrêta en plein milieu de sa phrase en me voyant.
– Oh Magnus ? Quelle surprise...dit-il en me faisant un sourire hypocrite.
Une tension s'installa entre nous. Je lui fis un salut de la tête.
– Que fais-tu là ? me demandât-il sur un ton qui laissait comprendre que ma présence n'était pas la bienvenue dans sa faculté.
Jordan parut s'en rendre compte car il pivota légèrement la tête vers lui en fronçant les sourcils.
– Je suis là pour voir mon fiancé, ça te pose un problème ? dis-je en ayant donné un bon coup de pied à ma résolution d'il y a une minute de laisser Alec se concentrer sur ses examens.
Underhill s'apprêtait à rétorquer quand nous entendîmes tout à coup...
– Bébé !!!
Alec, yeux pétillants et grand sourire aux lèvres se rua dans mes bras. Indifférent aux alentours, il m'étreignit comme si on ne s'était pas vu depuis des mois.
– Surprise, lui murmurai-je en lui caressant les cheveux.
– Des surprises comme celle-ci j'en voudrais tous les jours, me chuchotât-il à l'oreille avant de mettre fin à notre étreinte.
– Humm humm ! Bon ben on va vous laisser hein, nous dit Jordan en rigolant. Je pense que tu es entre de bonnes mains maintenant mon pote, ajoutât-il à mon attention.
– Les meilleurs qui soient, lui répondis-je en lui faisant un regard sans équivoque qui le fit rire de plus belle.
– Tu nous manques à l'association tu sais, n'hésite pas à accompagner Alec de temps en temps.
– Oh j'aimerai crois-moi, dis-je en jetant un regard à Underhill qui depuis l'arrivée d'Alec, semblait avoir avaler quelque chose de travers.
– Ouais, je sais que ce n'est pas simple. Alec m'a expliqué votre situation, me dit-il compréhensif.
En parlant de Mon Fiancé, ce dernier était encore sur un petit nuage dû à ma visite impromptue. Il ne me quittait pas des yeux comme si j'étais irréel. Je le comprenais, c'était la première fois que je faisais une telle chose puis nous étions en période d'examen, il n'aurait jamais pensé que j'aurais été capable de sacrifier une heure de révision afin de venir le voir. J'étais heureux de constater que j'étais encore capable de le surprendre et heureux de voir tout ce bonheur sur son visage. Finalement j'en remercierai presque Underhill...presque.
– Allez, on est parti ! nous dit Jordan en nous saluant.
Furax, Underhill me jeta un dernier regard avant de tourner les talons. Je souriais intérieurement. Sans le savoir, la réaction d'Alec avait été la plus belle des vengeances.
– On va déjeuner ? proposai-je à mon fiancé, gai comme un pinson.
– Volontiers ! Je n'arrive toujours pas à croire que tu sois là, me dit-il en entrelaçant ses doigts aux miens.
– Pour être honnête Mon Ange, je ne suis pas particulièrement fier de la raison qui m'a conduite ici.
Alec fronça les sourcils. Je sortis mon téléphone afin de lui montrer le commentaire d'Underhill.
– Ah, fit-il en comprenant enfin. Écoute Bébé, je peux tout t'expliquer commençât-il légèrement paniqué.
Je lui caressai la joue puis dessinai le contour de ses lèvres de mon index pour le calmer.
– Au début, je pensais qu'une explication était ce dont j'avais besoin mais tout compte fait, ta réaction de tout à l'heure en me voyant me suffit.
– Je ne veux pas que tu doutes de moi. Andrew est un électron libre, je ne peux pas contrôler ses dires ou ses actions. Tu dois me faire confiance quand je te dis qu'il ne m'intéresse pas...je ne vois que toi, ajoutât-il en plongeant son regard océan dans le mien.
– Je sais Mon Amour, lui dis-je en le serrant dans mes bras.
Il rigola légèrement.
– Qu'il y a-t-il d'amusant ? lui demandai-je en le relâchant.
– Toi. J'aime bien quand tu es jaloux, me dit-il avec un grand sourire.
– C'est ça, lui répondis-je en lui prenant la main. Allons déjeuner, je pense que ton cerveau a besoin d'être nourrit car tu commences à dire n'importe quoi et d'ailleurs je veux que tu l'appelles Underhill pot de colle comme je le fais et non Andrew !
– Et c'est mon cerveau à moi qui a besoin d'être nourrit ? rétorqua-t-il devant ma demande puérile.
– Ça va, ça va, on y va, râlai-je en amorçant un pas en direction de la cafétéria.
Alec pouffa de rire puis main dans la main nous nous mîmes en route pour notre déjeuner.
Deux heures plus tard j'étais de retour dans notre appartement. Profitant du calme, je m'attelai à mes révisions pour mon examen de demain, j'avais vraiment hâte d'en finir avec tout ce stress et être en vacances avec la bande et ma famille. Ça allait nous faire un bien fou de nous retrouver, tout le monde avait prévu de rentrer et ça c'était génial. Je nous imaginais déjà en train de refaire le monde au sous-sol de Rag' comme au bon vieux temps.
Une fois mes révisions terminées, je préparai le dîner puis un passage express sous la douche plus tard, j'étais prêt à me mettre en route pour la garderie. Je récupérai mes clés ainsi que mon portefeuille, enfilai mon manteau ainsi que mon bonnet.
Prêt, pensai-je en ouvrant la porte d'entrée.
En sortant sur le pallier, je butai dans un paquet posé au sol. Intrigué, je le ramassai prudemment. Il n'y avait ni nom, ni adresse, portés dessus. J'analysai les environs, je vis qu'il y avait un paquet similaire posé également devant la porte de nos voisins.
Étrange, pensai-je en secouant la boîte.
Étant déjà en retard pour récupérer Aria, je pris la décision de m'en occuper plus tard et le redéposai à sa place initiale, c'est-à-dire à l'entrée.
Nous étions à une semaine des fêtes de fins d'années, peut-être qu'un des voisins de l'immeuble avait voulu communiquer l'esprit de Noël en jouant au bon samaritain avant l'heure, pensai-je en grimpant dans la Camaro.
Le trafic routier était dense, on sentait l'effervescence due aux fêtes qui approchaient. Tout le monde se ruait dans les magasins à la recherche des derniers présents ou dernières décorations...
Oh merde ! réalisai-je soudainement.
Avec les examens, Alec et moi n'avions fait aucun achat de noël, même l'appartement n'avait pas encore été décoré. Bon, il est vrai qu'on rentrait à la maison mais quand même, c'était le premier noël d'Aria, il fallait qu'on marque le coup et qu'on lui crée des souvenirs. Arrivé sur le parking de l'hôpital, je sortis mon téléphone et envoyai un message à Alec.
Mon Fiancé : « Mon Amour, jeudi après nos derniers examens mission achat sapin de Noël et tout le touin touin ! Si notre fille pouvait s'exprimer, je suis convaincu qu'elle nous classerait dans la catégorie des pères indignes ! »
Il me répondit dans la minute.
Ma vie : « Ah merde ! C'est déjà Noëll la semaine prochaine ?! »
On faisait vraiment pitié, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre...
Mon fiancé : « Oui...on n'a pas pris les billets pour rentrer en plus, tant pis on fera la route en voiture. À mon avis ça coutera trop cher de les acheter maintenant. »
Ma vie : « Tu as raison. On n'a pas assuré cette année mais on se rattrapera l'an prochain Bébé ;) Jeudi on part en mission ! Je suis en route pour la maison, à tout' ! Je t'aime <3 »
Mon Fiancé : « Je t'aime, à tout à l'heure ».
Je remis mon téléphone dans la poche de mon manteau puis entrai dans l'hôpital. Comme d'habitude, ma fille faisait partie des dernières à attendre d'être récupérée..
– Bonsoir Magnus ! me salua chaleureusement Alma en me tendant le sac de ma fille.
– Bonsoir Alma, tout s'est bien passé ?
– Oui très bien. Ah, elle nous a fait un peu de fièvre dans l'après-midi, rien de méchant.
– Comb...
– 38 ! me devançât-elle.
– D'accord, merci, lui dis-je avec un sourire reconnaissant.
Je partis récupérer Aria qui était occupée à jouer dans son parc avec des cubes.
– Bonsoir Ma Jolie Princesse, qu'est-ce que tu m'as manquée ! lui dis-je en la recouvrant de baisers ce qui la fit éclater de rire.
– N'oublie pas que vendredi nous fermons pour quinze jours. Nous organisons aussi un arbre de noël, j'espère vous y voir avec Alec.
– Euh oui oui, on aura terminé nos examens donc pas de problème.
– Super, ça démarre à 15h, m'informa Alma.
– Entendu merci, allez on y va Mon Ange. Bonne soirée ! la saluai-je avant de m'en aller.
De retour à la maison, Alec avait déjà mis la table et nous attendait patiemment.
– Il y avait ce paquet sur le pallier, me dit-il en me désignant ledit paquet.
Je fronçai les sourcils.
– Et tu l'as pris avec toi comme ça ! m'exclamai-je un peu choqué.
Il n'était pas du tout prudent.
– Ben oui pourquoi ? me demandât-il perplexe.
– Je l'ai vu en partant cependant on ne sait pas d'où il vient...
– Les voisins en avaient un également, ce sont des peluches. On les a ouverts ensemble tout à l'heure.
– Hmmm, me contentai-je de répondre en installant Aria dans sa chaise haute.
– Tu n'es pas du genre à psychoter habituellement. Ce sont les fêtes de Noël, quelqu'un a dû vouloir faire un geste attentionné. Pourquoi es-tu autant sceptique ?
Oh, parce qu'une folle du nom de Camille est toujours dans la nature et que j'ai un mauvais pressentiment, pensai-je sarcastiquement.
Bien sûr Alec ne pouvait pas comprendre étant donné que je ne lui avais rien dit à ce sujet.
– Pour rien, éludai-je.
Mon Fiancé continuait à me fixer étrangement.
– Je rêve ou tu viens de me mentir là ? s'offusquât-il.
Je soupirai.
– Alec...lui dis-je sur le ton de l'avertissement.
– Magnus...me répondit-il sur le même ton.
– Il n'y a rien, je te dis.
– Dans ce cas, tu n'y verras pas d'inconvénient à ce que l'on mette cette peluche dans la chambre d'Aria, n'est-ce pas ? me testa-t-il.
J'hésitai une seconde. Dire « non » ouvrirait la porte à une grande conversation déplaisante au sujet de Camille et clairement ce n'était pas le moment.
– Vas-y, lui dis-je.
Il ne se fit pas prier et partit installer la peluche dans la chambre d'Aria.
Une de plus ou une de moins, pensai-je en haussant les épaules.
À son retour, on se mit à table mais je sentais bien qu'Alec n'allait pas lâcher l'affaire aussi simplement, il savait que je lui cachais quelque chose.
– Tu veux que je m'occupe d'Aria ? me proposât-il en commençant à débarrasser.
– Non laisse, merci. Je l'ai à peine vue ces derniers jours, dis-je en regardant ma fille avec nostalgie.
J'espérais qu'elle ne ressentait pas trop mon absence. Après la routine du soir, bain, histoire et chanson en prime Aria s'endormie. Alec avait positionné la peluche mystérieuse sur la commode. Elle n'était pas effrayante, bien au contraire c'était une peluche toute blanche avec un cœur dessiné sur son ventre, néanmoins je trouvais son apparition dans nos vies vraiment suspecte.
– Bon allez Mag's, arrête de te faire des idées ! Puis tous les voisins en ont eu une visiblement, dis-je pour me rassurer.
Je m'apprêtais à partir aider Alec dans la cuisine quand mon téléphone bipa dans ma poche. Je le sortis afin de voir de quoi il s'agissait, je fus surpris de recevoir un sms de Rafael. Cela faisait un moment que je n'avais pas eu de ses nouvelles. Mon cœur s'accéléra légèrement.
De Rafael : « Ciao, il faut qu'on se voit ».
Je fronçais les sourcils. C'était bien la première fois qu'il demandait à ce qu'on se rencontre. D'ailleurs, je ne savais pas qu'il était de retour en France.
De Mag's : « Salut Raf, euh ok mais pas avant la fin de la semaine ».
De Rafael : « Que penses-tu de maintenant ? Je suis dans le café à coté de ta fac ».
J'écarquillai grand les yeux en lisant son message.
De Mag's : « Quelle est l'urgence ? Du nouveau sur Camille ? »
De Rafael : « Si on veut. Rejoins-mo »i.
De Mag's : » Rafael, il est presque 22h, comment veux-tu que j'explique à Alec que je parte te retrouver...il ne sait même pas qu'on est toujours en contact ».
De Rafael : « Magnus, gère ton mec comme tu veux et rejoins-moi. Je repars demain et il faut qu'on discute ».
Je soupirai de frustration...la soirée ne s'améliorait pas et cette fois j'étais réellement dans la merde.
– Aria s'est endormie ? me demanda Alec lorsque je le retrouvai dans la cuisine.
Mon cœur battait la chamade, je n'avais aucune idée de comment allait se terminer la conversation qui allait suivre. En soit, le fait que je sois toujours en contact avec Rafael n'était pas un problème, Alec connaissait notre relation en revanche mes cachoteries de ces derniers mois passeraient moyennement et ça je le savais. On ne se cachait rien habituellement...jamais.
– Oui, ça y est...euh Mon Ange il y a un truc dont il faut qu'on parle.
Je contournai le bar qui nous séparait et lui pris la main. Alec me regardait, inquiet.
– Tu...tu me fais peur, m'avouât-il après une minute.
– Écoute, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je dois sortir retrouver Rafael, il m'attend dans un bar près de l'université.
Alec abasourdi, fronça les sourcils. Il était perdu.
– Je ne savais pas que vous étiez toujours en contact. Tu n'as jamais parlé de lui ces quatre derniers mois et pourquoi dois-tu le voir si tard ?
Je soupirai.
– Je sais que je ne t'en ai pas parlé mais en vrai, on l'a toujours été. Il me tient régulièrement informé de l'avancée de ses recherches...
Alec rebondit immédiatement sur ce que je venais de lui apprendre.
– Des recherches ? Quelles recherches ?
Nouveau soupire, de me part. Cette fois je ne pouvais pas faire machine arrière...
– Il cherche...
– Camille hein, terminât-il à ma place.
– Tu étais déjà au courant ? lui demandai-je surpris.
– Non mais ai-je l'air stupide ? s'agaçât-il.
– Bien sûr que non ! m'offusquai-je
– Alors pourquoi ne m'avoir rien dit ? Depuis quand cela dure t'il ?
– Il s'est mis à sa recherche dès sa disparition de l'hôpital. Il veut vraiment la retrouver...tu sais il est toujours très amoureux d'elle et espère la sauver ou un truc du genre.
– Et toi dans tout ça ? Pourquoi vouloir la retrouver ? Elle est sortie de nos vies et c'est très bien ainsi ! Elle m'a fait vivre un enfer je te rappelle, je n'ai aucune envie de la voir réapparaitre !
– Mon Amour je sais mais...
– Mais quoi ? Qu'est-ce que tu ne me dis pas encore ?
– La vérité est que je préfère l'avoir à l'œil...je suis inquiet au sujet d'Aria...j'ai peur qu'elle veuille nous la reprendre.
Alec s'arrêta presque de respirer. Visiblement, il n'y avait jamais pensé alors que cette pensée me hantait jour et nuit depuis des mois.
– Qu..oi ? bégayât-il. Mais enfin Aria est ta fille, tu l'as reconnue légalement.
– Oui et Camille reste sa mère. Elle n'a rien signé attestant qu'elle abandonnait ses droits parentaux. La Loi est complexe...
– Mais elle est instable ! s'emportât-il à nouveau.
– Je sais Alec. Écoute, on en discutera plus tard. Tu devrais aller te coucher, demain sera encore une grosse journée.
– Génial, tu me sors tout ça et tu t'en vas...maugréât-il.
– Je n'avais pas prévu de t'en parler. Je ne voulais pas te perturber avec ces histoires.
– Ces histoires tu dis ? Ces histoires me concernent aussi. Arrête de vouloir continuellement me protéger. Je suis un homme moi aussi, je peux encaisser.
– Quel est le rapport ? Je sais bien que tu es un homme, me renfrognai-je.
– Tu me traites comme une petite chose fragile...
– Pas du tout. Je t'aime et je veux te protéger, c'est mon droit et c'est mon rôle aussi.
– Et pourquoi cela ne pourrait-il pas être le mien ?
– Mon Amour sérieusement, tu veux qu'on discute de ça maintenant ?
Il soupira.
– Je dis juste que dans notre couple, à y regarder l'homme c'est plus toi et moi la femme....
Je failli tomber à la renverse en l'entendant prononcer ces mots.
– N'importe quoi ! D'où sort ces putains de conneries ? m'agaçai-je.
– Laisse tomber, ne fait pas attendre ton cher Rafael, me dit-il en me laissant planter là.
Super, soupirai-je en prenant la direction de la porte d'entrée.
Je m'occuperai de mon fiancé et de ses idées ridicules plus tard. Il se plaignait d'avoir le second rôle dans notre couple était-ce vrai ? Une relation homosexuelle n'était pas différente d'une relation hétérosexuelle à mes yeux. Nous avions les mêmes préoccupations, les mêmes habitudes mais justement avais-je tort de penser ainsi ? Est-ce que je restreignais Alec dans son rôle d'homme ? Je ne l'ai jamais considéré comme « ma femme », d'ailleurs cette idée me perturbait. Il était bien des choses, mon amour, mon égale, mon partenaire, mon futur époux mais jamais je ne l'avais considéré comme il s'était décrit. Certes, j'étais protecteur envers lui mais je l'avais toujours été alors pourquoi tout à coup cela avait l'air de lui poser un problème ? Il allait vraiment falloir qu'on discute de tout ça mais il y avait plus important à l'heure actuelle. J'enfilai mon mentaux, mon bonnet et mes gants et sortis retrouver Rafael en appréhendant d'avance ce qu'il allait m'apprendre.
Fin du chapitre.
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De l'amitié à l'amour : Devenir une famille ( Tome 2)
Romansa" Je me suis dit que nous avions été trop naïfs et confiants l'un comme l'autre...naïfs d'avoir pensé que seul notre amour serait suffisant pour tout affronter" Après avoir surmonter de nombreuses épreuves, Alec et Magnus se préparent désormais à re...