Chapitre troisième ( seconde partie )

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Los se réveilla deux ou trois heures plus tard, Il faisait déjà nuit.

Elle ouvra doucement les yeux, elle aurait bien dormi un petit peu plus.

Lai était déjà partie, elle travaillait de plus en plus tôt et ne rentrait pas avant le lever du soleil.

Le lit lui parut vide, il l'était chaque matin.

Elle attrapa la couette de sa sœur et la huma quelques secondes comme pour se convaincre qu'elle était encore là, qu'elle serait toujours là aussi. Lai était son pilier, elle ne pouvait pas se permettre de la perdre.

L'heure tournait lentement, Los aperçut peu à peu la Lune depuis la fenêtre de sa chambre, elle avait passé son enfance à l'admirer.

L'astre était différent de tous, il brillait élégamment et trônait là dans le ciel pendant des heures et des heures sans jamais disparaître.

Personne n'aurait pu le confondre avec les étoiles tellement il brillait et illuminait les ténèbres.

La jeune femme avait souvent prié la Lune, elle l'avait en quelques sortes sommée de répondre à des demandes telles que protéger sa famille, éclairer la nuit pour toujours...

La Lune l'avait toujours écoutée. Los la considérait en quelque sorte comme sa mère, elle avait toujours eu besoin de croire en la moindre entité afin de ne pas fléchir.

Elle commença à se lever, ses jambes ne lui faisaient plus aussi mal qu'hier ce qui était un bon début.

Elle voulait maintenir la couette contre son cœur, cependant, elle dut se faire violence pour s'en séparer, elle avait un dur labeur à accomplir et elle comptait rentrer plus tôt afin de fournir à Sol ce qu'il réclamait.

Lorsque ses pieds touchèrent le sol, elle aurait parié que son lit avait cherché à l'avaler.

Une jolie tunique noire avait été soigneusement pliée et déposée sur la chaise, la jeune femme s'en empara.

Elle enfila le vêtement délicatement et le sentit tomber lentement le long de ses flancs.

Elle se rua ensuite vers le placard et fouilla et retourna le méli-mélo de tissus entrelacés dans les tiroirs. Elle en sortit une longue jupe gris anthracite, elle ferait parfaitement l'affaire.

Ainsi, elle compléta son habillage avec de jolies boucles en argent, un bandeau noir et ses fidèles chaussures plates.

Elle les adorait, ces dernières lui permettaient de marcher confortablement.

Los ne prit pas le temps d'avaler le moindre encas, elle se faufila dehors en ayant pris soin de ne pas oublier les quelques fioles qu'elle avait promises.

Les rues étaient froides, plus froides qu'hier.

Il était encore très tôt, les taverniers s'exécutaient à nettoyer la devanture de leur gagne pain ainsi que les vendeurs et commerçants. On aurait dit qu'un ouragan avait ravagé la ville.

Les battants des volets étaient fermés, le silence régnait et les quelques enfants qui étaient absents auparavant fouillaient, fouinaient et récoltaient les nombreux débris de verre, de bois ainsi que de pierreries tout en espérant trouver la perle rare.

Ils la revendaient souvent au prix fort d'ailleurs.

Son premier client de la journée était un habitué, il lui commandait souvent drogues et fleurs rares.

Concessions lunairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant