Chapitre sixième

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Los fut brutalement réveillée par Lai au petit matin. Ses yeux étaient encore mis-clos lorsque sa soeur la secoua énergiquement en lui hurlant:

- “Debout la marmotte !”

Elle avait sué toute la nuit, le réveil fut d’autant plus désagréable que de sentir les draps encore humides. Il fallait dire que le tapis n’était pas des plus confortables, rugueux pour ainsi dire.

Il était parvenu jusqu'à aspirer toute la sueur nécessaire afin de noyer un lac entier.

Los se roula en boule et cacha sa tête sous les draps afin de se boucher les oreilles et de fermer ses paupières, elles étaient encore trop lourdes.

Lai alluma donc une petite lampe, bien trop lumineuse et plus éblouissante que le grand Soleil en lui-même. La clarté criante et éclatante était une véritable arme de désagrément, si bien que cela avait arraché de petits couinements à la plus jeune sœur.

Lai avait pendant ce temps regardé la scène ridicule avec des yeux incrédules.

Los continua de gémir et de pester tout en se dirigeant vers la petite lampe à l'aide de ses petits doigts faibles et endoloris. 

- “Eteins ça, j’ai besoin de dormir, elle se plaignit.”

Lai mit de petites tapes sur les doigts de Los afin de l’empêcher d’atteindre l’objet et ainsi de s'en débarrasser.

- “Non non non, ajouta-t-elle, ce matin, tu vas venir m’aider à ramasser de petites herbes en forêt. J’ai besoin de ton aide, je ne les reconnais pas toutes.”

Alors, Los émit un petit grognement avant de s’emmitoufler complètement dans sa couverture. Il faisait encore froid et elle n’était décidément pas prête à se rendre en forêt, et encore moins à sortir du cocon chaleureux.

- “Laisse moi dormir Lai…”

Sa sœur la regarda sans la moindre once d’empathie, elle haussa un sourcil et s'agenouilla devant elle.

Puis, elle tira la couverture et lui arracha des mains si fortement que Los crut y perdre ses deux bras.

Après l’avoir roulée en boule, elle la lança de toutes ses forces à travers la pièce. Le vieux patchwork de tissus atterrit finalement en tas aux côtés de l'armoire.

Quand elle eut fini, elle se frotta les mains avec fierté et fit quelques pas vers la petite cuisine pour se choir sur la chaise de bois trouée et boire son café, toujours avec une mine de satisfaction.

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La nuit venait de se lever, les rues étaient bondées et bruyantes.

Lai marchait avec une vive cadence  que Los ne parvenait à suivre.

Les deux sœurs se frayaient un passage parmi la foule, les musiciens de rue chantonnaient et riaient aux éclats ce qui conférait à Los un mal de crâne insupportable.

Elle se plaignait sans arrêt, des rues, du bruit, des gens, c’était pour cela qu’elle n’avait jamais apprécié la nuit ici; tout était d’une intensité désagréable.

Lai ne l’écoutait pas le moins du monde et se contentait de lever les yeux au ciel et de faire de petites haltes chaque fois que sa sœur grognait.

Aucune des deux ne parlait, un silence pesant déchirait l’air.

Quelques lieux plus tard, Lai s’arrêta devant une petite échoppe dont les murs étaient couverts de lierre et mit fin au silence cassant.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 11, 2023 ⏰

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