Et après ? (Harry Potter suite)

15. Partenaire de crimes

Lorsque Lisbeth se réveilla, elle se sentait perdue, légèrement désorientée. Il lui fallut un court instant avant qu'elle ne s'habitue à la faible lumière qui éclairait la pièce dans laquelle elle se trouvait et elle compris rapidement qu'il s'agissait de sa chambre au manoir de ses parents. Les lourds rideaux mauves que possédaient sa grande baie vitrée sur la droite étaient tirées, plongeant la pièce dans une semi-obscurité que seule la petite lampe de son bureau éclairait. Il lui fallu un instant pour se rappeler la raison de sa présence ici, et lorsque les événements récents lui revinrent à l'esprit, elle ferma de nouveau les yeux et laissa un soupir s'échapper de ses lèvres.

Elle avait osé défier son Maître et cette pensée, maintenant qu'elle avait de nouveaux les idées claires, la terrorisait. Elle ne l'aurait jamais fait en temps normal, la sorcière vouait un grand respect à cet homme qui avait su se faire respecter au fil des années, elle n'avait absolument aucunes raisons de vouloir le défier. Mais la haine qui avait emparée son cœur alors qu'il bafouait la mémoire de sa mère en intervenant dans la cérémonie avait été plus fort que tout et maintenant qu'elle y repensait elle aurait aimé avoir pu se contrôler. Non pas qu'elle pensait que ce qu'il avait fait pouvait se justifier mais juste parce qu'elle savait que le Mage Noir n'oubliait jamais et que bientôt elle devrait subir les conséquences de ses actes.

Si la jeune fille s'inquiétait pour ce détail, elle sentit rapidement que les deux sortilèges que lui avait envoyé Voldemort étaient pour l'instant le seul témoin de sa colère. Elle savait que les sorts selon leur auteur étaient plus ou moins puissants, alors elle ne s'étonna guère de la douleur qui se répandit en elle alors qu'elle essayait de remuer. Un gémissement s'échappa de ses lèvres et elle souffla, son corps risquait d'être endolori pendant une ou deux semaines et ce malgré les potions de soins qu'elle pourrait prendre. Cette pensée ne la réjouissait guère et pour cause, les entraînements de quidditch qu'elle menait allaient commencer rapidement, et en temps que capitaine elle devait absolument montrer qu'elle méritait cette place et qu'elle représentait dignement son équipe.

Ces nouvelles préoccupations la firent soupirer de nouveau et elle rouvrit ses yeux pur fixer le plafond blanc qui s'offrait à elle. Les étoiles moldus que sa mère lui avait offert pour son quatrième anniversaire, brillaient d'une faible lueur et la luminosité qui s'en dégageait avait le don de l'apaiser. Elle laissa donc tomber tous ses soucis et cessa de penser un instant pour contempler ce ciel étoilé artificiel qu'elle aurait pu améliorer par des sorts mais dont la beauté simple l'avait toujours émerveillé. Et c'est seulement à cet instant qu'elle entendit la faible respiration sur sa gauche et qu'elle comprit qu'elle n'était pas seule et que son père avait du la veiller.

Elle tourna donc doucement la tête et resta figée de stupeur en constatant qu'il ne s'agissait pas de son père mais de Malefoy. Il était étendu sur le fauteuil de velours noir qui était placé dans l'angle de sa chambre près de son lit. Il s'était changé et ne revêtissait plus son costume d'enterrement mais un jogging gris et un t-shirt large vert. Les yeux de Lisbeth se posèrent sur son visage et elle le trouva bien apaisé endormi ainsi, elle ne put retenir le sourire qui se forma sur ses lèvres en le voyant marmonner dans son sommeil. C'était une habitude qu'il avait toujours eu et elle prenait à malin plaisir à le taquiner avec ça lorsqu'ils étaient enfants. C'est lorsqu'il frissonna qu'elle pris enfin conscience de l'inconfort de sa situation.

Elle repoussa alors sa grand couette de satin noir et se leva en silence. Se tenir debout l'a fit souffrir et elle se rattrapa à sa table de nuit avant de se stabiliser et de s'habituer à la douleur. Elle ne s'attarda pas sur le fait qu'elle était elle-même vêtue exactement comme lui et s'approcha discrètement de la porte de son dressing qui était juste à coté du fauteuil dans lequel dormait le jeune serpentard. Elle l'ouvrit et entra silencieusement à l'intérieur où elle chercha de quoi couvrir le sorcier endormi. Elle fronça les sourcils en constatant que pas un seul drap propre n'était rangé sur les étagères, elle réfléchit un instant à l'endroit où elle pouvait en trouver un et perdu dans ses réflexions, elle ne vit pas le jeune homme s'approcher d'elle par derrière, aussi sursauta-t-elle et se retourna-t-elle brusquement pour faire face au sourire moqueur et au regard encore endormi du blond.