36. Betty Lestrange

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-Prête à transplaner ?

Betty aurait aimé crier que non, que c'était le soir de Noël, qu'elles auraient du le fêter toutes les deux comme toutes les familles normales, mais elles n'avaient jamais été une famille normale. Évidemment le fait qu'elles soient des sorcières auraient pu être ce qui les différenciait des gens normaux, mais y avaient-ils réellement des« gens normaux » ? Pour Betty, elle n'avait jamais été une famille normale parce qu'il n'y avait tout simplement jamais eu de famille.C'était tout, simple comme explication mais tellement juste pour décrire la situation. 

Sa mère la fixait, attendant toujours une réponse qui écorcherait la bouche de la jeune fille lorsqu'elle sortirait. Elles étaient les parfaites opposées. La fille ne se rappelait plus quand ça l'avait frappé pour la première fois, mais elle savait que c'était le cas. Bien sur ça avait commencé avec leurs cheveux,ceux de sa mère étaient noirs et seulement noirs, les siens étaient blonds, mais un blond lumineux, aux nombreux reflets et lorsqu'elle avait demandé à sa mère si son père était lui aussi blond elles'était contentée de répondre « une Lestrange reste une Lestrange ». Elle n'avait plus jamais parlé de son paternel,les endoloris qui lui servaient d'éducation lui avaient fait comprendre que ce sujet était tabou.

Betty réajusta la capuche sur son visage, elle ne voulait pas qu'on risque de la voir,ce qu'elle s'apprêtait à faire était déjà assez honteux. Il ne fallait pas risquer qu'on la félicite par la suite. Les yeux sombre de sa mère la fixaient, ils semblaient animés d'une folie meurtrière dangereuse qui lui montra une nouvelle fois à quel point elles  étaient différentes. Betty avait bien sûre au début été une gamine en admiration devant elle, essayant à tout pris de lui ressembler pour la rendre fière. Mais cette admiration avait commencé à s'effriter quand sous ses yeux elle avait tué le jeune oisillon blessé que la jeune enfant de cinq ans avait essayé de soigner. Betty avait alors pleuré et cette faiblesse lui avait valu la réelle première punition de la part de sa génitrice, elle l'avait enfermé pendant cinq jours dans le noir complet des cachots,avec seulement un verre d'eau et un bout de pain rassit. Première punition pour lui permettre de se forger, comme toutes les autres parla suite. 

La jeune fille aurait pu choisir cette voie, elle aurait pu vouloir devenir ce que sa mère espérait, mais comme tout enfant elle avait envie de vivre, et vivre elle ne le faisait que lorsqu'elle défiait sa mère. Alors contrairement à ce qu'on  essayait de lui faire croire, elle avait compris que cette vie était loin d'être pour son bien et depuis elle rêvait à sa liberté. Un peu, pas trop mais elle y pensait. Reprenant le masque qu'elle abordait en permanence avec sa mère elle murmura alors.

-Je suis prête.

Sa mère sourit et lui attrapa le bras avant de transplaner. La sensation nouvelle pour Betty lui souleva le cœur et elle s'écrasa à genoux à l'arrivée.Elle s'attendait à ce que sa génitrice la réprimande, pourtant rien ne vint et alors elle se releva avant de la regarder. Cette dernière parcourait du regard la rue dans laquelle elles avaient atterrit un énorme sourire plaqué sur les lèvres, elle reporta alors son regard sur sa fille et murmura presque avec émotion.

-Ma fille va enfin devenir une femme.

Betty se retint de lui rappeler que c'était habituellement l'expression utilisée lors du premier rapport intime avec un homme et détourna la tête avec dégoût. Pour sa mère, elle deviendrait une femme lorsqu'elle commettrait son premier meurtre, et il semblerait que le jour soit arrivé. Elle serra un peu plus la cape entre ses doigts et suivit la femme devant elle qui avait commencé à marcher. La jeune serpentard avait senti depuis le mois de novembre que sa mère lui préparait quelque chose pour les prochaines vacances, ces lettres étaient plus nombreuses, plus longues, pleine d'une fierté que sa fille ne connaissait pas. Lisbeth sa meilleure amie et colocataire pour la troisième année consécutive avait elle aussi remarqué le changement mais avait cessé de la questionner face au détachement de son amie. 

Et après ? (Harry Potter suite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant