Le secret des pierres

Chapitre 5. 2/2 Point de vue Amber

Le réveil était encore difficile pour Amber. Elle avait continué de lire le journal intime jusqu'à minuit, tellement qu'elle trouvait cela intéressant. Cet Arthur parti pour la croisade en Terre Sainte lui faisait beaucoup de peine. Même si elle savait que cela était passé depuis de très longues années, elle espérait que ce dernier ai retrouvé celle qu'il aimait et qu'ils avaient pu continuer de vivre leur amour. Elle avait peur du sort que son destin en avait décidé autrement et qu'il soit mort sur le champ de bataille, comme beaucoup de croisés.

         En y repensant à lui, elle se rappela que sa mère lisait attentivement des rouleaux de parchemins. Cela pouvait correspondre à des lettres de l'époque. Elle se souvint qu'elles étaient rangées dans une chemise plastique où était écrit le mot confidentiel. Étant petite, elle ne s'était pas risqué de fureter à l'intérieur à cause de ce mot qui voulait carrément dire qu'elle n'en avait pas le droit. Mais cette fois, elle se trouvait en âge de comprendre et sa mère n'était plus là pour l'en dissuader. C'était le bon moment pour les chercher.

         Elle entra dans le grenier et continua à fouiller de fond en comble jusqu'à ce quelle mette la main sur la pochette en question. Elle tira les parchemins à l'intérieur. C'était bel et bien les lettres en question, les dates le prouvaient. Elle se mit à les lire sans perdre un instant. La première datait de 1185.

Ma bien aimée. Je t'écris cette lettre pour t'informer que je suis très bien arrivé en terre Sainte auprès du gouverneur. Le voyage a été beaucoup éprouvant. J'ai pu aussi découvrir des paysages à couper le souffle que ce soit les océans ou encore les grands déserts. Que ce soit sur le bateau ou sur la terre ferme, je n'arrête pas de penser à toi. Tu es le seul pays que j'aimerais conquérir. Je t'aime plus que tout.

La prochaine était datée de 1187

Ma bien aimée. Cela fait maintenant deux ans que nous sommes éloignés l'un de l'autre. Mais en pensant à toi chaque jour qui passe, c'est comme si tu es auprès de moi. La seule chose que je ne peux pas faire, c'est de te prendre dans mes bras. Comme j'aimerais sentir la chaleur de ton étreinte sur mon corps et d'entendre ta douce voix. Ton rire me manque aussi de plus en plus, même si j'arrive à le ressasser. Cela me donne la force et le courage pour affronter toutes menaces venant des musulmans. Tu me manque tellement. Je t'aime.

 

Une autre se trouvait à l'intérieur. Cette fois, encore plus intéressante et datée de 1188.

Ma bien aimée. La première rébellion des musulmans a sonné sous le joug de Saladin. Il a monté une grande armée et souhaite prendre Jérusalem d'assaut. Il a commencé à placer les tours de sièges autour de nous. Plus personne ne peux sortir à part pour partir à l'attaque. Beaucoup meurt sur le champ de bataille. Pour l'instant, je ne suis pas envoyé au combat, mais cela ne serait tardé. J'ai tellement peur. Avant cela, mourir pour ma patrie ne me faisait pas peur. C'était même un honneur de donner ma vie pour elle. Mais maintenant, tu fais partie intégrante de celle-ci. De ne plus jamais te revoir me terrifie, toi qui est ma raison de rester en vie. Sache que même si notre relation était pêché, je ne regrette rien. Chaque moment passé avec toi m'emplissait de bonheur. Je remercie Dieu de t'avoir mis sur mon chemin. Si tu savais comme je t'aime. Et j'espère que si je meurt, que tu vivras des moments joyeux. Ne t'arrête surtout pas de vivre. Promet le moi.

 

Cette  dernière lettre la laissa stupéfaite. Cet homme aimait cette jeune femme jusqu'à la fin. C'était la dernière lettre écrite, ce qui pouvait tout dire, à moins qu'il avait réussi à prendre la fuite à temps pour retourner en France. Pour l'instant, il n'y avait aucune preuve qu'il avait été tué. Elle ne pouvait s'empêcher de continuer d'espérer.