Le lendemain, rien ne se passa de particulier. Mon époux était toujours avec ses maîtresses, et moi, je demeurais seule dans ma chambre, en train d'écrire sur mon journal intime, jusqu'à ce que l'on frappe à ma porte. Et à ma surprise, c'était mon beau-frère qui me faisait le plaisir de me rendre visite. Apprêté d'une tunique blanche et des bas de chausses noires qui lui allaient à merveille, rien que de croiser son regard me fit perdre tous mes moyens.
- Que faites-vous là ? demandais-je sans pour autant montrer ma joie de le revoir.
- Ayant croisé très tôt mon frère dans son bureau, je me suis dit que vous devez être bien seule. Je me trompe ?
- En effet, mais cela n'est pas votre rôle.
- Je suis un membre de votre famille dorénavant, et il est de mon devoir de vous tenir compagnie.
- Si vous le dites, finis-je par lui dire après un soupir.
- Me ferez vous l'honneur de visiter le château en ma compagnie ? J'imagine que les domestiques n'ont pas eu le temps en vue des préparations de votre mariage.
- Avec grand plaisir mon cher.
Je fermai mon livre et le rangeai dans mon bureau. Ensuite, je me levai pour me poster à ses côtés.
- Madame, m'adressa-t-il pour que je saisisse son bras, ce que je fis.
Nous quittâmes la pièce tous les deux.
Je passais une très bonne journée en sa compagnie. Contrairement à son frère, Arthur était plus intentionné à mon égard. Je finissais même à regretter de ne pas avoir épousé le bon frère. J'aurais été sûrement plus heureuse.
Nous commençâmes ensuite notre visite par les pièces communes, la salle des banquets, les cuisines, puis pour terminer par les écuries. C'était un château très vaste, beaucoup plus grand que celui de mon enfance, semblable à un labyrinthe. Si Arthur n'avait pas été avec moi, je me serais perdue un bon nombre de fois.
Quand nous arrivâmes aux écuries, les palefreniers pensaient les chevaux. Ils étaient même trop occupés dans leurs tâches qu'ils ne remarquèrent pas notre présence.
- S'il vous plaît, messieurs, les apostropha mon beau-frère, puissions-nous vous emprunté ces deux chevaux ?
- Bien monseigneur, lui répondit l'un des leurs en nous saluant.
Ils préparèrent nos chevaux en se hâtant. Il ne fallait surtout pas faire attendre la maîtresse de maison.
Une fois les montures prêtes, nous montions en scelle et nous nous dirigeâmes dans la direction du village. Pendant la traversée, nous gardions le silence, pourtant, pleins de questions à son sujet me torturaient l'esprit. Je voulais le connaître davantage. Je le regardai attentivement sans qu'aucun mot puisse sortir de ma bouche, comme si ma langue était scellée.
Soudain, il posa ses beaux yeux bleus sur moi, entraînant une avalanche d'émotion.
- Oui, Madame, m'interpella-t-il avec un air sérieux. Que puis-je faire pour vous ?
Cette fois, je ne pouvais pas faire marche arrière. Il avait remarqué que j'avais des choses à lui demander. Après une grande inspiration, j'ouvris la bouche.
- J'avoue, qu'à part votre nom et vos prouesses à l'épée, je ne connais rien de vous, commençais-je par lui avouer. Cela vous poserait-il un problème de vous présenter ?
- Rien me ferait plaisir davantage, surtout quand il s'agit de vous. Alors, pour commencer, j'ai vingt-quatre ans et je suis chevalier depuis l'âge de treize ans.
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Le secret des pierres
ParanormalDans le village Saint Antoine, des ouvriers tombent par hasard sur une pièce secrète de la chapelle, pendant la rénovation de ce monument historique. L'équipe de fouille est mobilisée afin d'identifier chaque recoin de cet endroit resté sous silence...