~ TERMINÉ ~
À Eagle Mountain Academy, il n'y a qu'un moyen de survivre : ne jamais, Ô grand jamais, s'attirer les foudres des membres de RES.
Ils imposent leur loi, celle du talion. Fait du tort à un des élèves d'Eagle Mountain et Eagle Mountain te...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
De toutes les choses qui m'ont terrifiés dans ma vie, une dépassait toutes mes craintes, si bien qu'elle tend à devenir une phobie plus qu'une simple peur. La perte de pouvoir. C'est comme une ombre menaçante qui plane constamment sur moi, prête à s'abattre à tout moment. Elle prend différentes formes, depuis la crainte de perdre le contrôle de ma vie, jusqu'à celle de perdre le respect des autres, en passant par celle de ne plus être capable d'influencer les événements qui façonnent mon existence. Cette phobie me hante, comme une toile d'araignée invisible, tissant sa trame dans les recoins les plus sombres de ma psyché.
Peut-être est-ce dû à mon quotidien, passé comme présent, des moments où j'ai ressenti une totale impuissance, où j'ai été pris au piège dans des situations qui semblaient hors de mon contrôle. Ou peut-être est-ce simplement une manifestation de ma nature, une peur inhérente à l'être humain, celle de l'inconnu, de l'imprévisible, de l'incertain. C'est certainement un peu des deux.
Peut-être aussi qu'on m'a éduqué ainsi. Depuis le berceau jusqu'à aujourd'hui, on a eu de cesse de me répéter qu'avoir du pouvoir sur les choses et les gens étaient la clef pour réussir dans la vie et être respecté. Cela a créé en moi une anxiété constante liée à la perte de contrôle.
C'est profondément enracinée en moi. Elle se manifeste de différentes manières, parfois de façon subtile et parfois cela est beaucoup plus évident. Par exemple, lorsque je sens que je ne peux pas influencer un résultat, qu'il s'agisse d'une décision dans un cadre scolaire ou au Esport, d'une relation personnelle ou même d'un choix de vie, cela déclenche en moi des crises d'angoisse intenses. Je ressens comme si le tapis était tiré sous mes pieds. Je suis vulnérable et exposé.
Et puis, il y a la boursière.
Depuis son arrivée à Eagle Mountain, elle a constamment remis en question mon pouvoir, ma capacité à contrôler les choses et les gens autour de moi. C'est peut-être pour cette raison que je la déteste autant. Elle est devenue mon ennemie, et notre rivalité s'est transformée en catalyseur pour mes tourments intérieurs. Mais en même temps, dans ces moments où nos regards se croisent, où nos esprits s'affrontent, je ressens une certaine satisfaction. C'est comme si, enfin, je trouvais un véritable challenger à mon niveau.
Dans ces instants-là, je cesse de la haïr, du moins temporairement. Au lieu de la haine, je me retrouve englouti dans un tumulte d'émotions contradictoires. Le désir, la compréhension, une forme d'empathie aussi, tout se mélange avec le ressentiment que j'éprouve envers elle. C'est une lutte constante entre la haine et le désir, une bataille intérieure que je ne parviens pas à résoudre. C'est comme si Kaia était devenue le reflet de mes propres démons, et chaque interaction avec elle ne fait que me rappeler à quel point je suis vulnérable, mais aussi à quel point je désire la battre à plate couture pour reprendre mon existence là où elle en était avant qu'elle n'intervienne dedans.
Face à moi, la surprise peint ses traits à la suite de ma déclaration. Elle n'est aucunement mensongère, je ne joue pas, n'invente rien. Je l'ai toujours trouvé désirable, c'est un fait que je ne suis pas en mesure de nier. Et il y a cette tension entre nous, comme de l'électricité chaque fois que nous nous croisons. Ça me rend fou, j'adore ça. Cependant, je suis aussi conscient qu'il ne pourra jamais avoir plus que du sexe entre nous. Je la veux dans mon lit et il y a bien longtemps que je n'avais pas ressenti une telle envie.
