~ TERMINÉ ~
À Eagle Mountain Academy, il n'y a qu'un moyen de survivre : ne jamais, Ô grand jamais, s'attirer les foudres des membres de RES.
Ils imposent leur loi, celle du talion. Fait du tort à un des élèves d'Eagle Mountain et Eagle Mountain te...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Il y a plusieurs années maintenant, j'ai tiré un trait sur les jeux collectifs de mon enfance. Ceux qui animaient la cour de récréation. Créer des rires, des disputes, parfois même des pleurs. En grandissant, on finit même par oublier les règles. Il arrive un âge où nos amusements d'enfant deviennent de vagues souvenirs d'adulte.
Le chat. Le béret. La marelle. Le facteur. Un, deux, trois, soleil. Le gendarme et le voleur.
Cache-cache.
Je ne pensais pas avoir l'occasion de faire une nouvelle partie de ce dernier. Il y a tant de choses terriblement plus importantes désormais. Pour être honnête, au vue de la situation, j'aurais aimé ne plus avoir à trouver la cachette parfaite me permettant de gagner la partie.
Pourtant, c'est le cas. La batterie de mon téléphone m'a lâchée il y a une ou peut-être deux heures, alors que j'essayais désespérément de m'occuper l'esprit. La réserve au fond de la bibliothèque est plongée dans le noir absolu et la lourde porte parvient à camoufler la majorité des bruits provenant de l'extérieur. J'ai eu de la chance. Ici est la seule pièce donnant libre accès à des ordinateurs. Par conséquent, je m'y rends plusieurs fois par semaine pour assurer mes devoirs. Aussi, j'ai vu plusieurs fois où la bibliothécaire rangeait les clefs de cette salle. Lorsque je suis arrivé ce matin, j'ai attendu qu'elle remette des livres à leurs places pour les subtiliser, juste le temps de déverrouiller la serrure. Une fois chose faite, j'ai remis le trousseau à sa place. Il ne m'a pas fallu beaucoup d'effort pour parvenir jusqu'ici puisqu'elle est constamment plongée dans un nouveau roman. C'est bien connu, elle ne fait attention à aucun élève travaillant dans ce lieu.
Depuis, j'attends, comptant le vague bruit des sonneries pour déterminer l'heure. Une petite voix me souffle que je devrais tenter ma chance et sortir pendant que mes camarades sont en cours, mais j'ai bien trop peur d'être vue. Alors, j'ai fini par me convaincre d'attendre dix-huit heures. À ce moment-là, il y aura encore quelques étudiants souhaitant étudier, mais sans les RES dans l'établissement, ils n'ont aucun intérêt à agir.
J'ai beau me creuser l'esprit, je n'ai pas trouvé de solution pour les jours à venir. J'aime à croire que ce soir, tout sera fini. J'ai agit plus intelligemment que tous les malheureux ayant reçu une carte avant moi, ainsi j'ai réussi à leur échapper la journée entière. J'en viens donc à la conclusion, ma foi plutôt logique, que j'ai gagné la partie. Sauf que ce sont les RES. Que c'est Ren Anderson. Avec lui, rien n'est jamais facile. En être consciente me permet d'être de nouveau certaine que demain, rien n'ira mieux.
Pour la énième fois, j'essaie de rallumer mon téléphone, mais rien n'y fait, le logo n'essaie même plus de s'afficher. Mes yeux ont finit par s'habituer au noir de la pièce, imposé par l'absence de lumière que je pourrais allumer sans être vue. J'arrive à distinguer les étagères face à la porte, grâce au faisceau lumineux qui glisse sous cette dernière, mais cela s'arrête là. J'ai tenté de lire un livre, mais je ne suis même pas parvenu à voir le titre, alors, j'ai abandonné cette idée. L'ennui est si profond que je me demande encore ce qui me tient éveillée, si ce n'est peut-être la peur de voir la porte s'ouvrir subitement.
