Chapitre 44 - Prendre son courage à deux mains, ok, à quatre c'est mieux.

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— Donc

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— Donc... c'était William ? chuchote-t-elle.

Dis-lui. Dis-lui que ce n'est pas la seule horreur qu'il a commise.

Je devrais le faire, je le sais. Cependant, alors qu'elle semble déjà à terre, je ne trouve pas le courage de creuser sa tombe. Je vois ses yeux rougis par des larmes qui n'ont pas coulé devant moi mais qui semblent tout de même récentes.

Mon regard ne cesse de naviguer entre eux, la plaie sur sa joue et la main d'Easton, enfermée dans la sienne. Je sais que je ne devrais pas, qu'elle a simplement besoin de soutien et que mon meilleur ami est plutôt doué pour ça. Cependant, je ne peux pas m'empêcher de vouloir me lever pour l'obliger à lâcher sa prise. Les voir ainsi, ça me donne la nausée.

— Attends, j'ai besoin de récapituler, murmure-t-elle. Will est tombé amoureux de moi, ça j'étais au courant et c'est pour ça qu'il a triché à l'examen. Mais il m'a dit que son père était malade il y a genre... un mois ! La soirée, c'était il y a quatre mois ! Pourquoi il a fait semblant d'être ami avec moi ?

Elle détourne le regard, les joues légèrement rosies alors que sa dernière phrase monte dans les aiguës. Putain, je dois lui dire ! Je sais que je devrais lui demander de me suivre à l'extérieur et lui expliquer pourquoi j'ai dû casser la gueule de cet enfoiré. Cependant, les mots restent bloqués dans ma gorge. Ça ne m'appartiens pas, je ne dois pas le garder pour moi, elle mérite de savoir ce qu'il s'est réellement passé cette nuit-là, mais... putain, je ne peux pas !

— Parce que c'est un connard, crache Shawn. Il a vu la possibilité de te faire chanter et... putain, je vais lui casser la gueule, moi aussi.

Il se lève, mais je rattrape son bras pour l'inciter à se rassoir. Ce n'est clairement pas le moment que Shawn pète un plomb. C'est déjà arrivé dans le passé, une fois, et ce n'était pas joli à voir. Il a collé ma mère contre le mur et a serré sa gorge si fort que j'ai bien cru qu'il allait la tuer. Lui, d'un tempérament plutôt zen, bien que ce soit une vraie pile électrique, est terrifiant lorsqu'il se met réellement en colère.

— Il n'est pas question que je lui donne la moindre pièce, marmonne Kaia. Il peut bien faire ce qu'il veut, c'est lui qui a triché, pas moi. Et puis, je ne lui ai rien demandé. Et bien-sûr, il ne peut pas prouver qu'il a volontairement foiré son examen. Concernant les photos, il peut balancer ce qu'il veut, je m'en fiche.

Elle ment. Elle ment et tout le monde dans cette pièce en est parfaitement conscient. Cependant, je m'accorde à ses dires. Il est parfaitement hors de question de lui donner ce qu'il réclame. Déjà, parce que la somme est phénoménale, même moi qui, je l'avoue est un peu déconnecté de la réalité quand on parle d'argent, je m'en rends compte. Ensuite, car aucun de ses arguments ne justifie autant de billets. Et enfin, après son aveu que je suppose être complètement irréfléchi et sous le coup de la colère, je suis désormais certain qu'il ne fera plus de mal à Kaia.

Eagle Mountain Academy Tome 1 : Cry Little BirdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant