52 - Tu n'as pas ta place.

194 18 20
                                    

Sans une parole, je finis presque par m'endormir sur son dos. Je sens la vitesse de la moto ralentir, me rendant compte que je suis arrivée devant chez-moi. Une voix familière me réveille un peu plus, celle de mon père rentrant en même temps que moi.

Hajime: je te paierai pour ces soirées ou tu iras la chercher, Yudai.

Yudai: ça ira, c'est bon.

- il n'y aura pas de prochaine fois papa.

Le portail s'ouvre, menant à l'immense jardin ou s'y dresse un chemin menant à ma villa. Épuisée, j'attrape le bras de mon père pour marcher à ses côtés. Je sens que Yudai nous observe mon père et moi, se rendant certainement compte que sa mission est peut-être impossible.

Hajime: monte te reposer. Tu me parleras de tout ça après.

Sa main glisse dans mes longs cheveux, je m'éloigne de lui et le laisse seul avec Yudai. En rentrant, ma mère cuisine pour le dîner de ce soir. Toujours aussi réjouie de me voir, et ça tout les jours comme si je ne l'avais pas vue depuis plusieurs années. Elle passe sa main sur le haut de ma tête, avant de la glisser sur ma joue.

Sana: oh, toi... tu ne vas pas bien.

Avant même que je puisse répondre, mon père entre enfin. Il me fait signe de le rejoindre dans son bureau, mes pas sont pressés jusqu'à ce que je vois Yudai entrer à son tour. Derrière mon père, on monte les escaliers côte à côte, sans même se regarder, ou du moins que très peu.

J'entre dans la pièce froide que constitue le bureau de mon père. Je m'assois face à lui, alors que Yudai reste debout à mes côtés.

Hajime: - en le regardant - tu peux t'asseoir aussi.

Sans rétorquer, il s'assoit à côté de moi.

Hajime: - en me regardant - qu'est-ce qu'il se passe ? Je t'écoute.

- mon directeur m'a convoquée dans son bureau quelques minutes avant la fin de la journée, et m'a remis ma lettre de licenciement.

Je glisse la lettre sur le bureau, ses yeux suivent le mouvement de la feuille vers lui. Il la prend entre ses mains, et lorsqu'il fini de la lire, laisse apparaître un sourire au coin de ses lèvres.

Hajime: bien. Je vois. Te connaissant, tu dois certainement haïr ton tyran de père et tout ce qui s'en suit, lance-t-il d'un air moqueur.

- c'est pas ce que j'ai dis.

Hajime: néanmoins je suis certain que tu l'as pensé. Je suis désolé pour toi, mais voilà que tu redescends enfin de ton petit nuage. Malheureusement, les Yakuza n'ont pas leur place parmi les gens normaux. Nous sommes deux classes complètement différentes et nous nous mélangeons que très rarement. Donc, la décision de ton directeur est légitime. Une Yakuza n'a rien à faire dans une entreprise où travaillent des gens honnête.

- mais moi... je ne m'imaginais pas vivre comme ça. Je voulais simplement travailler et vivre une vie normale, même si je fais parti d'un clan je n'ai jamais rien fais au profit de tes hommes ni participé à aucune missions. Je n'ai commis aucun crime, alors je pense que ce n'est pas juste. J'me sens victime de...

Hajime: oh, ma pauvre fille. Tu penses avoir le droit de te plaindre Lynn?

- comment...?

Hajime: tu fais parti d'une organisation criminelle. Tu es peut-être qu'une gentille femme aimant les gens et la vie en société, mais tu es né au beau milieu d'une organisation criminelle et mafieuse.

- je sais déjà tout ça, papa...

Hajime: pourtant je peine à te faire comprendre certaines choses. Alors effectivement, quand tu n'étais encore qu'une petite fille je refusais catégoriquement que tu prennes part à tout ça. Si j'avais pu te mentir jusqu'à ma mort, je l'aurais fais. Mais je n'ai pas eu le choix de t'apprendre à vivre avec et de te dire la vérité après avoir tué ton ex petit ami pour avoir levé la main sur toi. Après ça, j'étais obligé de t'expliquer pourquoi et comment papa n'allait pas finir sa vie en prison.

Nos désirs font désordre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant