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« Allah ne lie jamais deux âmes par hasard. »

C'était un vendredi, j'avais cours à 8h, mais après ce que j'avais vu la veille, il m'avait été difficile de me réveiller à 6h20. C'était trop pour moi, j'avais passé la nuit à pleurer et je m'étais couchée à 3h, épuisée. Mais bon, il fallait continuer à aller à l'école.

Je me suis levée, j'ai lavé mon visage, qui était tout rouge et enflé. J'ai enfilé un jogging et un pull, mis un voile, puis je suis partie au lycée avec Issam. Sur le chemin, on n'a pas beaucoup parlé.

Les cours se sont étalés de 8h à 15h30. Je ne rêvais que de rentrer chez moi pour dormir, c'était comme ça tous les jours : école, maison, sommeil. Je ne sortais plus, je ne parlais plus, je restais toujours dans mon coin avec mes écouteurs.

Mais bon, les vacances approchaient, synonyme de repos et de changement d'air.

Enfin, c'était vendredi, le début des vacances. J'avais fini une semaine épuisante, en plein dans les épreuves du bac blanc. Je n'en pouvais plus. J'ai quitté l'école à midi, suis rentrée, et ai terminé ma valise pour aller chez ma tante. J'avais besoin de me ressourcer après tout ce qui s'était passé.

Ce jour-là, j'avais mis un cargo gris avec un sweat noir, un voile bleu clair, mes Jordans et ma veste North Face.

Mon train était à 14h10, alors vers 13h30, je suis partie de chez ma mère en direction de la gare. Il m'a fallu 2 heures pour arriver. J'ai marché de la gare jusqu'à chez ma tante. En arrivant devant chez elle, j'ai soufflé un bon coup et je suis entrée.

Tata : poupée.

Je l'ai simplement prise dans mes bras et j'ai pleuré. J'ai relâché tout ce qui pesait sur moi, la pression du bac, mes émotions concernant tout ça.

Tata : Ça va aller. Pose tes affaires dans ta chambre, on va discuter.

J'ai simplement acquiescé, posé mes affaires et suis revenue dans le salon.

Tata : Le trajet s'est bien passé ?

Moi : Oui, c'était rapide.

Tata : Et l'école ?

Moi : Je ne sais pas. J'ai l'impression d'avoir réussi et en même temps non.

Tata : De toute façon, tu verras bien quand tu auras les résultats.

Moi : Oui.

Tata : As-tu des nouvelles de Naïm ?

Moi : Non, et je n'attends rien. J'ai été trop déçue de lui. Ça m'a vraiment fait comprendre que même si je l'aime pour le moment, je n'arriverai pas à passer au-dessus de ça.

Tata : Je comprends. Mais s'il t'appelle, comment réagiras-tu ?

Moi : Je pense que je l'écouterai, mais sans plus. J'ai vraiment besoin de temps.

Tata : Ne t'inquiète pas, ne te prends pas la tête. Et si vraiment, il regrette, il reviendra s'excuser.

Moi : Je ne sais pas.

Tata : Bref, je veux changer la maison. Tu veux bien m'aider ?

Moi : Oui, pas de soucis.

Tata : Haha, tu viens à peine d'arriver et je te mets déjà au travail.

Moi : T'inquiète, ce n'est pas grave. Dis-moi ce qu'il faut faire.

Alors, je l'ai aidée à déplacer les meubles, à nettoyer, car elle avait très mal au dos. Je ne voulais pas qu'elle en souffre davantage. En même temps, j'avais eu Ilan au téléphone. C'était vraiment trop drôle, il ne savait plus quoi faire avec sa copine, et il n'y avait plus de transport pour aller chez son père.

Nous avons fini vers 17h, tout avait vraiment changé, c'était magnifique. Nous avions parfumé l'endroit pour qu'il sente bon. Après cela, je me suis lavée, mise en pyjama, et nous nous sommes installées devant la télé en attendant.

Le soir, nous avons regardé un film vraiment super. J'ai oublié le nom, je dois le retrouver. C'était vraiment une leçon de vie, il nous apprenait à nous débrouiller seules et à être toujours reconnaissantes pour ce que nous avons. Il parlait aussi des relations familiales compliquées. Vers 23h, je suis partie me coucher, car j'étais trop fatiguée. Entre le trajet et les cours, mon cerveau ne suivait plus, il avait vraiment besoin de repos.

J'ai dormi profondément jusqu'à ce que mon téléphone sonne. La première fois, je n'ai pas répondu, pensant que c'était une erreur. Puis, il a sonné une deuxième et une troisième fois. Je ne comprenais pas trop, il devait être 2h du matin. Alors, j'ai décroché.

Moi : Allo ?

Lui : Ça va ?

Moi : Tu veux quoi ?

Lui : Leya ?

Moi : Quoi ?

Lui : Écoute-moi s'il te plaît, et si tu veux, je te laisse tranquille.

Moi : Allez, je t'écoute.

Lui : Je suis désolé, je ne voulais pas que ça te fasse autant de mal. Je voulais juste te taquiner comme d'habitude, mais au final, je t'ai perdue. C'est mort, je ne veux personne d'autre que toi. Tu es la femme de ma vie, c'est toi que je veux présenter à ma mère, c'est toi la mère de mes enfants, pas quelqu'un d'autre. Je m'en fiche des autres. Je te promets que c'est fini, plus jamais tu verras une autre fille dans ma story. Je vais faire des efforts pour te prouver les choses. Il est impossible que Leya et Naïm en restent là. Laisse-moi une chance.

J'étais émue. Il a fallu que je m'éloigne pour comprendre que ce qu'il avait fait n'était pas normal et que je n'allais pas courir derrière lui encore longtemps. Mais je ne pouvais pas lui montrer que j 'étais touchée par ses paroles, mais je voulais qu'il comprenne que ce n'était pas aussi simple. Il devrait faire des efforts.

Moi : Euh, tes paroles me touchent beaucoup, mais pour l'instant, j'ai besoin de réfléchir et de voir s'il fait réellement des efforts pour te donner une chance.

Naïm : Je ferai tout pour te récupérer, Leya.

Moi : On verra.

Naïm : Et toi, comment ça va ?

Moi : Peut-on en parler demain s'il te plaît ? Là, je suis clairement bouleversée et fatiguée. Je ne m'attendais pas à ce retour.

Naïm : D'accord, dors bien ma vie.

J'ai raccroché et me suis recouchée. Je repensais à ses excuses. Je voulais y croire, mais cette peur me disait d'être prudente, d'attendre de voir. J'avais besoin d'en parler à ma tante. Alors, je me suis dit que dès demain matin, je lui expliquerais pour qu'elle m'aide à prendre une décision. Après ça, je me suis rendormie, la tête pleine de questions

Leya : sur toi, je suis tombée...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant