J'avais donc laissé Charles, sans même savoir si j'allais le revoir un jour. Après que je lui ai fait mes adieux il avait pris un air hautain et s'était retiré sans un mot. Depuis ce moment je ne savais décrire ce que je ressentais, en fait je ne ressentais absolument rien. J'étais vide. J'errais dans une ville que je connaissais même et voilà deux jours que je n'avais pas mangé. Je m'arrêtais dans un coin sombre, je comptais dormir. C'est alors qu'un jeune homme avec une grande cape noir se baissa vers moi, il releva son haut de forme et cela me laissa observer ses yeux verts clairs sans fin. Il afficha un sourire radieux avant de me dire :
-Lewis Newton c'est bien ça ?
Je fus surpris qu'il connaisse mon prénom et mon nom, j'avais beau essayer de me rappeler de son visage, j'étais sûr de ne l'avoir jamais vu avant.
-Oui, c'est moi...Est-ce que je pourrais savoir qui vous êtes ?
Il me répondit tout en gardant son sourire radieux :
-Je suis le fils du comte Hill, je m'appelle Kerwan.
Il ne me disait décidément rien, je ne me souvenais pas avoir un jour entendu son prénom ni son nom. Il avait l'air beaucoup moins hautain que tous les autres comtes que j'avais pu rencontrer, il me paraissait plus agréable. Il me tendit la main puis m'aida à me relever.
-Comment savez-vous qui je suis ?
Il parut étonné mais repris immédiatement son joli sourire.
-Tu as beaucoup fait parlé de toi avec le comte Avery...Surtout depuis le meurtre du prince Lys. Beaucoup de gens connaissent ton nom maintenant et beaucoup te recherche aussi. Tu sembles être le seul qui peut nuire au jeune comte Avery.
-Ne comptez pas sur moi pour faire du mal à Charles.
Il posa la main amicalement sur mon épaule avant de me dire :
-Je ne suis pas là pour te persuader de nuire à ton cher petit comte, seulement pour te prévenir de ce qu'il se passe avec lui en ce moment.
Je fronçais les sourcils.
-Qu'est-ce qu'il se passe ?
Il me fit signe de m'asseoir et s'assit à côté de moi.
-Après avoir mystérieusement disparu du lycée Henri IV, le comte est finalement revenu au manoir Avery auprès de son père. Simplement celui-ci a gagné beaucoup de pouvoir et on dirait bien qu'il monte le plus de personne possible contre le gouvernement, ça devient sérieux.
Il tourna la tête vers moi avant de poursuivre, toujours avec un air grave :
-Il donne d'ailleurs une réception au manoir dans deux heures, le petit Charles y sera sûrement. Je suis venu dans l'intention de t'y emmener, seul toi pourra raisonner Charles Avery. La situation devient de plus en plus grave, si son père s'empare du pouvoir qui sait ce que l'on deviendra...
Je hochais la tête, j'étais décidé à y aller. Je ne pensais pas pouvoir faire grand chose sachant que j'avais abandonner Charles, je ne savais pas si il accepterait de m'écouter mais il fallait que je tente. Moi et le comte Hill nous levèrent, il me remercia et m'accompagna à la voiture pour m'emmener au manoir Avery.
Les portails du manoir était grand ouvert et la façade était illuminée, ce qui la rendait plus accueillante qu'en temps normal. J'avais eu le temps de me laver, manger et de me changer chez Kerwan avant de venir à la réception. Je remontais mon col pour cacher mon visage le plus possible de peur que quelqu'un me reconnaisse. Le comte Hill me donna une petit tape sur l'épaule et me glissa :
-Détends toi et parais naturel, tout se passera bien.
Il me fit un grand sourire avant de s'avancer vers un groupe de personnes que je ne connaissais pas, ils avaient tous un air hautain qui me déplaisait. Et puis vint l'heure du discours, tout le monde se retourna vers le comte Avery, toujours aussi désagréable à voir, qui descendait les escaliers et vint s'asseoir devant nous. Toutes les expression se changèrent en admiration et les yeux se levèrent vers le jeune homme qui descendit les escaliers quelques minutes après. Charles, le visage pâle et sans émotion, des cernes, et le regard vide. Il portait un grande cape qui touchait le sol, on aurait dit un uniforme. Il resta debout aux côté de son père, sans rien dire ni adresser un regard à qui que ce soit de présent dans la salle. Il remit une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille et j'eus juste le temps de voir les coupures et les bleus qui se trouvait sur son avant-bras, il se dépêcha de cacher son bras sous sa cape à nouveau.
J'avais une grande envie d'interrompre tout, de tuer le père de Charles, de sauver cet être qui m'était si cher...Et puis je me suis rappelé que j'étais en quelque sorte lié à lui. Il ne me restait plus qu'à faire ce que j'avais fait plusieurs fois auparavant, redevenir la voix rassurante qu'il avait entendu si souvent.
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Difficult Love
Teen Fiction"Ses cheveux blonds suédois encadraient son visage rond et pâle. Ses grands yeux bleus clairs me regardaient, étant comme empli de tristesse et de désespoir. Quelques mèches de cheveux tombaient sur ses joues roses et il affichait un sourire hautai...