Partie n°43

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Arthur s'arrêta immédiatement de parler et me lâcha pour de bon.

-Mais qu'est-ce que tu en sais ?

Qu'est-ce que j'en sais ? C'est vrai ça, comment je peux savoir ce que Charles pense ? C'est sûrement parce qu'au fond, lui et moi ne sommes pas si différents. Certes, nous n'avons pas vécu les mêmes choses, mais je peux ressentir les mêmes sentiments que lui. Et ce lien qui nous lie...Grâce à lui je peux facilement savoir ce que Charles pense. Mais comment aurai-je pu dire à Arthur que j'avais un lien spécial avec le jeune comte ? J'avais alors préféré garder cela secret, me disant que cela pourrait me servir plus tard.

-Je le sais, parce que c'est ce que je ferai.

Il fronça les sourcils avant de détourner le regard. Il me prévint alors :

-Ton petit Charles vient de partir. Voyons comment il va s'en sortir si tu veux bien.

Je déglutis. Je n'avais aucune envie de voir Charles perdre son humanité ainsi.

-Ce sera sans moi, je sais qu'il va s'en sortir.

Arthur soupira. Cet homme commençait à m'insupporter, surtout depuis qu'il a dit qu'il fallait tuer Charles si cela dégénérait. Je m'éloignais du manoir le plus possible, jusqu'à ce que je ne l'aperçoive plus. Je m'assis sur le sol et mis ma tête entre mes mains. Pourquoi n'avais-je pas pu faire quelque chose contre tout ça ? Je n'étais pourtant pas si faible...Soudain je ressentis une étrange douleur au ventre, comme si je venais de me prendre un violent coup de poing. J'essayais doucement de reprendre mon souffle mais la douleur se produit à nouveau. Ma tête tournait et mes paupières se faisaient lourdes. Ce n'était pourtant pas le moment d'avoir une vision. Je passais ma main sur mon visage pour tenter de lutter mais rien n'y faisait.
J'avais fini par m'endormir, ce fut une jeune femme qui me réveilla. J'ouvris difficilement t les yeux et elle afficha un grand sourire.

-C'est bien vous Lewis ?

-Oui c'est moi...

-Le jeune Charles vous attends, le règne du comte Avery est bel et bien terminé. Nous fêterons cela en temps voulu.

Je ne comprenais pas pourquoi elle affichait un sourire aussi grand. Comment peut-on être heureux de la mort de quelqu'un ? Une mort ne devrait pas être fêtée. Je me relevais en l'ignorant et me dirigeais vers le manoir où attendait Charles. Je m'attendais à le voir fière et arrogant comme toujours, seulement je le vis assis par terre, la tête entre les genoux et tremblant. Je me précipitait vers lui et le pris dans mes bras. Ses yeux étaient grands ouverts, ce qui laissait voir son air choqué. Je tentais de lui murmurer quelques mots rassurant à l'oreille mais il ne bronchait pas et ne disait pas un mot. Arthur arriva alors, s'agenouilla devant Charles avant de lui dire sur un ton des plus convaincants :

-Charles, tu n'as pas à regretter quoi que ce soit. Grâce à toi nous sommes tous sauvés de ce bourreau qu'était ton père. Ne devrais-tu pas te sentir fière ? Tu t'es enfin vengé ! Il avait souillé ton honneur mais maintenant tu es vengé, tu devrais être serein.

Charles releva lentement la tête et un sourire noir fit petit à petit place sur son visage. Je n'avais jamais vu son visage aussi sombre, ainsi il aurait pu faire peur à n'importe qui. Ses cheveux blonds lui tombaient devant le visage et ne laissaient voir que ses yeux bleus sombres, sa chemise était tachetée de sang qui n'était sans doute pas le sien. Je le serrais un peu plus dans mes bras comme pour le protéger des paroles d'Arthur mais cela ne servait à rien...Alors que je regardais intensément mon petit Charles, lui et Arthur de retournèrent vers moi.

-Lewis...Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ?

Je ne comprenais d'abord pas de quoi ils parlaient, jusqu'à ce que je sente du sang couler sur ma chemise, au niveau de mon ventre, là où j'avais ressenti une douleur plus tôt. Je posais ma main sur mon ventre, ce sang c'était bien le mien. Charles déchira un pan de sa chemise pour me faire un bandage. Il répéta ensuite :

-Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

Je commencais soudain a comprendre.

-Charles tu es blessé ?

Il souleva sa chemise tachée de sang et je vis qu'il était lui aussi en sang, au même endroit que moi. Je montrais alors sa blessure du doigt.

-C'est ça qu'il m'est arrivé.

Difficult LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant