Chapitre 2 (partie 2)

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      - Tu en es sûre ? se précipita Ava en nous rejoignant.

      - Certaine, assurais-je, je reconnaitrai sa voix au beau milieu d'une foule !

          Ava me releva et Amaluna me ramena de l'eau dans un gobelet de la salle de bain, j'acceptai ce dernier et remerciai brièvement mes compagnons d'infortune avant de me rouler en boule sous ma couette. Je ne sortit de ma grotte ni quand les filles m'appelèrent pour une sorte d'atelier coiffure – idée que je trouvais ridicule au vue de la situation – ni quand les garçons tentèrent de me défier au bras de fer – c'est pas beaucoup mieux de leur côté visiblement – je pensais gérer et avoir réussi à accepter la situation mais il est évident que non, il suffit de voir mon état, je fus contrainte de sortir quand le son insupportable du haut parleur annonça qu'on avait une séance de sport, j'aurai pu ne pas bouger mais je ne préfère pas tester les moyens de persuasions du personnel...

         Nous sortîmes donc du dortoir et suivîmes les autres que nous avions rencontré ce midi. Nous descendîmes un escalier en colimaçon arrivâmes devant une grande porte coupe-feu qui s'ouvrit avec deux « schlank » qui signifiait la présence de deux mécanismes de verrouillage. Les autres se dirigèrent par automatisme vers une autre porte à droite à l'intérieur de l'immense pièce, surement un sous sol aménagé vu la superficie, ou alors nous avons sous-estimé les moyens matériels mis à la disposition de cette expérience et ce lieu est immense. Nous leur emboitèrent le pas et nous retrouvâmes dans un grand vestiaire, tout le monde commença à se changer sans se soucier du regard des autres, assez étonnant étant donné leur apparence anormale, seuls nous, les derniers arrivés restaient là, à regarder ce spectacle avec une expression mi- émerveillée mi- compatissant, voire dégoûtée pour les plus sensibles : une jeune fille avait le haut du visage recouvert d'écailles noires au niveau des tempes et jaune au niveau du nez, sa peau était aussi noire et luisante que le pétrole, les yeux intégralement noirs et les cheveux coupés ras, elle semblait irréelle, un garçon à la peau mat avec des griffes rétractables à la place des ongles et une truffe à la place du nez, une fille à l'allure presque enfantine qui arborait des bois de cerfs, pourtant un caractère masculin, des longs cheveux bruns et -sans mauvais jeu de mots – des yeux de biche, un jeune homme au regard dur avec des oreilles d'ours et une musculature impressionnante, une fille avec des grands yeux blancs exorbités et des sortes de longs tuyaux remplis d'un liquide  bleu électrique parcourant ses membres.

          Alors qu'ils avaient tous fini, on se changea à la va-vite et sortîmes à leur suite par une autre porte pour ne pas les perdre de vue. La porte débouchait sur un long couloir éclairé faiblement par quelques néons clignotants, au bout de quelques mètres nous étions face à un scanner semblable à celui de ce midi, chacun scannait son poignet et se voyait remettre une feuille sur laquelle était inscrite les salles correspondant aux exercices qu'ils devaient faire, quand vint mon tour, une seule salle était indiquée : salle 00.

     - Alors ? Quelle salle ? demanda Charli.

     - Salle 00, tu sais à quoi elle correspond ? l'interrogeais-je.

      - Je ne savais même pas qu'elle existait, je ne suis jamais allé plus loin que la 015 et c'est pour tester la vitesse. Il y a aussi des volières, des aquariums, des salles de sport basiques et des salles de tests au fond du couloir, de la 19 à la 10, après je ne sais pas, je ne connais personne qui y est allé.

     - Bon... Bah on verra bien, soupirais-je.


          Des petits groupes s'étaient formés en fonction de leur destination et je me retrouvais donc seule. En chemin, je me renseignai quant aux salles de mes camarades et en effet personne n'allait plus loin que la salle 10. Arrivé devant la salle 10 il ne restait plus que moi, Flavie, Oryon et un garçon que je ne n'avais pas remarqué jusqu'alors avec des ailes à la place des bras, bien qu'il ait toujours ses mains au bout de celles-ci cela doit quand même être vraiment handicapant au quotidien. J'allais continuer mon chemin quand Oryon m'appela avec un « Eh ! » qui manquait de délicatesse, je me retournai pour leur faire face et pencha la tête sur le côté pour l'inviter à poursuivre :

Expérience réussieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant