Il a plu....

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Il pleut sur la ville comme il pleut sur mon cœur. Ou plutôt, comme il pourrait y pleuvoir.

Ce matin des voitures sont passées devant chez nous. Devant des ambulances. Devant des vies mises sur pauses. Devant la tristesse et l'incertitude. Devant un lieu où la mort est restée absente mais aurait pu être là .

Peut-être que certain de ces véhicules se sont demandés ce qu'il se passait. Peut être que d'autres non rien vu, ou on fait comme si tout était normal. Peut être que d'autres on eut des souvenirs....
Peut-être qu'ils se sont doutés de l'inquiétude qui s'accroissait au rythme des gyrophares bleu. Peut-être qu'ils ont vu l'ombre de l'incertitude s'abattre sur les occupants de la maison....
Peut être.

Ou peut-être pas.

Car qui  s'imagine  se réveiller avec les signes manifestes d'une ambulance chez soi.
Car qui s'imagine  déjeuner avec des lumières bleues dans les yeux, en sachant que c'est pour son père que ces lumières sont là....et qu'elles ne sont pas là pour rien.

Qui s'imagine ça ?

Personne.

Sauf ceux qui le vivent.

Non ?

Et puis les ambulances sont partis.
Et puis les gouttes sont arrivées.

Et il a plu sur la ville.

Et il a plu sur mon cœur.

Et, sous des nuages privés, il  a plu sur nos vies.

Recueil De Nouvelle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant