1) Satosugu - @milliehanemiya

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Univers alternatif, vous pouvez lire sans connaître l'animé :)

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   Ses cheveux étaient aussi blanc que la neige qui volait dehors. Ils étaient aussi légers que les flocons, brillants comme le givre qui couvrait les vitres, doux comme la poudreuse qui tombait des sapins. Ses yeux étaient d'un bleu intense et lumineux, le même que celui des lacs gelés des parcs, et que celui du ciel azur au-dessus des monts enneigés. Et son visage, ovale et pâle, aussi clair et pur que la mousse blanche sous laquelle disparaissait l'herbe des jardins... Il était tout simplement parfait. S'il le pouvait, Satoru se séduirait lui-même tant il était incroyable.
   Il se regarda longuement dans le miroir, fixa chaque détail de son visage, son sourire s'agrandissant un peu plus à chaque seconde. Il n'avait donc aucun défaut ?! Il était absolument merveilleux, la nature l'avait doté d'une telle beauté que tout le monde devait le jalouser ! Satoru passa fièrement sa main dans ses cheveux, en s'adressant un sourire charmeur à lui-même. Il était magnifique, en particulier aujourd'hui. Sa beauté, en temps normal, suffisait à faire chavirer le cœur de n'importe qui, il ne comptait plus le nombre de personnes qui était à ses pieds ! Seulement... L'une d'entre elle continuait de résister, encore et toujours, et Satoru avait bien l'intention de changer cela.
   Aujourd'hui, en ce premier décembre, il allait officiellement demander à Suguru de sortir avec lui.
   C'était pour cette raison qu'il était planté devant le miroir de sa salle de bain depuis presque une heure. Satoru voulait s'assurer qu'il était sous son plus beau jour, et que son visage ne comportait aucun défaut. Suguru n'avait jamais montré de quelconque intérêt pour la perfection de son visage, mais Satoru était certain qu'il ne resterait pas indifférent longtemps à son charme. Enfin, cela faisait vingt-cinq ans qu'il essayait de le draguer, et vingt-cinq ans que Suguru ignorait toutes ses avances... Mais aujourd'hui ça serait différent ! Satoru sentait que c'était le bon moment pour avouer ses sentiments à son meilleur ami, en ce moment ils étaient plus proches que jamais, et Noël arrivait bientôt alors... C'était la période de l'amour ! La période des films romantiques à l'eau de rose, celle des amoureux qui partent patiner ensemble, avant de rentrer chez eux et de se blottir l'un contre l'autre pour oublier la froideur de l'hiver !
   Et puis... En ce moment... Il y avait une jeune femme qui tournait un peu trop autour de Suguru, et Satoru devait absolument agir. Il devait se battre pour gagner le cœur de son meilleur ami, qui était aussi l'homme de sa vie, et il était hors de question que cette stupide blonde sorte avec lui ! Satoru ne pouvait pas laisser cette intruse lui prendre son futur époux. Satoru passa de nouveau sa main dans ses cheveux, avec nervosité cette fois. 
   Il avait donné rendez-vous à Suguru aujourd'hui, pour lui parler de ses sentiments à son égard. Officiellement, il le rejoignait pour faire des achats de Noël avec lui, mais Satoru espérait trouver un moment pour lui parler de ce qu'il ressentait. Il devait trouver un moyen pour lui en parler. Ferait-il mieux de lui dire dès leur rencontre ? Ou bien devait-il plutôt attendre qu'ils aient fini leurs achats ? Non, ils seraient sûrement fatigués après cela, et peut-être que Suguru avait prévu autre chose pour la fin de journée... Alors pendant leurs courses ? Non, sa déclaration sortirait de nulle part... Il n'avait qu'à essayer de flirter ? Il avait déjà tenté l'expérience, et si la plupart du temps Suguru n'y faisait pas attention, parfois, il lui arrivait aussi de se montrer réceptif. Avec un peu de chance, aujourd'hui il accepterait de flirter avec lui ! Ce serait utile, Satoru aurait plus de facilité à se déclarer !
   Bien, il tenterait donc cela. Mais avant, il devait trouver comment l'aborder !
   — « Hey ! Salut beau gosse ! », tenta Satoru en se lançant un regard flatteur, avant de secouer la tête. Non, il me prendra pas au sérieux... Et dire « hey » et « salut » dans la même phrase ça craint... « Quoi de neuf beauté » ? Carrément pas, il va hurler de rire... « Wow t'as l'air fatigué, c'est sûrement parce que tu as hanté mes pensées toute la nuit » ! Non, il va me frapper là. Hum... « Suguru tu t'es pas fait mal ?! En tombant du ciel ?! ».
   — Rassure-moi, tu fais une liste de toutes les choses à ne pas dire pour draguer, lança une voix derrière lui.
   Satoru sursauta et se retourna vivement, avant de voir que Megumi se trouvait dans l'encadrement de la porte de la salle de bain, et le dévisageait avec un mélange de pitié, de jugement, et d'amusement dans le regard. Mais depuis quand était-il là ?!
   — Qu'est-ce que tu fais ici ?! Tu m'as dit que tu passais la journée chez les Itadori, s'exclama Satoru en essayant de faire comme si de rien était.
   — Je pars bientôt, mais je voulais terminer mes devoirs avant. Pourquoi est-ce que tu te dragues depuis une heure, demanda Megumi.
   — Je me drague pas, je... J'établis une stratégie de séduction. T'es trop petit pour comprendre.
   — J'ai dix-sept ans je te signale, dit Megumi d'un ton blasé. Pourquoi tu lui dis pas simplement que tu l'aimes, au lieu de lui sortir des phrases aussi ridicules.
   — À qui ?
   — À Suguru, pas au poissonnier.
   — Mais je l'aime pas, c'est juste mon meilleur ami, mentit Satoru.
   — Ah bon ? C'est pour ça que vous passez vos journées collés l'un à l'autre, que ses parents t'invitent aux fêtes avec eux, que Suguru dort ici dès qu'il peut et que le soir tu pleures dans ton lit parce que vous êtes toujours pas en couple ?
   Satoru ne répondit rien, et Megumi croisa les bras sur sa poitrine, en lui lançant un regard épuisé. Bon sang, qu'est-ce qui lui avait pris de l'adopter... S'il avait su, Satoru aurait laissé ce petit monstre avec sa famille dégénérée. Megumi n'était pas son enfant à proprement parler, mais c'était tout comme. Satoru l'avait recueilli chez lui lorsqu'il était encore âgé de six ans, car son père biologique l'avait abandonné, et sa mère était morte. Il le gardait depuis ce jour-là, et il devait bien avouer qu'il le considérait comme son propre enfant. Tout se passait bien avec lui au début, même si Megumi avait un sale caractère... Mais depuis qu'il avait grandi, et qu'il était devenu un adolescent, il avait pris l'habitude de se mêler de la vie amoureuse de Satoru, ce qui pouvait parfois être très embarrassant.
   Sa perspicacité commençait à être embêtante, Satoru ne s'était pas préparé à lui dire qu'il aimait un homme. Ou bien c'était lui qui n'était pas discret ?!
   — Tu nous as espionnés, demanda-t-il en plissant les yeux.
   — Non, c'est juste évident que vous vous aimez.
   Oh, c'était donc lui qui n'était pas discret. Bon, au moins Megumi était le seul à y avoir fait attention, tant que Suguru ne l'avait pas remarqué...
   — On ne s'aime pas, c'est juste lui qui me plaît, corrigea Satoru. Bon écoute, tu sais... Dans la vie, les hommes n'aiment pas tous les femmes, et les femmes...
   — J'ai dix-sept ans, je sais ce que c'est que l'homosexualité, s'indigna Megumi.
   — Oh mon dieu merci, j'aurais pas à te l'expliquer alors !
   — Sérieux, Satoru je suis plus un bébé ! Je t'ai dis que j'étais pan en plus !
   — Oh mais oui, se rappela soudain Satoru en se frappant le front. Mais je savais pas ce que c'était avant, donc j'avais oublié ! Oh je suis désolé mon petit Megu... Sache que je t'accepte comme tu es. Tu peux tout me raconter mon chéri. Être pan c'est normal, c'est ok-
   — Évidemment que tu m'acceptes comme je suis, t'es gay ! Sérieusement, je collectionne les pères incompétents ou quoi..., marmonna Megumi en s'en allant.
   — Hé mais attends, je suis pas gay ! Je suis sorti avec plein de filles !
   — C'est parce que t'es un gay refoulé, mais crois ce que tu veux. T'as voulu m'expliquer ce que c'est qu'être gay, j'y crois pas...
   — Oh c'est bon, j'avais oublié. En même temps tu me racontes jamais rien, se défendit Satoru en le suivant dans l'appartement. Quand t'étais petit tu me racontais tout... Hé mais attends ! Tu sortirais pas avec Yuji dis donc ?!
   — Yuji a une copine. Tu passes ton temps à fouiner dans la vie de tout le monde et tu le savais pas ?
   — Oh... Me dis pas que tu préfères son jumeau bizarre ?!
   — Je- Ryômen n'est pas bizarre, s'exclama Megumi en rougissant. Et je- On parlait de toi ! Moi j'ai pas de problème en amour donc laisse-moi, salut !
   Il enfila ses chaussures et son manteau plus vite que son ombre, puis il s'enfuit et quitta l'appartement, avant même que Satoru n'ait le temps de le retenir. Venait-il de... Prendre la fuite ? Non... Non... Megumi n'était tout de même pas en couple avant Satoru ?! C'était impossible, inacceptable même ! Satoru devait se bouger, il était hors de question que le petit monstre qui lui servait de fils soit en couple avant lui.
   Décidé à ne pas subir une telle humiliation, il commença à s'habiller à son tour, et partit dans sa chambre pour chercher son plus beau manteau. Un manteau long serait parfait, il lui donnerait une allure élégante et raffiné, ce qui correspondait parfaitement à sa merveilleuse personnalité. Satoru revêtit fièrement son manteau et se contempla une fois de plus, cette fois dans le miroir de sa chambre (il y avait des miroirs dans toutes les pièces de son appartement, car Satoru ne voulait jamais perdre une miette de sa beauté). Il leva ensuite son poignet pour consulter sa montre, et vit avec horreur qu'il était déjà onze heures vingt. Il avait vingt minutes de retard ! Oh non, Suguru allait l'étouffer dans un bonhomme de neige !
   Ce rendez-vous commençait déjà très mal ! Si Satoru n'était pas auprès de son meilleur ami dans moins d'une minute, il allait se faire tuer, non, trucider ! Bon, il devait rester calme, tout allait bien se passer. Suguru avait l'habitude de l'attendre, avec un peu de chance, lui aussi serait en retard ! Mais non, qu'est-ce qu'il racontait, Suguru n'était jamais en retard ! Satoru poussa un gémissement de détresse, et partit en trombe de chez lui. Il ne prit même pas le temps de prendre un parapluie, pour se protéger des flocons qui tombaient du ciel, et partit en courant vers le parking près de son immeuble.
   Le temps était glacial, le vent fouettait le visage de Satoru, les flocons qui tombaient des nuages brûlaient des joues, et la température était si basse qu'il ne lui fallut que quelques secondes dehors pour commencer à grelotter. Mais il n'y fit pas attention, et se dépêcha de rejoindre sa voiture. Il s'engouffra dedans et démarra, en priant pour que son meilleur ami l'ait attendu, et n'ait pas décidé d'annuler leur rendez-vous. Évidemment, la route était enneigée, et Satoru eut beau appuyer sur l'accélérateur, la voiture n'avançait pas. Tout était contre lui, pourquoi avait-il fallu qu'il commence à neiger aujourd'hui ? En se levant ce matin, Satoru avait été ravi de voir qu'il neigeait, mais à présent cela le contrariait au plus haut point. Il n'allait jamais retrouver son homme à ce stade !
   — Allez va plus vite, gémit Satoru en enfonçant son pied sur la pédale.
   La voiture gronda et glissa sur le sol, et Satoru freina aussitôt. Et maintenant le givre faisait glisser la voiture... Super ! Donc il allait arriver en retard à son rendez-vous, et en plus de cela, il n'arriverait peut-être pas en un seul morceau ! Il fallait voir le bon côté des choses. S'il n'arrivait pas en un seul morceau, Suguru aurait peut-être pitié de lui, et il ne le tuerait pas...
   Ce n'est qu'après une dizaine de minutes, à insulter et frapper les pédales avec acharnement, que Satoru arriva au point de rendez-vous. Il vit avec soulagement que son meilleur ami se trouvait là, à attendre au bord de la route. Il était emmitouflé dans un épais manteau noir, une capuche humide tombait sur son visage, et ses mains étaient enfouies dans ses poches. Il était là ! Satoru craignait qu'il ne soit rentré chez lui à force d'attendre, mais il était bien là ! Seulement, lorsqu'il s'arrêta devant lui pour le faire monter dans la voiture, Suguru ne monta pas. Satoru le regarda sans comprendre, et vit les lèvres violettes de Suguru formuler « 'Suis gelé. ».
   Satoru mit alors le frein à main et sortit rapidement. Il contourna la voiture et rejoignit son meilleur ami, pour le conduire jusqu'à la place du passager.
   — Je te déteste, dit Suguru d'une voix tremblante.
   — Je suis désolé, merci de m'avoir attendu, je t'aime, dit Satoru en embrassant sa joue glacée.
   Il fit entrer Suguru dans la voiture, puis il retourna derrière le volant, attacha la ceinture de son meilleur ami, et redémarra.
   — Si j'avais des pouvoirs, je te maudirais jusqu'à la fin de ta vie, dit Suguru, qui ne bougeait pas d'un centimètre.
   — Tu m'aimes trop pour ça, répliqua Satoru en lui baissant sa capuche, que la neige avait mouillée.
   — Là je te hais à un point que tu n'imagines pas. J'ai eu le temps de mourir dix fois de froid avant que tu arrives.
   — Si tu veux on peut coucher ensemble pour te réchauffer !
   Suguru tourna la tête, brisant le givre qui le couvrait et qui faisait de lui une statue de glace, et fusilla Satoru du regard. Bon... Flirter avec lui aujourd'hui allait être compliqué...
   — Tu sais, j'ai une bonne raison d'être arrivé en retard, se défendit Satoru, en choisissant de changer de stratégie pour amadouer son meilleur ami.
   — Je m'en fiche, t'as toujours de bonnes excuses.
   — Megumi est peut-être en couple.
   — Bon finalement ça m'intéresse, dis-moi tout.
   Satoru éclata de rire face à la réaction de son meilleur ami. Suguru avait beau être en colère contre lui, il ne pouvait pas résister à l'appel des ragots ! Cela voulait dire qu'il n'était pas si énervé que cela, Satoru avait une chance de lui faire retrouver sa bonne humeur !
   — Tu sais que Megumi il aime aussi les hommes ?
   — Oui, c'est même moi qui t'ai expliqué ce que c'était que la pansexualité.
   — Tout à l'heure je l'ai questionné, parce que je pensais qu'il sortait avec Yuji, mais en fait Yuji a une copine, je sais pas encore qui c'est, mais il en a une. Et au final, je crois que Megumi est avec son jumeau, Ryômen, raconta Satoru à toute vitesse.
   — Vraiment ?
   — Oui ! Megumi passe sa vie chez les Itadori, mais en soit, il y a deux Itadori, Yuji et Ryômen, et il m'a jamais dit avec qu'il passait du temps !
   — C'est vrai. Tu l'as déjà vu avec lui au moins ?
   — Oui, il vient souvent à la maison avec Yuji et Nobara. Et puis il est dans plusieurs cours de Megumi, je crois qu'ils sont ensemble dans les cours communs.
   — J'arrive jamais à différencier Yuji et Ryômen, ils sont trop ressemblants, dit Suguru en fronçant les sourcils.
   — Ryômen c'est le plus musclé et le plus grand des deux. C'est aussi le plus bizarre et le plus chiant.
   — Je vois. Tu penses vraiment que Megumi peut-être avec lui ?
   — Il est devenu tout rouge quand je lui ai posé la question ! Et puis s'il m'a fait mon coming out c'est pas pour rien !
   — Il a pu te le dire juste parce qu'il avait envie de t'en parler et que tu es son père, ça veut pas dire qu'il aimait quelqu'un à ce moment. Mais je suis curieux, j'aimerais bien en savoir plus sur eux d'eux.
   — Je le cuisinerai ce soir et je te raconterai tout, promit Satoru avec un sourire. Oh mon dieu Suguru... Je viens de réaliser un truc horrible...
   — Quoi ?
   — ... L'autre jour je me suis foutu de Megumi parce qu'il boitait, et je pensais qu'il s'était cassé la gueule au sport... Mais si ça se trouve il... Il a juste passé la meilleure nuit de sa vie, s'écria Satoru avec horreur. En plus il avait dormi chez les Itadori ce soir-là ! Il m'a dit qu'il avait un exposé à préparer... Mais si ça se trouve il... Je suis traumatisé. Mon bébé... Il est si jeune...
   — Concentre-toi sur la route, dit Suguru en riant. C'est encore un gamin, je pense pas qu'il passe ses nuits à coucher avec son mec. Et puis ils sont pas tous seuls, Yuji est là et ses parents aussi.
   — Oui mais quand même...
   — Et donc c'est pour ça que tu es arrivé en retard, demanda finalement Suguru.
   — Oui ? Et puis je me faisais beau pour toi !
   — Satoru t'es vraiment énervant, t'as vingt-sept ans et t'es toujours en retard. Tu comptes devenir responsable un jour, demanda Suguru avec un soupir.
   — Peut-être, peut-être pas !
   — À chaque fois qu'on a rendez-vous tu es en retard.
   — Si tu sais que je serais en retard, pourquoi est-ce que t'attends pas pour partir de chez toi, tenta alors Satoru, en arrêtant sa voiture sur le parking d'un centre commercial.
   — Parce que je veux te laisser une chance et me dire que tout n'est pas perdu avec toi. Mais à chaque fois je regrette, et je finis par t'attendre pendant des heures, souffla Suguru. Si je le pouvais, je partirais en claquant la portière de la voiture, mais je suis encore gelé et j'ai peur de me casser en deux en bougeant. Donc je vais me contenter de te regarder avec agacement, pour te montrer à quel point ta personne m'insupporte.
   Pour illustrer ses paroles, il tourna la tête vers Satoru et lui jeta un regard noir. En temps normal, Satoru aurait éclaté de rire, car il adorait l'embêter et faire en sorte qu'il lui fasse la tête. Mais aujourd'hui ce n'était pas le moment de se disputer avec lui, et Satoru avait besoin que Suguru soit de bonne humeur, sinon il n'oserait pas lui parler de ses sentiments...
   — Je suis désolé, je te promets que j'arriverai plus en retard, dit-il alors avec peine.
   — T'es incapable de tenir tes promesses.
   — Mais si j'en suis capable !
   — Ça fait des années que tu me promets ça et t'arrive toujours en retard !
   — Oui mais... Mais... Bon ok, alors je te promets que je te ferai plus jamais patienter sous la neige. Je te ferai patienter dans un café !
   — Tu m'énerves Satoru.
   — Mais tu m'aimes !
   — Là non.
   — Et si je te paye KFC après le shopping ?
   — Je t'aimerais de nouveau, dit alors Suguru. Mais tu me gonfles quand même. La prochaine fois que t'es en retard je pars avec Nanami.
   — Pourquoi Nanami ?!
   — Parce que lui, contrairement à toi, c'est un homme responsable. Tu devrais méditer sur ça.
   Suguru détacha sa ceinture, il s'avança sur son siège et retira son manteau, puis il le tendit au Satoru. Il était trempé et froid, et Satoru comprit qu'il devait donner son propre manteau à Suguru, pour qu'il porte un vêtement chaud. Il échangea alors son vêtement avec le sien, et enfila son manteau mouillé par-dessus son pull. Il avait l'habitude d'échanger ses vêtements avec Suguru, ils faisaient tous les deux la même taille, et ça lui permettait de se faire pardonner d'avoir fait attendre Suguru sous la neige ou la pluie. Et puis... Satoru aimait beaucoup voir son meilleur ami porter ses vêtements. C'était un peu comme s'il marquait son territoire !
   — Je te hais déjà un peu moins que tout à l'heure, dit Suguru avant de sortir de la voiture.
   — Et moi je t'aime un peu plus que tout à l'heure !

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