Sea Dreams {nouvelle}

Infiltration

Lina nous guida jusqu'à une butte en terre en dehors du grillage d'enceinte. Deux gades y étaient postés.

- Voilà notre entrée, annonça ma sœur.

Maintenant, qu'elle le disait, je distinguai une petite trappe dans l'herbe.

- Comment allons-nous nous débarrasser des gardes ?

- on va les attirer avec ça.

Elle désigna mon portable. C'était effectivement un bon stratagème.

- Et ensuite ?

- On va entrer dans les bâtiments et sauver Coralia.

Je secouai la tête. Elle oubliait un peu vite que nous ne connaissions pas les lieux.

- Nous ne pourrons pas nous orienter !

- Fais nous confiance, me coupa Sylke en s'emparant de mon téléphone.

Elle le manipula quelques instants avant de le brandir fière d'elle.

- Alarme programmée pour dans une minute ! Annonça-t-elle.

La sirène se tourna vers ma sœur.

- On le cache où ?

- Ici, répondit la petite.

Elle se dirigea plus profondément dans la forêt.

- On attend qu'ils arrivent et on les assomme.

Plus simple à dire qu'à faire.

Sylke déposa le smartphone dans l'herbe et rejoint Lina. Je l'imitais.

À présent, toute notre attention était portée sur les gardes. Quand le téléphone sonna, ils tournèrent la tête, d'un même homme, pour braquer leur regard dans notre direction. L'un d'eux murmura un mot à l'oreille de son collègue avant de se diriger vers nous. Sylke me donna un coup de coude.

Elle veut que je m'en occupe !

Je lui fis signe que non et elle leva les yeux au ciel. La brune saisit une branche. Quand le soldat arriva au niveau de la source du bruit, elle s'approcha furtivement et lui abattit le morceau de bois sur la tête. Le grade vacilla puis s'écroula au sol en poussant un râle. Sylke s'essuya les mains sur ses vêtements comme si son acte la dégoutait. Elle tourna les yeux vers moi et m'adressa un regard qui voulait dire : tu aurais pu t'en occuper ! La sirène s'accroupit au niveau du soldat pour lui soustraire son arme. Elle la braqua en face d'elle. Le collègue du garde avait entendu les bruits et se précipitait au secours de son compagnon.

Il déboula dans la clairière, un pistolet tendu devant lui prêt à tirer. Sylke appuya sur la gâchette, mais son arme cliqueta dans le vide. Son adversaire, dont l'arme était chargée, fit partir une balle. Mon amie se baissa et courut dans sa direction zigzagant entre les projectiles. Le combat était bien trop inégal. Un plomb se ficha dans l'épaule de la sirène qui grimaça de douleur sans pour autant arrêter de réduire la distance avec son assaillant. Elle lui sauta dessus le faisant basculer en arrière. Il tenta de se débattre, mais Sylke le maintint au sol. Tenant son arme comme un poignard, la jeune fille, d'un coup bien placé dans la tempe, lui fit perdre connaissance.

Lina me tira par la manche.

- On y va !

Je la suivis et me précipitai vers la trappe. Sylke était sur mes talons, mais ma soeur avait arrêté sa course pour poser sa main sur l'un des corps inertes sur le sol.

- Bouge-toi ! hurlai-je de peur que l'un des gardes ne se réveil.

Elle se leva et partit dans notre direction.