Chapitre 15

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                                                                               GABRIEL

Quelques jours plus tard

- Gauche, droite..

- Baisse pas ta garde !

Je m'arrête pour reprendre mon souffle et croise les yeux sévères du coach.

- T'es distrait en ce moment, si c'est pour me faire des entraînements comme ça autant ne pas venir.

- Désolé.

- Allez on reprend.

Une heure plus tard, je sors de la salle épuisé. Heureusement que c'est qu'une fois par semaine parce que sinon j'aurais probablement pas tenu. Je repars déçu de moi. Depuis le mot de Anna, je n'arrive plus à me concentrer, elle a un effet assez étrange sur moi. Sa phrase hante mes pensées me provoquant une immense rage que j'ai envie d'exploser sur tout le monde.

Je secoue la tête ôtant ces pensées de ma tête, enfile mon casque et enjambe mon scooter. Je ne regrette à aucun moment de l'avoir acheté je me demande même pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt. 

La nuit s'est installé sur la ville la plongeant dans une ambiance sombre. Le vent frais vient me fouetter le visage et le temps menace de s'empirer. Je redouble de vitesse slalomant entre les voitures qui me klaxonnent. Je ne m'en préoccupe pas et observe la ville endormie et sombre. J'ai toujours aimé la nuit plus que le jour. Je ne saurais dire vraiment pourquoi mais il y a une atmosphère plus calme lorsque tout semble éteint, endormi. C'est aussi plus dangereux mais ça ne m'a jamais inquiété, je ne m'aventure pas dans les quartiers qui craignent pour ne pas risquer de tomber sur les dealeurs ou drogués.

De toute façon, je n'arrive à dormir que très peu la nuit à croire que je suis destiné à la nuit. Elle a un accès à la liberté que le jour ne m'offre pas, c'est seul que je sombre mais c'est aussi seul que j'affronte la nuit. Là où se cache mes démons, mes peurs. En revanche, la vitesse me met en danger mais c'est ce qui me fait vibrer. Je ne respecte aucune limite de vitesse et je roule sans savoir où je vais réellement.

Soudain, le ciel se déchaîne et gronde. C'est au tour de la pluie de s'abattre à flots sur mon casque et mes vêtements. Je ne me sens plus aussi en sécurité qu'il y a encore quelques minutes, je réduis ma vitesse et rejoint les rues me séparant de ma maison. Arrivé à destination, je ne peux pas m'empêcher de tourner la tête vers sa fenêtre qui est étonnement allumée. Je jette un coup d'œil à ma montre qui m'annonce qu'il est une heure du matin.

Le temps passe si vite lorsqu'on fait quelque chose qu'on aime. Je me précipite de rentrer discrètement dans la maison, chausse mes baskets et enlève mon blouson trempé.

- C'est à cette heure-ci que tu rentres ?

Je grimace et me tourne vers mon père assis dans le canapé, le journal à la main.

J'avais oublié que lui aussi avait des problèmes de sommeil..

Ce dernier lève les sourcils en attente d'une réponse de ma part qui ne le satisfera pas.

- Je n'ai pas vu l'heure passer désolé.

Étonnement, il ne me demande pas plus d'explications et hoche seulement la tête. 

Assis sur mon lit, je ne peux m'empêcher d'envoyer un message à ma voisine. Ma haine est encore à l'intérieur de moi mais je ne veux pas passer à côté de quelque chose qui me provoque du bien-être et une sorte d'apaisement. La réponse ne se fait pas attendre.

AnnaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant