Cœurs en guerre

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"Après avoir examiné attentivement toutes les preuves de l'incident, nous sommes parvenus à la conclusion qu'il s'agit bien d'un incident. Les deux conducteurs recevront un avertissement verbal"

"Messieurs, la course au titre a été très claire et ordonnée jusqu'à présent, nous apprécierions qu'il en soit ainsi. Faisons en sorte que les qualifications se déroulent sans accroc demain."

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C'est l'avertissement qu'ils ont reçu après la fin de la réunion à l'issue de la FP2, lorsque Lewis et lui ont fait une petite course après la sortie de la voie des stands. Sebastian avait l'impression que Lewis était fini et qu'il se repliait après avoir franchi la ligne d'arrivée, tandis que Lewis pensait qu'il voulait faire un autre essai. Depuis le début de la saison, les médias n'ont cessé d'insister sur le même point : si les pilotes veulent gagner, ils doivent toujours être les premiers, dans tous les domaines, y compris à l'entraînement.

Ils étaient donc convoqués à une autre réunion de pilotes pour discuter de sécurité, de règlements et de toute autre chose que les officiels voulaient dire au sujet du climat canadien tout en les fixant tous les deux dans le but de les effrayer ou quelque chose du genre. Il n'avait pas parlé à Lewis, ils s'étaient regardés une fois pendant la réunion, toute la salle savait que la tension était là et qu'il valait mieux laisser aller les choses, mais Sebastian était sûr qu'il n'y avait pas de raison qu'ils aplanissent les choses pour l'instant.

Il s'est trompé. Les qualifications n'ont finalement pas été propres.

Q1 et Q2 ont été difficiles, la pluie n'en faisant qu'à sa tête, laissant la piste à moitié mouillée, à moitié sèche, sans véritable stratégie à mettre en œuvre, les équipes devant choisir les pneus sans beaucoup de données.

Leur voiture n'était pas proche de la pole, la Mercedes plus habituée aux conditions pluvieuses s'échappant quelques tentes plus vite, et Kimi et lui ont dû s'élancer sur la deuxième route. C'est alors que l'enfer se déchaîne.

Sebastian est en train de faire son premier tour rapide, il est violet dans le secteur 1 et vert dans le secteur 2, mais au moment où il arrive dans le secteur 3, il aperçoit Lewis dans son tour de récupération, très près de sa ligne de course. La colère monte dans ses veines, il n'est pas question pour lui de se mettre en travers de son chemin et de gâcher son tour, et bien que Lewis se soit écarté à temps, Sebastian a déjà dû ajuster sa voiture, ce qui lui a fait perdre du temps.

Il était assis en P4, mais dès qu'il est rentré au garage, il a regardé son équipe avec suffisamment de fureur pour qu'ils sachent qu'il sortait à nouveau, il n'était pas question qu'il laisse ce qui s'était passé se reproduire. Ils ont attendu que les voitures Mercedes reviennent, Valtteri était en pole provisoire avec la bonne nouvelle que Lewis était sous enquête avec une grande probabilité d'être frappé d'une pénalité de grille. Le voir sortir de la voiture en colère satisfaisait Sebastian, qui souriait sous son casque et essayait de se concentrer sur la conduite, la piste s'asséchant rapidement et il avait donc la plus grande chance de s'améliorer.

Le compte à rebours a commencé, sa voiture restant dans la lignée du tour précédent, un virage après l'autre, son secteur 1 était plus rapide, de même que le secteur 2, le secteur 3, la piste était dégagée et les dernières secondes s'accumulent.

"Drapeau jaune !"

Il a freiné en arrivant dans le virage mais il était déjà trop tard, le temps qu'il enregistre la voix de son ingénieur et que son pied appuie sur la pédale de frein, il était déjà pris en flagrant délit d'excès de vitesse sous un drapeau jaune. L'une des RedBulls est partie derrière lui et s'est retrouvée dans les graviers, il a remarqué la saleté de la piste en regardant dans le rétroviseur. Son ingénieur a sauté sur la radio une seconde pour s'excuser, mais Sebastian tenait fermement le volant alors qu'il rentrait lentement dans le garage, le message tombant dans l'oreille d'un sourd.