Cœurs en guerre

6

Bien que Sebastian ne l'admette jamais, la pause n'aurait jamais pu arriver assez tôt.

Cela lui avait manqué de se battre pour le championnat, d'être en tête du championnat, d'avoir quelqu'un d'autre à ses trousses et d'être si près de le toucher sans jamais y parvenir. Goûter à nouveau à la victoire a été rafraîchissant, mais cela s'est fait au prix d'une confrontation avec l'équipe qui était derrière et le problème auquel elle a été confrontée tout au long de la saison.

"Le même nombre de points, mais tu es encore plus rapide" était l'encouragement qu'il entendait sans cesse, mais pour une raison ou une autre, cela ressemblait de plus en plus à un avertissement. Comme s'ils le gardaient sous contrôle au cas où son ego prendrait à nouveau le dessus. Sebastian ne leur en voulait pas, même s'il aurait aimé qu'ils lui disent simplement ce qu'il en est, sans les mots. Perdre la tête de l'équipe avait été difficile pour tout le monde, il sentait la tension monter au sein de l'équipe, la seule chose qu'il pouvait faire maintenant était de se reposer autant que possible. Mais au lieu de s'envoler vers la montagne ou une plage isolée comme le reste de l'équipe, il s'est retrouvé à Monaco avec Jenson, entrant dans un club peu éclairé et plein à craquer.

Ils se frayèrent un chemin jusqu'à la table VIP qui était déjà remplie de bouteilles d'alcool, de quelques personnes sexy assises autour et d'une musique incroyablement forte qui empêchait de penser. Jenson mentionna qu'il avait invité plus de monde et à en juger par le manque de place, il s'agissait probablement de la moitié de Monaco, mais Sebastian s'en fichait. La seule chose qu'il voulait, c'était se saouler, se faire baiser et dormir le lendemain avec la gueule de bois.

Malheureusement pour lui, cela ne s'est pas produit.

Pour une raison ou pour une autre, il n'arrivait pas à s'intégrer dans le flux de la fête, les boissons continuaient à couler à flots, mais une demi-heure plus tard, il était toujours sur les nerfs. En regardant la mer de gens, Sebastian se demanda s'il n'aurait pas dû disparaître dès le début de la pause pour se concentrer sur le reste de l'année, peut-être même passer du temps dans la voiture. Il ne remarqua pas Jenson assis à côté de lui jusqu'à ce que le Britannique lui passe la main sur l'épaule en lui gloussant à l'oreille.

"Sebastiannn !" hurla-t-il à moitié sur la musique, ce qui le fit rire. En regardant Jenson, il remarqua que le pilote se mettait déjà à l'aise, sa chemise à moitié déboutonnée montrant le torse tonique qui avait déjà des marques de rouge à lèvres sur les clavicules.

"Je ne t'ai pas amené ici pour que tu te morfondes !" Jenson déclare, en tendant à Sebastian un verre de quelque chose de bleu, "Tu peux laisser la course tranquille pour une nuit, n'est-ce pas ?" ajoute-t-il en lui ébouriffant les cheveux.

Sebastian rit en repoussant sa main, "Arrête". Les taquineries de Jenson étaient toujours légères et amusantes, mais il était aussi l'une des rares personnes à pouvoir lire en lui, alors la plupart du temps, elles étaient aussi correctes.

"Quelque chose ne va pas ?" demanda Jenson en lui tapotant la taille avec l'intention de faire glousser Sebastian à nouveau. Une fois que les mains de Jenson l'eurent enfin quitté, il avala l'horrible liquide qui lui donnait presque des haut-le-cœur. Il ne savait pas comment le Britannique pouvait encore goûter à un alcool aussi horrible, mais la dernière fois qu'ils avaient eu ce débat, il avait perdu à cause du jager, alors il laissa tomber.

Il a pris de l'eau, "Non, tout va bien".

Jenson lui sourit : "Super. Je peux faire quelque chose pour toi ?"

"Dansons !", dit-il en secouant la tête.

Les yeux de Jenson s'illuminent, il se lève et retourne Sebastian vers leur groupe, pointant du doigt quelqu'un, "Oh tu vois la blonde là, c'est..."