Cœurs en guerre

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Les drapeaux britanniques étaient de sortie à Silverstone, qui n'a jamais été un circuit facile, mais Lewis l'aimait. Il n'a pas toujours été le plus apprécié des Britanniques, ce qui a parfois été difficile, mais ce circuit était le sien et tout le monde le savait. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir un mélange d'excitation et de fierté en marchant dans le paddock, les yeux suivant chacun de ses mouvements, chacune de ses respirations.

La parade des pilotes était destinée aux fans qui regardaient depuis les tribunes, pour qu'ils puissent voir les pilotes avant les casques et les combinaisons et pour créer une bonne ambiance. Lewis a bien ri lorsqu'il est monté sur la plateforme pour les conduire, remarquant qu'ils l'avaient séparé avec Sebastian sur une plateforme, et Kimi et Valtteri sur une autre. Il faut laisser à l'équipe sournoise de Sky le soin de créer le plus de drame possible, car elle n'en fait pas assez avec ses questions incessantes.

Le journaliste ne tarda pas à lancer les interviews, les laissant tous les deux pour la fin. Sous ses lunettes de soleil, il jette un coup d'œil furtif à Sebastian et, à sa grande surprise, ce dernier le regarde à son tour, le même sourire complice sur le visage. Ils n'ont pas beaucoup parlé ces derniers temps, leur amitié ayant été reléguée au second plan. Comme il l'avait deviné, ils les ont appelés tous les deux ensemble, se tenant côte à côte avec les fans qui se déchaînent déjà sur l'image. Lewis s'est appuyé sur la rambarde, s'ils voulaient l'utiliser pour un faux divertissement, c'est qu'ils n'étaient pas au bout de leurs peines.

"Messieurs, allons-nous avoir une course propre aujourd'hui ?" La voix de Natalie est noyée avant même qu'elle ne termine sa phrase.

Tous deux se tiennent tranquillement debout en souriant, Lewis étant le premier à rire : "Je ne sais pas pourquoi vous nous posez la question, il y a 18 autres pilotes ici".

"Oui, mais vous avez eu des problèmes tous les deux".

"Pas vraiment, la dernière course a été plutôt ennuyeuse, alors j'espère que nous nous amuserons un peu aujourd'hui."  La réponse de Sebastian a suscité quelques regards de la part des autres pilotes.

Lewis haussa les épaules, tout ce dont il avait besoin, c'était d'une victoire et il se rendrait à la pause estivale en compagnie de Sebastian, il pourrait donc consacrer un peu de temps à des plaisanteries légères. Le bruit interrompt l'interview et oblige Natalie à attendre qu'ils se calment avant de répéter sa question.

"Dernière course avant la pause estivale, allons-nous assister à une course difficile, à de nouvelles pénalités ou... ?"

Ils rirent tous les deux en même temps, Lewis se demandant si ce spectacle avait un sens. "Si quelqu'un fait quelque chose de mal, il sera puni, mais nous avons été gentils."

"Nous ferons en sorte que les fans s'amusent, je suis sûr que Lewis poussera très fort pour ces fans à la maison ". Sebastian répondit, se penchant dans le micro et jetant un coup d'œil à Lewis, s'attendant presque à ce qu'il continue le jeu. S'il y a bien une chose que l'Allemand sait faire le mieux , c'est détourner complètement la conversation.

Lewis n'a pas pu s'en empêcher, il s'est léché les lèvres, "Je pousse toujours très fort, que ce soit à la maison ou non ne fait pas de différence. Si vous faites cela, alors c'est de votre faute".

Sébastien rit en montrant les gradins : "Oui, mais il faut leur dire ça".

"Je ne vais pas mentir !" Lewis pouvait entendre sa propre voix s'élever, ils allaient vraiment avoir des ennuis pour ça.

Natalie, en gentille personne qu'elle était, a essayé de les aider, mais Sebastian s'est rapproché de lui : "Ce n'est pas un mensonge, d'accord, peut-être un mensonge blanc, mais ils t'encourageront davantage."

Lewis leva les yeux vers son sourire malicieux, il n'y avait aucune chance qu'il perde ce que Sebastian essayait de prouver ici, "Ils le font déjà".

"Je pense qu'ils m'aiment plus en fait". dit Sebastian, ramenant les acclamations et les sifflets.

Lewis a attendu une seconde, le temps de ramener les projecteurs sur lui, "Ils ne le feront pas quand tu perdras."

Leurs regards se croisaient, il pouvait sentir la chaleur corporelle de Sebastian qui se pressait contre son flanc pour qu'ils tiennent tous les deux dans le cadre. Il aimait leurs petits jeux, les petits moments où le bruit s'arrête, où tout ralentit suffisamment pour se mélanger et où ils savent que personne ne peut le faire comme eux, que personne ne peut se défier comme eux. Ils ont tous deux souri à la caméra, mais n'ont rien dit de plus.

"Euh, euh, donc..." Natalie regarde à nouveau vers eux, mais n'obtient rien, "... c'était de la part des leaders du championnat Vettel et...um Lew- Hamilton nous vous verrons au départ messieurs."

*

Lewis Hamilton franchit la ligne d'arrivée et remporte le Grand Prix de Grande-Bretagne !

C'était exactement comme il l'avait dit - une course excitante mais agréable, il a franchi la ligne d'arrivée avec environ 3 secondes d'avance sur la Ferrari. Dans l'excitation de tout cela, dans la gloire des fans criant son nom, il ne peut s'empêcher de baigner dans l'attention, il s'est finalement rapproché de Sebastian, ils sont au sommet du sport et rien ne les sépare.

Sebastian l'a regardé sur le podium avec un sourire éblouissant, il s'était approché de lui avant pour le féliciter en murmurant que c'était amusant de le poursuivre sur la piste. Une sorte de confusion bouillonnait dans son estomac, comme si, d'une manière ou d'une autre, la blonde avait actionné un interrupteur sur eux et était passée du froid au chaud en une seconde, et maintenant Lewis était celui qui avait une cible dans le dos. C'était lui qui était poursuivi.

Entre la musique, le bruit et les acclamations, il n'a pas remarqué que Sebastian, derrière lui, envoyait des clins d'œil aux autres, ni qu'il s'emparait rapidement du champagne, visant directement son visage sans laisser à Lewis une seconde de réflexion. Valtteri s'est joint à lui ainsi que Bono, laissant Lewis sans défense dans une situation de 3 contre 1.

Il a regardé le ciel et les a laissés gagner, le laissant trempé de la tête aux pieds, incapable de leur rendre la pareille, tandis qu'ils restaient tous les trois intacts. Peut-être apprenait-il à laisser les choses de côté, après tout, ils avaient réussi à passer les vacances d'été sans se disputer. En envoyant un clin d'œil à Sebastian, il se demande s'il y a encore de la place pour que les gens se rapprochent de lui, peut-être qu'il peut essayer de les laisser voir. Il espère seulement que cela ne lui explosera pas à la figure.