Infiltration

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Lundi 20/06 ; 11h42 :

Je suis dans le magni-rail avec Ellie, normalement je n'aurais pas pris de transport en commun à cette heure-ci. Je préfère éviter les heures de pointe. Avec la pause déjeuner qui arrive, dans quelques minutes nous ne pourrons plus respirer sans faire du bouche-à- bouche à son voisin de voyage. Les lumières ne sont pas aveuglantes, ce qui est étonnant. Les systèmes d'aération diffusent un parfum qui s'apparente à de la vanille, comme d'habitude. Une voix dans les haut-parleurs annonce le prochain arrêt. Petit à petit le train ralenti, je regarde au travers la vitre et vois tout un attroupement sur le quai. Je pince le bras d'Ellie afin de la faire sortir de sa rêverie. Elle lève les yeux et comprend vite où je veux en venir. Je sens sa main attraper mon bras, puis on se place devant les portes. Un compte à rebours défile dans ma tête. Les vigI.A,( Des robots humanoïdes, chargé de la sécurité) sont déjà en positons pour éviter les bousculades, ainsi que les mouvements de foule. Ils ne sont pas vraiment efficaces en toute honnêteté. La plupart du temps, ils se font piétiner. Ne vous fiez surtout pas à eux si vous voulez arriver à quai en un seul morceau. Les portes s'ouvrent de quelques centimètres, que déjà des personnes forcent le passage. Je tente un coup d'épaule qui se résulte par un échec, je suis bien vite repoussé. Ellie me jette un regard du genre :

" Sérieusement ? Tu t'attendais à quoi ?"

Je dois vite trouver un moyen de sortir d'ici sinon je vais finir par mordre quelqu'un, je vous le dis ! Tout à coup, une idée traverse mon esprit. Je porte la main à ma bouche, gonfle légèrement les joues et fais semblant d'avoir envie de vomir. Le résultat ne se fait pas attendre, la foule se recule affichant des expressions écœurées à mon passage. Certes, ce n'est pas très élégant, je vous l'accorde. Le principal est que cela fonctionne ! Nous arrivons à nous exfiltrer de ce tsunami humain et nous les regardons s'engouffrer dans le magni-rail. Une fois plein, celui-ci repart en trombe. Ellie rit et me dit :

"Pas mal ton petit numéro ! Je pense le réutiliser à l'occasion."

Elle ponctue sa phrase d'un clin d'œil.

"Une femme aussi distinguée que toi ferait ça ?"

Elle hoche la tête en signe d'approbation. Entre nous, je doute fort qu'elle le fasse. Son image est bien trop importante à ses yeux, faisant attention comment elle se tient, comment elle parle. Ses tenues sont choisies avec beaucoup de gouts. Aujourd'hui, son choix vestimentaire s'est porté sur une robe portefeuille verte d'eau, pourvue de petites fleurs ressemblant à des clématites blanches. Son maquillage est léger et frais, dévoilant le ton rose naturel de ses joues. Le rictus posé sur ses lèvres disparait doucement, alors qu'un bruit métallique résonne sur le quai. Les passagers ont eu raison d'un des vigI.A, il est vraiment en piteux état. Sa ressemblance avec un humain est vraiment troublante. Je ne m'y habituerai jamais. Son bras gauche est désaxé, tandis que sa jambe droite est complètement amputée. Je m'approche de lui et le redresse :

"Amenons-le à l'accueil ! "

Ellie s'approche à son tour et m'aide à le transporter. J'entends un "bip" :

"Mes excuses Edwin, mon système est défectueux. Je ne peux pas vous aider."

Je viens de comprendre... Il a scanner ma puce par erreur. J'ai dû mettre mon poignet trop près de son lecteur. Nous approchons avec beaucoup de difficultés, c'est qu'il pèse son poids l'engin ! L'accueil est désormais à un mètre de nous quand un employé se met à courir vers nous :

" Oh non, Brad qu'est-ce qu'ils t'ont fait encore ?"

Ellie et moi nous exclamons

"Brad ?! Il a un prénom ?"

les fabuleux rêves d'EdwinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant