les fabuleux rêves d'Edwin

Ce que tu dois savoir.

Lundi 20 juin ; 20h15 :

Point de vue Edwin :

La journée a été longue et riche en émotions. Suite à l'intervention des pompiers, une prise en charge des victimes s'est organisée, nous obligeant à rester sur place pendant plusieurs heures. Rassurez-vous, il n'y a aucun blessé, plus de peur que de mal comme on dit. Nous avons été soumis à un interrogatoire, puis nous sommes rentrés chez moi. Ellie est allongée sur le canapé, habillée d'un jogging qu'elle m'a emprunté. Depuis notre arrivée à l'appartement, elle semble pensive exécutant chaque mouvement tel un automate. Lorsque Saimon à lancer le mauvais programme pour sécher ses cheveux, aucune remontrance ne s'est posée sur ses lèvres. Je la vois, se cacher dans son sweat-shirt et mettre la capuche sur sa tête. A-t-elle froid ? Je lance un regard rapide sur le thermostat, vingt-deux degrés, c'est une température correcte. Je suis frileux et pourtant je porte un t-shirt et un short, la raison de son recroquevillement doit être autre part. Je lui prépare un thé et le pose sur la table du salon.

"Habituellement, de nous deux, c'est moi le silencieux. C'est toi qui es censée faire du bruit, c'est un peu perturbant. Ce sont tes pulsions pyromanes qui te perturbe ?"

Elle se redresse en une fraction de seconde.

" Comment peux-tu seulement penser que ce soit moi qui ai lancé l'incendie ?"

*Gloups* Je sens que je suis sur une pente glissante.

"Je ne sais pas, tu m'as dit que tu t'occupais du reste, peut-être pour détourner l'attention et que ça a mal tourné ?"

"Pas comme ça, enfin ! J'ai effectivement activé l'alarme incendie, mais rien de plus. Provoquer un incendie est un acte criminel !"

Je lève un sourcil et d'une voix qui se veut taquine et rajoute :

"Parce que falsifier de faux pass d'entrée pour un événement publique ce n'est pas criminel ?"

"Ce n'est pas la même chose, je ne risque pas de tuer quelqu'un ! Au pire, je vois des données que je ne suis pas censée voir."

Son regard devient sombre alors qu'elle joue avec les ficelles du sweat-shirt. Je n'aime pas la voir comme ça, je me demande ce qui peut bien la rendre si soucieuse.

" Dis-moi ce qui ne va pas, enfin si tu souhaites en parler. Je ne veux pas te forcer."

Je m'assois à côté d'elle, alors qu'elle commence :

" Je vais te dire ce qui me dérange mais, promets-moi de ne pas t'énerver."

Je fronce les sourcils, je sens que cela ne va pas me plaire. Je me résigne à me contrôler, puis de toute manière je ne me mets pas en colère facilement.

" Promis ! Maintenant, raconte-moi tout."

Ellie laisse s'écouler deux minutes avant de prendre la parole.

" Bon voilà, tu vois quand tu utilises le programme de Jefferson&Co, tu as accès à tout ce que contient la puce d'une personne."

D'accord, c'est bien gentil, mais je ne vois pas où elle veut en venir.

"Et donc ?"

Elle baisse les yeux, jouant nerveusement avec ses mains.

"Et donc, il se trouve qu'il y avait une rubrique étrange dans ta puce. Je ne l'ai jamais vue ni dans ma puce, ni dans celles d'autres amis. J'ai alors fouillé cette rubrique."

" Quoi ?! Tu es en train de me dire que dans cette foutue puce, il y a toute ma vie et que tu as fouiné dedans ?!"

Evidemment, autant d'informations personnelles ont dû bien être alléchantes pour elle. Ellie s'agenouille sur le canapé afin de me faire face.