Une formation particulière

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Mercredi 22 juin 20h ;

Je suis arrivé à l'heure au commissariat. La secrétaire de l'autre jour m'accueille chaleureusement.

« Bonsoir Edwin ! Comment vas-tu ? »

Elle retient le nom de toutes les nouvelles recrues comme ça ? Il faut avoir une sacrée tête.

« Je vais bien, merci et vous ? »

La jeune femme replace une mèche de cheveux derrière son oreille droite et me répond.

« Bien, je vais te guider aux vestiaires, tu es en formation, mais tu dois tout de même porter l'uniforme pour être reconnu. Suis-moi. »

Elle sort du bureau derrière lequel, elle était cachée, puis me conduit rapidement au vestiaire, m'indiquant que mon casier est le numéro cent-cinq. Elle me laisse finalement seul pour me changer, j'ouvre le casier jetant malgré moi un regard aux casiers voisins. Ce vestiaire n'a rien à voir avec celui du gymnase précédemment. Ici, l'endroit est froid avec une teinte grise béton au mur, un banc de métal noir s'accordant avec les casiers de même couleur. Une question me survient, où sont les autres recrues ? Ce lieu provoque en moi une drôles de sensations, comme s'il y avait beaucoup de personnes dans ce petit espace alors que je suis seul. Comme une agitation invisible, je me sens bousculé. C'est assez perturbant, cependant je mets cette sensation dans un coin de ma tête essayant de la maîtriser. Je prends mon uniforme qui est semblable à celui du capitaine Meyer, bien évidemment les galons en moins. J'enfile la chemise blanche entreposée dans le casier. Chaque bouton représente un futur que je scelle au fur et à mesure que je boutonne ma chemise. La lucidité de ce moment me fait mal, je sais que ma vie ne sera plus comme avant. Une fois habillé, je rejoins la secrétaire dans la pièce juste en face.

« Parfait ! Mon œil expert ne m'a pas trompé quant à la taille qu'il te fallait. Tu es assez maigrichon... J'ai eu peur que tu perdes ton pantalon. »

Je ne sais pas comment je dois le prendre... Je ne sais pas quoi lui répondre ! C'est censé être affectueux ? Bon, système D, je vais lui sourire, en général ça passe. Pourvu que je n'aie pas l'air crispé...

« Pardon, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise ! Je suis maladroite, ne fais pas attention. »

D'accord... C'est un échec cuisant. Elle a l'air vraiment gentille, de premier abord, je ne la pensais pas aussi sympathique. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences. Je me permets donc de lui demander.

« Il n'y a pas d'autres recrues ? »

Sur le coup, surprise, elle met un petit temps à répondre cherchant au mieux ses mots.

« Non, comment dire... Notre brigade n'est pas connue du grand public. Un peu comme les services secrets, si la population savait, il y aurait des mouvements de foule. Nous restons dans l'ombre, de plus, il y a peu de personnes dites « réceptrices ». Je suppose que tu ne vas pas t'en plaindre vu ton profil de loup solitaire ! »

Je hausse les épaules, ne sachant pas vraiment quoi lui répondre, j'ai de multiples raisons de me plaindre, mais je ne suis pas comme ça. Je la suis vers un escalier qui nous enfonce un peu plus dans le sous-sol, je me demande pourquoi ils ont cette manie de travailler sous terre telle des taupes. Nous arrivons dans un endroit ressemblant à un hangar. Le sol est d'un blanc immaculé, où se reflète les lumières au plafond. De petites pièces fermées par des portes coulissantes blindées découpent l'étage. La secrétaire m'emmène dans une de ces pièces où se trouve assis derrière une table le capitaine Meyer. Il me fait signe de prendre place sur la chaise en face de lui.

« Bonsoir, je ne te demande pas comment tu vas, tu as la tête d'une brebis égarée. Rassure-toi, tu vas vite t'y habituer, bientôt tu connaîtras le commissariat comme ta poche. Tu es un élément très prometteur ! »

les fabuleux rêves d'EdwinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant