VII

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     𝑳𝑬 𝑪𝑶𝑵𝑪𝑬𝑷𝑻 que Cinq avait imaginé pour sa « nouvelle » vie était simple : il restait dans son appartement, avait une vie sociale si possible réduite (du genre à croiser une fois par mois le voisin du dessous et de dire bonjour à la concierge le matin), et ne jamais, jamais se dévoiler à quiconque.

Et ce, jusqu'à sa mort.

La Commission avait gâché sa vie ; il le réalisait maintenant. Il ne pourrait jamais avoir un vrai métier, parce qu'il ne pourrait pas faire d'études ; et qui dit études dit communauté. En plus, il était déréglé comme une guitare se désaccorde : quel âge avait-il, 63 ans, 19 ou 34 ? Il n'avait même pas de prénom, comment pouvait-il se comporter comme quelqu'un d'autre, comme une personne normale ?

Lila lui avait demandé maintes fois pourquoi il ne restait pas avec sa famille aux Etats-Unis, comment pouvait-il lui dire franchement que c'est parce qu'elle l'insupportait ? Qu'il l'aimait, comme quiconque aime sa fratrie, mais qu'après tout ce qu'il avait vécu, il avait besoin de calme, de repartir à zéro ?

Il avait été heureux de se balader dans Paris hier ; mais Y/N avait fait ressortir chez lui en quelques heures tout ce qu'il voulait empêcher ; tout chez elle disait « Regarde comme la vie est belle ! Elle ne cherche qu'à être découverte ! Cours ! Vis ! Va rencontrer des gens ! Je sais que tu n'attends que ça ! » et il détestait ça parce que c'était frustrant.

C'était ce à quoi il pensait pendant qu'il lisait en diagonale l'Assommoir. C'était un très bon livre, très bien écrit, mais il était tellement déconcentré qu'il n'avait qu'une envie, c'était de le jeter à travers sa chambre. En plus, il avait du mal déjà à la base avec le français. Il ne comprenait qu'un mot sur deux quand les gens parlaient trop vite et, lire un classique, c'était carrément impossible. Il en était frustré.

Décidément, c'était un début difficile.

。゚☆: *.☽

Il était presque 21h 30, le soleil était presque couché, mais sur un coup de tête, il décida d'aller à un café, pour se dégourdir les jambes et profiter de la fraîcheur du soir.

Le café de Flore était à dix minutes à pied de son appartement. Quand Cinq y arriva, il n'y avait plus grand-monde, juste un homme avec des airpods qui écrivait frénétiquement dans un carnet et un couple qui semblait se disputer au fond. Il s'assit en terrasse à la même place que la dernière fois et regarda la carte pour trouver quelque chose à boire autre qu'un café pour éviter qu'il fasse une insomnie. Un serveur arriva, et son âme d'enfant prit le dessus, il commanda une limonade avec beaucoup de glaçons.

Sa boisson arriva en un temps record, il remua longuement la paille avant de se décider à boire. Il entendait de la musique classique provenant d'un poste de radio à l'intérieur, et des éclats de rire du personnel.

❛PTSD ❜ ; cinq hargreevesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant