Chapitre 7

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4h55 ce matin, la même routine, le même trajet, le même travail. Ash focalisa sa matinée à forer, encore et encore, de plus en plus loin, quitte à se bruler les mains. Son déjeuner était en jeux. La cloche sonna, l'heure du repas arrivait comme une libération.

Ash, de retour à la surface, s'approcha du comptoir pour demander son sandwich.

- 20 deniers s'il te plait.

- Comment mais ... la dernière fois les prix n'étaient que de 13 deniers ! s'insurgea le jeune homme avec le peu d'énergie qui lui restait.

- Les prix montent pour tout le monde, l'inflation explose depuis quelque jours, à toi de choisir si ton estomac vaut 20 deniers.

Il compta ses économies. Merde je n'ai pas assez. Il fouilla dans ses poches en quête de la moindre petite pièce, du plus ridicule billet. Ses doigts effleurèrent un petit cailloux, la pierre de citrine. Il la tendit au vendeur.

- Le troque est équitable, je vous échange cette pierre contre un repas chaud.

L'autre estima la citrine sous ses moindres coutures avant de hocher la tête.

- C'est d'accord.

Après encore une dizaine d'heures de travail acharné, Ash rentra enfin chez lui. Son frère reposait sa jambe sur le lit.

- Comment va ton genoux depuis l'accident ?

- Mieux, Anz estime que je serai en état de participer à la course de demain, mais pour être franc, avec un tel handicap je doute de pouvoir ne serait-ce qu'atteindre la douzième place. Mon écurie compte beaucoup sur moi, je ne peux pas leur faire subir l'affront de la défaite.

Ash s'assit.

- A t'entendre on croirait écouter un vétéran en fin de carrière, t'es encore en pleine forme, et cette blessure au genoux n'est que passagère. Je ne connais pas de pilotes plus résiliant, plus déterminé que toi, tu vas t'en sortir, et demain, la victoire te sera acquise !

- Merci, j'apprécie ton soutien, qu'est-ce que je ferais sans toi.

Ash sourit.

- Ecoute, j'ai une faveur à te demander, hier, en feuilletant le livre de grand père, j'ai trouvé une de ses notes, prises sur un bout de papier et coincée entre deux pages. Elles font état de la construction du champ d'Astéroïde qui plane au-dessus de nous, ou plutôt de l'anneau orbital, qu'il appelle Haute Terre dans ses écrits. Cette chose est de conception humaine, on nous a mentit depuis le début, son édification aurait nécessité des décennies entières, et son but premier était, selon les autorités, d'élever l'humanité à l'âge des conquêtes spatiales, de la protéger de sa propre pollution atmosphérique en en produisant une autre plus saine, artificielle, de servir de plateforme de décollage avancée à ses engins spatiaux, mais surtout et avant tout, d'évacuer une terre sur polluée et surpeuplée au profit d'un paradis perché, là-haut dans les étoiles.

- Ash c'est vraiment intéressant mais tu sais ...

- Lowen, je ne te demande qu'une seule chose. Lorsque demain, après la course, tu t'exprimera devant les caméras au sujet de ton accident, fait leur part de ma découverte, c'est mon unique exigence, ma seule requête, toute l'humanité est concernée.

- Je ne vois pas où tu veux en venir, s'il te plait, c'est ...

L'adolescent s'insurgea, s'arrachant les cheveux tant la remarque de son frère le fit pâlir.

La République de Haute TerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant