Jeff et Sophie, 2ième partie

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              En observant bien, on constatait fatalement la différence entre les autres soumises et moi. J'étais joueuse, rieuse et bavarde. Elles étaient plutôt silencieuses, immobiles et parfois même remisées au rang de meubles, en appui sur leurs membres, le dos droit. Je comprenais maintenant la réflexion de Jeff sous la douche quelques semaines plus tôt : « Je ne supporterais pas d'avoir fait de toi une poupée obéissante ». J'avais le sentiment que ces filles, quelque part, n'étaient que des coquilles vides sans âme.

— Tout va bien ma puce ? À quoi tu penses ?

— Oh, à rien, ne fais pas attention ! Yann, contente de vous revoir !

— Vous pouvez me tutoyer, Sophie, tout le monde le fait ici !

— Sauf votre respect, je me fais déjà suffisamment remarquer, je ne vais pas en plus tutoyer un Maître sous les yeux de tous. Je connais un minimum les rouages et les codes de ce monde.

— Elle est fascinante Jeff, chapeau ! Où as-tu trouvé une perle pareille ? Tu es son dominant depuis longtemps ?


               Jeff, incommodé par cette question, ne sut quoi répondre. Je le voyais me sonder, savoir ce qu'il devait répondre. Je pris donc les devants.

— Vous permettez ? J'aimerais répondre. Je suis à lui depuis une éternité, mais seulement dans mes rêves les plus fous. Nous sommes ensemble et par là-même, Dominant et soumise, depuis trois semaines maintenant.

— Passionnant ! Comment diable n'as-tu pas craqué plus tôt ! En tout cas, si un jour, tu te lasses de lui, je serais ravi de prendre le relais !

— Yann, tu connais la règle ? La numéro 3 ! Ce ne sont pas des manières !

— Oui, pardon Bobby ! Elle m'a tellement envoûté que j'en perds mes bonnes manières !

— C'est sûr que ça vous change des soumises dociles et silencieuses que l'on peut rencontrer ici.

— Oh ! On en a quelques-unes de bavardes, mais aucune n'a le répondant et le charisme de ta douce !

— Bon, tu nous les fais visiter, ces locaux ?


               Je sentais l'impatience de Jeff et son empressement pour l'occuper à autre chose. Ses intentions à mon égard irritaient fortement mon homme. Nul besoin d'être voyante pour s'en rendre compte. Cela dit, je compris effectivement la nécessité de me faire porter un collier dans ce genre de lieu. Yann m'aurait mangée toute crue !

               


               En rentrant dans la grande salle adjacente au bar, pourvue d'une grande hauteur de plafond, façon puits de jour, avec des peintures sombres, ces luminaires rouges et noirs et ces murs emplis de fouets, de chaînes, de cordes et de cravaches, j'étais à la fois horrifiée et subjuguée par le spectacle qui s'offrait à moi. Tout cela était bel et bien tel que je l'avais imaginé dans mes fantasmes, mais la réalité brutale m'agressait plus que je ne l'aurais cru.

               Deux soumises était attachées aux « Croix de Saint André », pendant que plusieurs hommes s'occupaient d'elles, au point de ne plus savoir quelle soumise était à quel dominant. Avec de tels bâillons boules placés soigneusement dans la bouche, elles n'auraient pu émettre aucune contestation. Sur notre gauche, se tenait une cage immense, encore vide. « On doit pouvoir y rentrer au moins à quatre » pensais-je. Dans un autre coin de la pièce, une autre soumise pieds et mains liés sur une table gynécologique, un double gode enfoncé dans son postérieur et dans son vagin, voyait son corps se couvrir de cire chaude. Déjà, ses mamelons disparaissaient sous une couche épaisse de cire solidifiée et son dominant dirigeait maintenant la bougie en direction de son intimité. Au centre de la pièce trônait un podium, sur lequel un homme commençait à attacher un binôme, mixte et asservi, à un grand tissu plié en deux pour obtenir deux pans suspendus verticalement à un point d'accroche.

De l'amour au sexe, ou du sexe à l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant