LE CHÂTEAU DU MAL

Chapitre 7 - Balthélène

Nous voilà pour le septième chapitre de cette fanfiction Halloween. Bonne lecture ;)
P.S : /!\ Scène à caractère sensible ! /!\
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Une fois Morgane et Adam revenus dans la Galerie, chacun exprime sa joie face à la situation du couple. Nous en oublions même le caractère horrifique de la soirée, et pour ainsi dire, les fantômes tueurs - par ailleurs, ceux-ci semblent se faire discrets. Une ambiance chaleureuse règne dans la pièce - et tant pis si ça déplaît à certains. La victoire du duo Lillois donne une véritable lueur d'espoir aux autres. Ils se sentent capables de réussir à leur tour et je compte bien leur apporter mon soutien. Lorsqu'ils s'expriment, on remarque une réelle ignorance quant à leurs ennemis. On dirait qu'ils se préparent à effectuer une mission dangereuse, plutôt que des épreuves pouvant sauver la vie de leurs proches et la leur.

- Silence ! hurle Matthieu. La surprise est telle que je m'efforce de garder muet le cri d'effroi qui s'apprêtait à sortir, me rappelant de l'interdiction émise plus tôt dans la soirée. L'intervention de Matthieu nous a permis de revenir à la réalité, de reprendre conscience de la dangerosité de la situation.

Sans que je m'y attende, on m'attrape les bras pour nouer mes poignets d'une corde. La douleur est atroce mais je ne proteste pas. Ils n'ont pas l'air d'avoir supporté la joie que nous éprouvions quelques instants plus tôt, alors je ne préfère pas croître davantage leur colère. Je ne connais pas leurs réelles limites, mis à part le fait qu'ils soient capables de tout. On finit par me jeter au sol, à l'endroit même où je suis depuis le début du cauchemar. Une fois mes chevilles liées, à ma grande surprise, on me place un foulard dans la bouche. Je ne comprends pas. Ai-je fait ou dit quelque chose qui aurait pu trahir leur confiance ? Ou est-ce en lien avec la prochaine épreuve ? La deuxième hypothèse semble le plus correspondre à la situation, étant donné que l'ensemble de mes collègues est aussi dans l'incapacité de parler.

Je lance un regard d'incompréhension, d'inquiétude ou de peur à Candice et Antoine, qui sont à ma droite. Je ne sais plus vraiment ce que je ressens, mes émotions sont des montagnes russes. Ils arrivent à nous perturber. Vite. Très vite. C'est effrayant.

Chacun d'entre nous attend que l'un d'entre eux fasse un pas en avant. L'attente est un supplice, l'angoisse s'accentue. Les cœurs battent vite, la respiration devient de plus en plus difficile. La peur commence à prendre possession de nos corps. Bientôt, peut-être que nous ne pourrions plus nous contrôler. On doit à tout prix éviter que cela se produise. Le destin de cette soirée pourrait vraiment virer au cauchemar. Plus qu'elle ne l'est déjà. Peut-être même devenir une véritable tragédie. Non, nous devons tenir. Pour nous. Pour eux.

Une mélodie angoissante sort des enceintes. Le groupe des fantômes se disperse dans la pièce. Ils s'amusent à tourner autour des tables, lançant des regards et sourires machiavéliques à chacun des binômes qu'ils croisent. Ils jouent avec leurs nerfs. Leur petit jeu doit bien durer cinq minutes jusqu'à ce que la musique se coupe brutalement. Ils cessent de marcher, à leur tour. La tension est à son paroxysme. Les hommes commencent à perdre patience.

Maya s'approche de Balthazar et de Hélène, puis, d'un coup sec, leur enlève le foulard. Un grognement s'échappe de la gorge de ce dernier face à la brutalité de son ex-compagne.

Je ferme les yeux et soupire. Nous n'avons pas besoin d'entendre la voix de Maya pour comprendre qu'ils sont les prochains à jouer. Connaissant le niveau de monstruosité de la jeune femme et son grand désir de vengeance, mon estomac se serre. Elle ne pardonne pas à Raphaël de l'avoir éloignée de sa fille, ni à Hélène de l'avoir envoyée en prison ; mais surtout d'être celle qui fait battre le cœur de l'homme qu'elle a aimé du plus profond d'elle-même. Elle est touchée par un violent sentiment de jalousie envers toutes celles qui s'approcheraient de Raphaël ou d'Alice. Retrouver des mains similaires à celles de sa mère ne l'intéresse plus. Ou, du moins, plus autant qu'avant.