Matriocka¹ | THE WALKING DEAD

15. Retour au Sanctuaire

Après une semaine à vivre entre les quatre murs du Sheppard Plaza Office, Dwight enfourcha sa moto et prit la direction du Sanctuaire. Sonia n'avait pas tenté de le contacter via leur talkie-walkie, malgré ses nombreuses tentatives à lui, et cela l'inquiétait.

Mais son inquiétude allait être de courte durée. Dwight gara sa moto dans la cour principale, prêt à repartir au besoin, et s'en alla rejoindre les jardins où il espérait la trouver. Le ciel de Virginie était quelque peu couvert, mais la pluie n'était pas une menace, alors tous s'affairaient autour des potagers en attendant la prochaine averse, ou bien quelque chose d'autre de plus appréciable à faire.

— La petiote elle n'est pas là aujourd'hui, lui dit Billy quand il lui demanda s'il avait vu sa coéquipière. Elle est partie avec Negan, au Royaume j'crois !

— Et tu sais si elle va bien ?

Billy se releva pour être à la hauteur du lieutenant, s'essuya les mains sur son pantalon, et secoua la tête.

— Elle ne parle plus beaucoup tu sais, depuis que tu es partie.

— Et avec Negan ?

Le vieil homme haussa les épaules, presque en baissant les yeux en direction du sol. Dwight pouvait lire dans son regard qu'il n'osait pas en discuter avec lui.

— Billy, Sonia est mon amie. J'ai besoin de savoir si elle va bien.

— Oui, elle va bien, céda finalement Billy. Ils s'entendent même plutôt bien tous les deux. La petiote elle traîne dans l'coin quand elle n'est pas avec Pia. Elle donne un coup de main à Bianca et Cory pour le compost et puis elle disparaît à nouveau. Personne ne sait réellement où elle va quand elle est seule !

Dwight le remercia et lui proposa de lui payer son dîner. Billy accepta volontiers, surpris de cette invitation soudaine.

Quand les deux hommes se retrouvèrent en tête à tête, l'ambiance n'en fut pas moins étrange. Billy jetait parfois des coups d'œil inquiet par-dessus son épaule, par crainte qu'on le sorte de force du réfectoire, tandis que Dwight continuait de bavasser. Jamais Dwight n'avait parlé autant à l'un des ouvriers, bien même avant sa promotion en tant que lieutenant !

Mais quand le bruit caractéristique des pneus écrasant les graviers se fit entendre, et que la voix — tout aussi caractéristique — de leur leader s'éleva dans la cour, le Sauveur s'arrêta tout bonnement de parler. Sa main, portant au même moment de la nourriture à sa bouche, se figea à quelques centimètres de celle-ci.

— Tu crois que c'est elle ? Demanda-t-il.

Billy haussa les épaules, une fois encore. Dwight détestait quand il faisait cela. Sonia, elle se contentait de l'imiter et riait fort.

— Elle va voir ta moto dans quelques secondes, lui dit le vieil homme.

Et le vieux Billy ne se trompa pas. Sonia débarqua dans le réfectoire, habituellement seulement autorisé aux Sauveurs les plus élevés dans la hiérarchie, et se mit à fusiller du regard son coéquipier qui en lâcha son couvert en même temps qu'un juron plus que bien placé. Dans un geste rageur, elle décrocha le talkie-walkie qu'elle portait à sa ceinture et le jeta en direction de Dwight. Le Sauveur eut à peine le temps de s'abaisser que la radio vint s'exploser contre le mur derrière lui.

— Une semaine que j'essaie de te contacter ! Hurla la trentenaire. Qu'est-ce tu foutais, hein ?

— J'ai essayé de te contacter aussi. Des dizaines de fois ! Merde, Sunny le matos !

— Je te l'avais bien dit que je n'en avais rien à foutre de ton talkie !

Les deux coéquipiers restèrent ainsi à se dévisager durant une longue minute avant que la trentenaire ne finisse par s'asseoir à côté de Billy, complètement essoufflée. Elle l'embrassa tendrement et lui demanda comment il allait. Elle examina également ses mains, toujours trop abimées à son goût, et lui commanda un second repas.