Chapitre 2: je ne te connais pas encore

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Je déteste me faire remarquer, alors rentrer au lycée en milieu d'année, c'est une horreur et ce n'est pas facile. Ainsi, pour mon premier jour au lycée de Belle Glade, je m'installe à une place et reste discret jusqu'à ce que l'heure sonne. Cette habitude n'a pas changé depuis New York. Après le cours, il y a une pause de 15 minutes, alors je m'installe dans un coin, les écouteurs dans mes oreilles, écoutant de la musique avec mon sac à côté de moi. Je prends un petit carnet dans mon sac et commence à gribouiller, je ne sais vraiment quoi.
Une voix me surprend et me glace le sang. Je lève les yeux et vois une ombre cachée par les rayons du soleil qui m'éblouit un peu la vue.
-Lia, je ne me trompe pas ?
-Nan c'est ça ? Répondis-je d'une voix douce et basse.Tu as fait tomber ton bracelet, je crois. Je l'ai retrouvé par terre, il est magnifique.
-J'ai une question, comment connais-tu mon nom d'ailleurs ?
-Tout le monde se connaît ici à Belle Glade, c'est une petite ville, alors une nouvelle habitante qui arrive, tu vois le genre. C'est facile à reconnaître.
-Tu connais le mien, alors puis-je savoir le tien ?
-Ça te servirai à rien de le savoir.
-J'ai quand même le droit de le connaitre.
-Aaron
-Quoi?
-Je m'appelle Aaron
-Ah tu vois quand tu veux

Je me lève pour reprendre mon bracelet. Je peux enfin le voir sans être ébloui par le soleil. Son regard est froid et vide. Je touche sa main glacée sans le faire exprès. Cela me surprend. On est en automne, et il ne fait pas plus froid que ça, mais sa main est tellement froide. Je lève les yeux pour regarder ses yeux froids. On se regarde pendant quelques secondes qui me paraissent une éternité.
-Pourquoi déménager ici alors que tu vivais ta belle vie à New York ? Beaucoup de gens rêveraient d'être à ta place, me dit-il.
-Je n'ai aucune raison de te répondre, Aaron. Tu ne connais rien à ma vie.
-Dans tous les cas, vous n'allez pas rester ici longtemps. Cette ville n'était pas le meilleur choix pour déménager, Lia. Mais je ne t'en veux pas, tu ne le savais pas. En tout cas, maintenant, tu es prévenue.
Il se prend pour qui à me donner des ordres comme ça. Et puis, ce n'est pas moi qui ai voulu déménager. Je le regarde s'éloigner de moi. La cloche pour reprendre les cours retentit. Je me dirige vers ma salle de français en espérant que je ne me suis pas trompé de salle. Une dame m'accueille en se présentant comme ma prof de français. Je m'installe à une place libre au premier rang à côté d'un garçon aux cheveux bruns. Il a l'air plutôt sympa.
-Lia, c'est bien ça ? Me demande le garçon à côté.
-Oui, c'est ça, et toi c'est ? Je ne sais pas si c'est parce qu'on est dans la même classe ou alors l'autre garçon avait raison, tout le monde me connaît.
-Maxime, enchanté. Je lui souris.
Ma nouvelle prof de français demande à la classe de sortir le livre qu'ils lisent en classe. Maxime tend son livre en me disant qu'on

peut suivre à deux sur le même livre si je veux. J'acquiesce pour suivre le cours.
-Et sinon, t'aimes bien cette ville ?
-À vrai dire, je suis un peu perdue ces derniers temps. Je ne peux pas retourner là d'où je viens, mais je ne suis pas sûre d'aimer là où je suis, alors... Après, je ne connais pas encore vraiment cette ville, donc je ne sais pas trop.
-Je suis sûr que tu vas finir par aimer Belle Glade. C'est une belle ville, mais c'est vrai que c'est complètement différent de New York, ricane-t-il.
-Si tu le dis. Lui souris-je.
-Dis, j'avais une question. Je ne connais pas vraiment les lieux. Y a-t-il une bibliothèque ici au lycée ?
-Ouais, je te montrerai à midi, si tu veux.
-Merci.

Les deux heures de français passent assez vite. Après ça, Maxime m'emmène à la bibliothèque. Elle est tellement grande que je n'ai jamais vu une bibliothèque aussi magnifique. L'architecture est sublime.

Sur les murs et le plafond, de magnifiques fresques sont dessinées, je les contemple de la tête aux pieds. J'ai l'impression qu'elles racontent une histoire d'il y a longtemps. Sur certaines fresques, il y a des humains et sur d'autres, des sortes de créatures mystiques, des vampires, j'ai l'impression. Maxime me demande si je les trouve belles. Je réponds qu'elles sont magnifiques et je demande qui les a peintes. Il me répond que les fresques étaient déjà là avant que ce lieu devienne une école. La directrice du lycée a demandé de les garder et de faire une bibliothèque dans cette pièce qui était vide autrefois. J'observe petit à petit les livres que contient cette bibliothèque, jusqu'à tomber sur un livre étrange. Je sors le livre pour le voir de plus près. Sa couverture est sublime avec quelques bordures dorées, mais il est en bon état, à part à un endroit où j'ai l'impression qu'il a été brûlé.
-Les vampires te font de l'œil, ricane-t-il.''
-Très drôle. Non, plus sérieusement, je sens comme une espèce de sensation bizarre entre mes mains venant du livre.
-Bizarre, pourtant, ce n'est qu'un livre sur les vampires.
-Tu crois que je devrais le lire ?

Sans toi je Serais RienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant