Jeudi 9 Décembre

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Il fait un froid de canard ce matin. La neige tombe en petit flocon, rendant ma route jusqu'à la Faculté plus égaillée. Le parc est couvert de neige et le peu de personnes qui s'y promènent prennent leur temps. Certains râlent à cause du froid, d'autres profitent d'une tasse de chocolat chaud et des marrons du vendeur ambulant. L'odeur réveille mon estomac. Je suis encore passée prendre un café à emporter avant d'aller en cours. Les pumpkin space latte sont sortis la semaine dernière et je compte bien en faire mon petit déjeuner. Je lève le gobelet à ma bouche mais me fait arrêter par le cri d'une dame.


"- Marcus ! Reviens !"


Il semblerait que Marcus ait un nouveau béguin. Tous les matins ce chien s'en prend à un nouveau joggeur. Je n'ai malheureusement pas le temps de regarder en direction du chien qu'une masse lourde me fait tomber en arrière, mon café se déverse alors sur ma tenue, me brûlant le cou au passage. Je grimace et tente de me relever, cependant l'homme au dessus de moi ne semble pas du même avis. Je ne vois pas son visage, son torse me bloque la vue. Marcus arrive rapidement et se met à lécher le visage de l'inconnu, qui se débat au dessus de moi pour éloigner le chien. Je sors une friandise de ma poche et la jette en arrière. 


"- Saleté de chien !"


L'inconnu se relève, sans même prendre la peine de s'excuser et s'essuie le visage de sa manche, l'air dégouté. Je me relève à mon tour, le cou a demi ébouillanté. L'inconnu semble soudainement se rendre compte de ma présence et me scrute du regard. Il est plutôt pas mal maintenant que je vois son visage. Ses yeux ambrés fixe ma chemise.


"- Qu'est-ce qui vous ai arrivé à vous ? Vous venez de vomir ? 

- Vous m'êtes tombé dessus. Et m'avez fait tomber ma tasse de café. 

- C'est donc de là que vient l'odeur de citrouille. Vous devriez rentrer chez vous, c'est insupportable."


Je n'en reviens pas ! Il court sans regarder devant lui, me renverse mon café et a l'audace de m'insulter ?


"- Vous pourriez vous-"


Joy me coupe, essoufflée par sa course. La pauvre dame d'une soixante d'année me demande si je vais bien tout en me tendant un mouchoir. Je la remercie de m'essuie rapidement. Alors que je vais désigner le coupable, celui-ci reprend sa course comme si de rien n'était, sans un mot d'excuse. Interdite devant tant d'impolitesse, je mets quelques secondes avant de retrouver la parole et de lui crier dessus. L'inconnu n'en a rien à faire et ne se retourne pas. Joy s'excuse de nouveau et rattache Marcus qui, goulument, lèche le café dégoulinant de mes habits. Joy l'écarte de moi et rentre chez elle tout en fâchant le labrador. Je regarde ma montre, je n'ai pas le temps de rentrer me changer. Je continue ma route et, sous les rires de certains, arrive finalement devant la Fac. Aloïs se dirige vers moi, hilare.


"- T'es tombé dans une citrouille géante ?

" - Un type odieux m'est rentré dedans et ne s'est même pas excusé ! Je n'ai pas pu goûter mon café !

- La recette de Noël dont tu parles depuis deux semaines ? Ne fais pas cette tête, je t'emmène au café ce soir. En attendant, tu devrais aller te nettoyer un peu. Les cours vont commencer et Mr Fringold est arrivé de mauvaise humeur.

- On sera deux.

- Et bien ? T'es tombée ? Je te l'avais dis, Lindsay. Tu me dois dix dollars. Annonce une voix familière derrière nous.

Never Say Never - HaileyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant