CHAPITRE 3 : Ces acides larmes qui te brûlent les yeux

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Matthis
Lundi 24 juillet 2023, 02h45

Allongé sur mon lit, j'essaie de respirer entre deux sanglots. Mon ordinateur est allumé devant moi, et la dernière vidéo de Squeezie : Le pire date, est sur pause, précisément au moment où Maxime et Sidjil s'embrassent. Je l'ai regardé au moins une dizaine de fois depuis tout à l'heure pour être bien sûr de ce que je voyais. Ca a pas loupé, et je me retrouve à chialer comme une grosse merde sur mon lit en plein mois de juillet. Bonjour les vacances reposantes.

Pendant longtemps, j'y ai cru, j'ai eu ce faible espoir qu'il pouvait ressentir la même chose pour moi. Mais je me suis trompé. Maxime n'a toujours eu d'yeux que pour lui. Sidjil. J'ai jamais autant été jaloux d'une personne sur Terre, mais là, j'ai beau faire tous les efforts du monde, j'y arrive pas, c'est plus fort que moi. Les larmes me brûlent les yeux, la douleur étant accentuée par la fatigue. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit depuis trois jours, et ça commence à se ressentir dans mon attitude. Hier, Théo est venu chez moi pour la journée, et j'ai cru que j'allais finir par l'étriper vivant. Il faisait que me charrier par rapport à Maxime, Zen, et mes bien connus flops . C'est un motif de meurtre, vraiment. Je me mets à pleurer pour un rien, j'ai pas faim, mes colères sont très violentes, bref la belle vie quoi.

Putain, faudrait vraiment que je sorte de chez moi.

J'essaie de me motiver à bouger même si c'est pas une heure pour sortir, en me disant que ça peut pas être pire dehors. Si j'avais su... Je me décide à m'habiller, mais d'abord, je prends une douche. Alors que je me glisse sous l'eau tiède, un souvenir me revient brusquement. Immédiatement après, les larmes pleuvent sur mes joues, se mélangeant à l'eau du robinet.

C'était le soir du Zénith, cinq minutes après la fin. Nous étions tous encore euphoriques. Un peu trop même. J'étais sur une autre planète à ce moment là, trop occupé à me refaire cette soirée incroyable en boucle. Les rires qu'on avait fait lâcher au public, les happenings tous plus incroyables les uns que les autres, la fin, Puis Maxime était arrivé, et il m'avait sauté dessus, en m'enlaçant de toutes ses forces. Il tremblait de tous ses membres. J'avais commencé à sérieusement paniquer, je croyais qu'il s'était passé un truc grave. Maxime m'avait alors parlé dans le creux de mon oreille, de sorte à ce que je sois le seul à l'entendre, et il m'avait dit ces mots :
— Merci du fond du coeur Mathis, rien n'aurait été possible sans toi. Je t'aime tellement si tu savais à quel point. T'es génial mon frère.

Je crois que c'est à ce moment précis que je me suis rendu compte de mes sentiments, quand j'ai senti mon cœur faire des acrobaties dans ma poitrine. C'est aussi à ce moment là que j'ai compris que j'avais aucune chance face au Grand Sidjil. Il est toujours là, à accaparer l'attention de Maxime comme s'il n'existait qu'eux, même quand celui-ci est en train de me parler et qu'il est déjà heureux.

Je sors de la salle de bain, habillé, mais je ne me dirige pas vers ma porte pour autant. Je me jette de tout mon poids sur mon canapé, faisant voler la télécommande par terre. Je n'ai même pas la force de la ramasser. Tant pis, elle tombera pas plus bas. L'écran de mon téléphone s'illumine, me sortant de ma rêverie. C'est Élian. Qu'est-ce qu'il me veut lui ?

[+2📩] @elian.ventre vous a envoyé un message

|elian.ventre
wsh comment il va mon grimou d'amour ??
tu dors ??

|grimkujow
mais frr c'est quoi ces messages de con la ??
t'as vu l'heure qu'il est ??
y'a que toi pour envoyer des mess à une heure pareille mdrrr

L'enfer c'est les autres [Ships YTB aléatoires ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant