L'enfer c'est les autres [Ships YTB aléatoires ]

CHAPITRE 6 : Toulouse, Ville Rose et ville des cœurs

Sidjil

Lundi 31 Juillet 2023, 10h52

Allez, le Sénagal V1 c'est fini. Nicolas a vraiment fait du bon travail, c'était génial, j'ai comme eu l'impression de revivre cette aventure. J'attrape mon téléphone pour lui faire mes retours. Globalement, il n'y a pas grand chose à changer, juste quelques transitions que je lui suggère de tester, au cas où. Chose faite, mes yeux se dirigent de nouveau vers mon ordinateur. Une envie me prend soudain, et je me mets à remonter frénétiquement le fil des V1 que mon ami m'a envoyé au cours des derniers mois. Un fichier en particulier attire mon attention. La première version du dernier vlog du GP que j'ai publié sur la chaîne, qui durait une heure quarante-cinq, au départ, dans mes souvenirs. Bon, tant qu'on y est, autant y aller. De toute façon, c'est pas comme si je faisais quelque chose de mes journées en ce moment. La vidéo à commence depuis à peine deux minutes, et je suis déjà en train de ricaner bruyamment devant des images de Nicolas et moi en train de faire les cons dans mon salon. Que des bons souvenirs. J'ai l'impression que c'était hier. Viennent ensuite les très, voire même trop, nombreuses séquences de notre stage de pilotage. Sans doute l'un des meilleurs. Un élan de nostalgie me saisit. Les plans où nous sommes avec les garçons me font sourire. Elian et Maxime sont devenus de si bons amis en l'espace de si peu de temps. Même si je suis beaucoup plus proche de Maxime, j'apprécie beaucoup Elian, même si j'ai un peu peur pour lui et Nicolas, je sais que ces deux-là se tournent autour depuis un bon bout de temps. Une séquence passe. Maintenant que je vois les premières secondes, je me rappelle parfaitement de ce moment, alors qu'il me semblait l'avoir effacé de ma mémoire.

Nous sommes tous les quatre dehors. il doit être aux alentours de 22h, et tout le monde est sûrement déjà en train de dormir. Pendant quelques minutes, nous nous amusons à nous lancer des petits défis. Des défis idiots, mais qui font rire notre bande de débiles défoncés de fatigue à 3h du matin. Le dernier défi que nous avons réalisé était d'Elian pour Nicolas, qui se voit obligé de faire un arbre droit de plus de dix secondes. Il finit par réussir. Au bout de la vingt-septième tentative. Mes yeux commencent à se fermer tout seuls. J'entends soudain mon prénom, ce qui me ramène plutôt brusquement à la réalité.

— Bon Sid, à ton tour ! On t'a trop épargné là ça va pas du tout ! Bon, ton défi, c'est d'embrasser Max. Et que ça saute.

Je pèse le pour et le contre. Qu'est-ce que j'ai à perdre ? Pas grand chose. Qu'est-ce que j'ai à gagner ? C'est pas mieux.

— Max, t'es d'accord ? je lui demande, le regardant droit dans les yeux.

— On n'est plus à ça près de toute manière, non ?

Je lui souris tout simplement. On se rapproche de plus, jusqu'à être très proches l'un de l'autre. Je sens mes battements de cœur s'accélérer malgré moi, et je dois me secouer mentalement pour ne pas flancher. Pas maintenant. Je demande silencieusement son accord à Max, et il hoche imperceptiblement la tête. Nos lèvres finissent par se toucher. Enfin. Des milliers de petits papillons explosent en mille éclats de feu d'artifice dans mon ventre, me faisant ressentir une douce chaleur, qui se répand agréablement dans chaque cellule de mon corps.

Je tremble. Je tremble. Je tremble.

Je me sens soudain soutenu par une main dans le creux de ma nuque, me ramenant à un semblant de réalité. Une réalité qui se résume à la personne qui se tient devant moi. Max. Il est là.

Et il m'embrasse. Je l'embrasse. On s'embrasse.

C'est comme dans un rêve, j'aurais presque du mal à y croire. Pourtant, c'est bien réel, il n'y a pas plus réel que ça. Ma main s'échoue sur sa taille fine, créant un point d'ancrage dans ma réalité plus que floue. C'est comme si nous étions pris dans le noyau d'une tornade dont nous sommes les seuls à être protégés.