Chapitre cinq

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La petite Lilia 


C'était difficile de me concentrer après ce qui s'était passé en début d'après-midi alors j'ai pris mon après-midi. Pas de devoirs, pas de leçon, même pas de lecture obligatoire. J'ai ouvert Netflix et je n'ai pas quitté ma chambre avant le dîner. Ensuite j'ai repris Netflix et je me suis endormie devant. Nous sommes dimanche et c'est l'heure du petit déjeuner sacré dans la famille Menzo. Je me suis réveillée plus tôt pour faire des pancakes et des crêpes et ma mère a préparé un gâteau à l'ananas. Je me sens un peu mieux même si j'ai dû refuser de voir Jaro pour aujourd'hui. Je dois étudier deux fois plus car j'ai été inefficace hier. Mes parents m'informent qu'ils vont s'offrir un week-end en amoureux pour la semaine prochaine dans le sud de la France.

─ Où exactement ?

─ Montpellier charmante ville d'après un collègue, me répond mon père.

─ Vous partez samedi pour revenir dimanche soir ?

─ Ah ça non ! s'indigne ma mère. On s'en va dès vendredi, j'ai posé ma journée.

Je réfléchis à comment est-ce que je vais passer mon week-end seule. Est-ce que je vais m'enfermer, musique à fond et me dandiner dans le salon ? Non, ça ne me ressemble pas vraiment. Organiser une fête ? Encore moins. J'irais sûrement à la bibliothèque pour ne pas oublier que je suis seule. Je pourrais manger avec Jaro un soir car on risque de ne pas trop se voir cette semaine à cause des partiels qui vont commencer. Je suis contente pour mes parents. Ils n'ont pas souvent l'occasion de se faire plaisir de cette manière.

─ Et les examens alors ? questionne mon père en attrapant une de mes crêpes.

─ Ca commence demain.

─ Comment tu le sens ?

Il vostro cuore non sia turbato.

Que votre coeur ne soit pas anxieux. Un verset de la Bible, le « tutto è bene quel che finisce bene » tout est bien qui finit bien de mon père version confiance en Dieu. Je ne parle pas italien mais les phrases que mon père utilisait le plus lorsque j'étais petite ont été mémorisées à la perfection. C'est un petit-déjeuner comme chaque dimanche si on oublie que j'ai la tête ailleurs et que mes parents le remarquent. Pendant que je fais la vaisselle, j'entends mon père rassurer ma mère, « ce doit être les examens » je retiens un rire nerveux. C'est Lamine et ses actions incompréhensibles, c'est Ibrahima et son enquête qui n'avance pas, c'est Fanta et ses messages gênants, c'est Sultan et ses embrouilles qui me retombent dessus. Mon téléphone vibre sur le plan de travail et j'y jette un coup d'oeil. Jaro. C'est ça aussi, un homme que j'aime mais dont j'ai complètement ignoré les messages hier. Par flemme de m'expliquer et parce que je n'avais pas envie de mentir. Je laisse mon portable sonner. Aujourd'hui est une journée pour moi. Je ne fais que ce qui m'importe et surtout, je me repose. Pas de Jaro, pas de Sultan, pas de Lamine, pas d'Ibrahima et surtout pas de Fanta. Je mets mon téléphone en mode avion.

IBRAHIMA

Les journées sont de plus en plus chargées. Hier j'ai récupéré Fanta et on s'est rendus chez un ancien collaborateur. Un nouveau riche qu'on fournissait à l'hôtel Arcès. Il était bon délire, on a fait quelques soirées ensemble, il aime bien Fanta et surtout il est pété de thunes. Et cet argent, on va en avoir besoin si on veut retrouver Sultan. Amaliah sait rien alors quand on aura Noûr on lui proposera des sous avant de passer à une méthode plus radicale. On lui a expliqué le truc en vite fait, il deviendra investisseur numéro 1 dans notre salon de coiffure, dirigé officiellement par Fanta, officieusement par moi.

Uda - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant