Chapitre huit

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L'ennemie de mon amie (2)


AMALIAH

Je fronce les sourcils.

─ Bonjour Noûr... ?

Qu'est-ce qu'elle fait ici ? Et pourquoi est-ce que c'est elle qui me harcèle depuis quelques jours ?

─ Je vais la faire courte, on a que dix minutes avant que la prof revienne. J'ai besoin de savoir ce que Ibrahima et Fanta trafiquent.

Mais comment est-ce que je pourrais le savoir ? Et quel est le rapport avec moi ?

─ Ils trafiquent quelque chose ?

─ Je sais que vous vous êtes parlés samedi matin. Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

Oui. On s'est parlés samedi. Et il m'a dit que je devais me méfier d'elle, qu'elle avait un rapport avec la disparition de Sultan, qu'elle était dangereuse. Voilà ce qu'il m'a dit et aujourd'hui, il s'avère que c'est mon harceleuse et qu'elle est passée à l'action.  Elle m'a attiré ici et a fermé la porte. C'est presque du kidnapping.

─ Tu sais où il est, j'affirme en souriant.

J'en ai marre de vivre dans l'incertitude. Devant elle, je dois au moins faire semblant. Moi qui pensais, à peine samedi, que c'était Lamine !

─ Qui ça ?

─ Sultan. Il est avec toi, n'est-ce pas ?

Soudain, tout change. Elle n'avait rien d'intimidant et voilà qu'elle s'approche de moi en me fixant.

─ Qu'est-ce que ça peut te faire, Amaliah ? Hein ? Qu'est-ce que tu en as à foutre de lui ? Tu sais ce que j'ai fait, pour t'aider, moi ? Hein ?

Est-ce que cette femme cligne de yeux ? Elle est si proche que je peux me voir dans sa pupille. J'ai presque arrêté de respirer.

─ Bien sûr que je sais où il est. Je sais tout Amaliah. Tout. Sur. Tout. Tu dois sûrement te demander « oh mais qui est-ce que j'aime entre Sultan et Jaro ouin ouin mon coeur se trompe ouin ouin... » dit-elle avec une voix aigüe et en mimant un enfant qui essuie ses larmes. L'amour n'est pas une erreur, Amaliah. C'est un choix que nous devons faire. Et je t'ai aidé à faire le tien.

J'ai le temps d'apercevoir ses yeux se remplir d'eau.

─ Va t'en.

Je quitte cette salle étouffante sans demander mon reste. Je n'en reviens pas. Ibrahima avait raison quand il disait que Noûr était un problème et ça change deux choses. De une, que je peux lui faire confiance. De deux, que j'aurai peut-être dû l'écouter quand il m'a dit de garder son numéro. J'ai besoin de parler de ce qu'il vient de se passer à quelqu'un. Comme prévu, Jaro m'attend sur le parking. Adossé sur sa golf 7r, il tient un sachet Sushis Avenue.

─ Vous n'avez pas froid ? demande-t-il en me tendant le sac.

Je secoue la tête mais il insiste en allant chercher le plaid qui reste dans son coffre. Froid dans le dos à cause de Noûr à la limite... Je m'installe côté passager.

─ Alors, ces exams ?

─ Pour grammaire je doute un peu... mais culture britannique c'est réussi.

─ Toutes mes félicitations ! Vous allez fêter la fin des exams ce week-end ?

─ Ce week-end ?

─ Votre père m'a dit qu'il partait.

─ Tu parles à mon père ?

─ Il a dit que j'étais son beau-fils et qu'on devait entretenir des relations.

Uda - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant