SUR LA ROUTE DU BONHEUR IV

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Lorsqu'elle se rend dans la seule épicerie du village, ses yeux scrutent chaque coin de rue, à la recherche de ces appareils. Sur le chemin du retour, elle en trouve encore, celle-ci est installée au centre d'une aire de jeu.

Malgré les paroles rassurantes de Léo concernant l'absence de danger dans le village, Lana ne peut s'empêcher de se questionner sur la raison de cette surveillance intensive. Si tout le monde se connaît et semble aimable, pourquoi il y a autant de dispositifs de surveillance dissimulés à chaque coin de rue ?

Mais il y a quelque chose de plus étrange. La femme danse toujours. Cette fois, ses mouvements sont plus lents et paraissent dépourvus de la même énergie et légèreté qu'hier. Maintenant, un homme danse à ses côtés.

Lana sursaute lorsque deux mains se posent sur ses épaules, elle entend une voix familière hurler "Bouh !" derrière elle. C'est Liz, elle rit aux éclats en la voyant réagir ainsi.

– Tu m'as fait une de ces peurs ! Que fais-tu ici ? dit-elle en essayant de reprendre son calme.

– Désolée, je ne pouvais pas résister à l'envie de te faire sursauter. Je t'ai vue observer les danseurs et je me suis dit que ce serait amusant de te surprendre.

Lana, taquine, et demande pourquoi elle n'est pas en compagnie de Léo. Ses joues rougissent instantanément. Liz explique timidement qu'il a des cours auxquels il doit assister.

Elle ne peut s'empêcher de sourire en voyant la réaction de la jeune fille et se rend compte qu'il y a peut-être plus qu'une simple amitié entre eux.

Lana change de sujet pour éviter tout malaise et pointe du doigt les deux danseurs qui continuent leur performance.
– C'est toujours comme ça ?
Liz acquiesce avec un sourire.
– Les gens du village aiment danser et ils attendent avec impatience que quelqu'un se lance pour se joindre. C'est une sorte de célébration spontanée qui se crée à chaque fois.

Elles avancent côte à côte, Liz guidant la nouvelle jusqu'au grand banquet. Sur le chemin, la jeune fille demande si quelqu'un l'a déjà invitée.

– Oui, j'étais avec Jane ce matin, elle m'en a parlé..., mais je n'ai rien préparé, la cuisine est dans un état catastrophique !

– Jane est plutôt connue pour être égoïste et ne penser qu'à elle-même. C'est rare qu'elle se soucie des autres, et c'est plutôt étrange qu'elle t'en ait parlé, peut-être qu'elle t'aime bien après tout, et bien, ça, c'est une première ! Oh..., et ne t'inquiète pas, j'ai préparé un cake au citron, je dirai qu'on l'a fait ensemble.

– Tu es adorable, merci...

Autour d'elle, les tables sont disposées de manière à ce que tous les convives puissent se faire face, tandis que les villageois arrivent progressivement. Certains viennent en famille, main dans la main, tandis que d'autres se présentent seuls.

– C'est un bel effort de rassembler la communauté de cette manière.

– Oui, c'est vrai. Le village accorde une grande importance à la convivialité. Tous les soirs, c'est l'occasion pour nous retrouver, d'échanger et de renforcer nos liens.

Un groupe d'enfants courent joyeusement autour des tables, s'arrêtant parfois pour parler à d'autres convives. Plus loin, un couple âgé s'installe lentement, se tenant mutuellement la main. Des amis se rassemblent autour d'une table, échangeant des histoires animées.

Les guirlandes multicolores scintillent au rythme de la musique. Les villageois se laissent emporter, se déhanchant au son des notes entraînantes.

Mais malgré l'atmosphère festive et la présence chaleureuse des villageois, Lana ne peut s'empêcher de remarquer l'absence des Miller. Elle cherche du regard Sophie et Alice parmi la foule, mais ne parvient pas à les repérer.

Son inquiétude grandit à mesure que la soirée avance et que les minutes défilent. Elle se demande où peuvent bien être ses nouvelles amies, espérant qu'elles ne rencontrent aucun problème.

Elle observe Liz, qui semble totalement absorbée par sa discussion avec ses amies.
Son regard se tourne ensuite vers Jane, qui est assise à l'autre bout de la table avec son fiancé. Ils semblent plongés dans leur propre monde, ignorant le reste de la soirée.

Lana se met debout et donne une petite tape sur l'épaule de Liz.

– Je dois m'absenter un instant. Je reviens tout de suite, lui dit-elle discrètement.

Liz arque un sourcil, donnant l'impression qu'elle n'est pas vraiment captivée par ce qu'elle lui dit.

Elle acquiesce d'un signe de tête. Lana marche d'un pas décidé, le cœur battant, tandis qu'elle se dirige vers les ruelles qui mènent à sa rue. Les lumières colorées et les échos des rires résonnent encore dans ses oreilles.

Les ruelles sont plus calmes, moins animées que la place centrale. Mais soudain, elle est surprise d'entendre des acclamations.

Gabriel..., Gabriel..., Gabriel...!

Lana se force à mettre de côté ses interrogations et se concentre sur sa recherche des Miller. Son désir de les retrouver est plus fort que tout. Chaque pas la rapproche un peu plus de leur maison. Elle ne peut s'empêcher de se demander pourquoi elles n'ont pas assisté au banquet.

L'obscurité de la nuit ajoute une atmosphère angoissante à la scène. Alice, seule, tourne en rond autour de sa maison, ses gestes désordonnés trahissant son inquiétude. Sans réfléchir, Lana se met à courir pour la rejoindre.

– Alice, que se passe-t-il ? crie-t-elle, l'angoisse se reflétant dans sa voix.

Elle se maudit intérieurement de ne pas comprendre la langue des signes, rendant la situation encore plus difficile.

Alice s'effondre avec angoisse, ses yeux débordant de larmes. Ses mains heurtent ses genoux dans un geste répétitif. Mais rapidement, elle se lève, entre rapidement dans la maison et en ressort avec un papier et un stylo à la main. Lana attrape le papier tremblant, les mots écrits sont floutés par les larmes d'Alice. Elle le regarde, le cœur battant très fort. Les mots prennent forme devant ses yeux : Sophie a disparu.

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